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Editorial : Projet de nouvelle constitution, pari presqu’impossible

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Selon le chronogramme proposé par les autorités maliennes à la communauté nationale comme internationale, le referendum autour de la nouvelle Constitution est prévu pour le 19 mars 2023. Mais jusqu’au 22 janvier 2023, ni la commission pour la prise en compte des contributions et autres améliorations afin de proposer une mouture finale, ni les démembrements de l’Autorité Indépendante de Gestion des Elections, AIGE, encore moins la carte d’identité biométrique servant de carte d’électeur ne sont disponibles. Pire encore la liste des opposants à ce projet de la nouvelle Constitution ne fait que s’allonger. Ils sont très nombreux à demander aux autorités de la transition de renoncer à la nouvelle constitution qui n’est ni opportune dans le contexte actuel, encore moins indispensable, dans un pays où 2 /3 échappent au contrôle de l’Etat central alors qu’une constitution doit être l’apanage du peuple dans sa diversité et dans son entièreté. Le Président de la transition va-t-il faire fi de tous ces sons de cloche au relent alarmiste pour faire le forcing, sachant bien que le projet n’a pas assez de chance d’aboutir ?

 

En effet, le colonel Assimi Goïta, peut-être de bonne foi, mais il sera obligé de renoncer à son projet bien qu’il le souhaite ardemment, car il faut reconnaitre que notre loi fondamentale renferme d’articles désuets et a besoin d’innovations pour être en phase avec les organisations sous régionales, surtout après plus de trente ans de vie et d’usure. Malheureusement, encore une fois les autorités de la transition ont gâché une belle occasion de doter le Mali de Constitution moderne prenant en compte les aspirations profondes du peuple malien. Ne nous voilons pas la face, le gouvernement avec à sa tête le PM Choguel K Maiga sera incontestablement la principale cause de l’échec du projet, parce qu’il n’a pas pu ou su rassembler les maliens autour de l’idéal du Colonel Assimi Goïta. Un PM va-t’en guerre excluant certains maliens de la construction du « Mali Koura » en les qualifiant des forces du mal. Que dire des membres du gouvernement qui sont incapables de porter ce beau projet et adoptent une posture orgueilleuse et exclusive. Ainsi par le comportement du gouvernement la liste des opposants ne fait que s’allonger et le consensus, indispensable, ne sera qu’un rêve irréalisable.De la CNAS-Faso Hèrè, de l’ancien PM Zoumana Sacko, à la CMAS de l’imam Mahmoud Dicko, en passant par les FARE Anka Wuli, de l’ancien PM Modibo Sidibé, la CODEM, de Housseyni Amion Guindo dit Poulo, l’ADEMA- PASJ de Marimantia Diarra, le PARENA de Tiébilé Dramé, le RPM de Bocari Tréta, les partis politiques du cadre pour un retour à l’ordre constitutionnel, nous en oublions volontiers, toutes ces forces politiques sont désormais vent debout contre la nouvelle constitution qu’elles qualifient d’anti républicaine et anti démocratique. L’ancien Pm Zoumana Sacko l’un des irréductibles opposants à ce projet de la nouvelle constitution n’en démord pas en affirmant que : « leur entreprise anti-républicaine et anti-démocratique de démolition de la Constitution démocratique dont le peuple malien s’est librement doté au prix des larmes, de la sueur et du sang en tant que acquis essentiel de la lutte de plusieurs générations contre la dictature Cmln//UDpm ». De nombreuses associations, qui comme les partis politiques disent non à la rédaction d’une nouvelle constitution. Donc la balle est dans le camp du Président Assimi Goïta, qui a tout à gagner en préservant l’unité et la cohésion.

 

Youssouf Sissoko

 

Source: L’Alternance

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