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2ème cycle de l’école Tiemory Cissé de Saye : 209 élèves pour seulement 3 enseignants

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Les écoles de la commune rurale de Sana, cercle de Ke-Macina, région de Ségou ne sont pas loin d’être fermées pas pour raison de terrorisme, mais plutôt à cause du manque d’enseignants. Pour preuve, le second cycle de l’Ecole Tiemory Cissé de Saye qui compte 209 élèves à la date 20 novembre 2022 n’a que 3 enseignants.

 

Si les autorités en charge de l’école malienne ne prennent pas de dispositions dès maintenant, les écoles de la commune rurale de Sana, dans le cercle de Ke-Macina (région de Ségou) seront fermées définitivement à cause du manque d’enseignants.

 

Chaque année, la Mairie de Sana fait une situation globale des écoles de sa commune. Même si le constat était amer depuis quelques années, cette année, les écoles de la commune de Sana connaissent une particularité avec le nombre très faible d’enseignants. Par exemple sur les 19 écoles, à part 3, aucune n’a un effectif complet en termes d’enseignants selon le Maire de la Commune de Sana, Tiebonè Tangara.

 

Souvent, vous trouvez 6 cours pour seulement deux ou 3 enseignants. Même si l’enseignant est de bonne foi, il ne peut assurer correctement le cours. La situation est consécutive à deux principaux facteurs. Le 1er facteur est un facteur d’administration d’abord. En général pour les mutations, les gens partent s’adresser au plus haut niveau, notamment à Bamako, et les décisions de mutations des enseignants sont parachutées aux collectivités sans songer à penser à leur remplacement. Ce qui constitue en réalité un énorme problème.

 

Dans la logique des choses, pour muter un enseignant, c’est impératif de d’abord demander l’avis de la commune et celui des services techniques. Ce qui ne se fait pas dans la pratique. Les collectivités ont beau crier et dénoncer, la situation demeure toujours. C’est ce qui fait qu’il y a une forte concentration des enseignants à Bamako et dans les grandes villes alors qu’au niveau des villages, c’est le manque crucial d’enseignants. Et c’est toujours l’alibi insécurité qui est toujours utilisé pour abandonner les villages au profit des grandes villes. La commune de Sana est l’une des communes les plus stables en ce moment grâce à une forte présence de l’armée à travers un camp de militaire digne de ce nom. Mais aussi à cause de l’accord de paix signé entre les communautés peules et les dozos de la zone. Que les autorités ou du moins ceux qui se laissent convaincre facilement fassent preuve de courage pour se renseigner avant de muter ou de ne pas envoyer d’enseignants dans cette zone en utilisant l’alibi de l’insécurité.

 

Le 2ème facteur tient du fait que beaucoup d’enseignants n’aiment pas aller en brousse. Ils préfèrent rester dans les grandes villes. Ce qui crée une situation d’effectifs pléthoriques d’enseignants dans les grandes villes. Certains arrivent à peine à faire 2 heures de cours par semaine dans certaines écoles de Bamako par exemple à cause de l’effectif pléthorique d’enseignants. Au même moment, c’est le déficit d’enseignants dans les communes rurales comme c’est le cas dans la commune de Sana.

 

Par exemple au niveau du second cycle de l’école Tiemory CISSE de Saye, sur un effectif de 209 élèves répartis sur 6 classes, il n’y a que 3 enseignants pour 3 cours. Le 4ème enseignant qui était le seul spécialiste en biochimie au compte de la commune est décédé le 19 novembre dernier à Bamako à la suite d’une maladie. Ce qui a plongé davantage le second de Saye dans une situation très critique. Car elle manque d’enseignant en biochimie. Face à cette situation, la Mairie a lancé un cri de cœur à l’endroit surtout des ressortissants pour trouver une solution urgente au problème d’enseignant de l’école. La solution provisoire trouvée a été de faire appel à un enseignant d’une commune voisine. Il s’agit du Directeur du second cycle de Matomo qui est obligé de redoubler d’énergies pour donner cours à la fois aux élèves de Matomo et de Saye en attendant de trouver une solution pour le remplacement de l’enseignant décédé.

 

 

 

La situation globale des écoles de la commune se présente comme suit :

 

Ecole Tiemory CISSE 1er cycle : 613 élèves pour 7 enseignants fonctionnaires, Ecole de MoutiguE : 55 élèves pour un enseignant contractuel, école de Kerta : 87 élèves pour 2 enseignants contractuels, école de Kanguira : 102 élèves pour 3 enseignants contractuels, école de Diado : 75 élèves pour 02 enseignants contractuels, école Rubin Dembélé 1er cycle : 306 élèves pour 4 enseignants contractuels, – Ecole de Zambana : 110 élèves pour 2 enseignants (un fonctionnaire et un contractuel), Ecole de Payaka : 133 élèves pour 2 enseignants (un fonctionnaire et un contractuel), – ECOLE DE KIENKOUROU : 71 élèves pour 3 enseignants (2 fonctionnaires et un contractuel), ECOLE DE KONKAMBOUGOU : 80 élèves pour 3 enseignants contractuels, ECOLE DE KOUNGODIANI : 114 élèves pour 3 enseignants (un fonctionnaire et 2 contractuels), ECOLE DE KOE : 211 élèves pour 3 enseignants (un fonctionnaire et 2 contractuels), ECOLE DE TEKELEDIELA : 32 élèves pour 2 enseignants contractuels, ECOLE DE SIENNA : 65 élèves pour 2 enseignants fonctionnaires, – ECOLE DE SOUM-MARKA : 216 élèves pour 5 enseignants, dont un fonctionnaire, ECOLE DE KALLALA – BAMANA : 52 élèves pour 1 enseignant contractuel.

 

Au niveau du second cycle de l’école Urbainn DEMBELE, ce sont 134 élèves pour seulement 3 enseignants. Pour KOEN 2ème cycle, ce sont 3 enseignants pour 80 élèves.

 

« J’invite les autorités à être plus strict sur les règlements. Ce qui est d’abord de demander l’avis de la commune du CAP avant de procéder à la mutation d’un enseignant. Je profite pour lancer un appel aux différentes autorités dont l’Académie, le CAP et même le département à cesser de muter n’importe comment les enseignants sans songer à leur remplacement. Certes la situation économique actuelle du pays est difficile mais il faut vraiment que les autorités songent à recruter massivement les enseignants. C’est impératif. Il n’y a pas d’école sans enseignants », a signalé le Maire de la Commune de Sana, Tiebonè Tangara.

 

 

 

M.Dolo

Tjikan

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