La présence du ministre des Affaires étrangères de la Russie est une opportunité pour les autorités maliennes qui ont besoin d’alliés puissants sur la scène internationale. Au-delà, la visite de Serguei Lavrov au Mali est la réponse à plusieurs années de lobbying de la part des Maliens. Longtemps attendue par de nombreux Maliens, cette visite du ministre russe des Affaires étrangères aura finalement donné raison à des citoyens anonymes tout comme à des célébrités qui ont mouillé le maillot pour le renforcement de la coopération entre les deux pays unis par des intérêts.
Alors que certains pays pariaient sur l’isolement du Mali en 2022, Abdoulaye Diop, le ministre des Affaires étrangères, a effectué plusieurs voyages en Russie. Il avait souhaité recevoir son homologue russe à Bamako au cours d’un de ses déplacements qui a abouti à la signature de plusieurs contrats entre les deux pays. L’invitation de Dop se concrétise aujourd’hui avec la présence de son homologue russe à Bamako le 6 février 2023. La Russie qui s’apprête à organiser le sommet Afrique-Russie en 2023 est dans un ballet diplomatique intense.Alors que certains pays pariaient sur l’isolement du Mali en 2022, Abdoulaye Diop, le ministre des Affaires étrangères, a effectué plusieurs voyages en Russie. Il avait souhaité recevoir son homologue russe à Bamako au cours d’un de ses déplacements qui a abouti à la signature de plusieurs contrats entre les deux pays. L’invitation de Dop se concrétise aujourd’hui avec la présence de son homologue russe à Bamako le 6 février 2023. La Russie qui s’apprête à organiser le sommet Afrique-Russie en 2023 est dans un ballet diplomatique intense.
Le chef de la diplomatie russe est ainsi attendu en Mauritanie après le Mali. Quelques jours avant ce voyage, Serguei Lavrov avait été en Afrique du Sud, en Angola et en République Démocratique du Congo. La Russie et le Mali sont tous les deux condamnés à se soutenir mutuellement dans un contexte de mésentente avec l’Occident. Le Mali compte beaucoup pour la Russie, et toute la stratégie africaine de Moscou passe par la réussite des autorités de transition.
Le voyage de Sergueï Lavrov est la visite d’un diplomate de haut rang de la Russie au Mali. La dernière visite d’un diplomate russe remonte à 2016, où l’adjoint de Serguei Lavrov avait été reçu par Abdoulaye Diop qui était le ministre des Affaires étrangères de l’ancien président IBK. Depuis cette date, aucune autorité de rang ministérielle n’avait quitté Moscou pour Bamako. Aujourd’hui, le chef de la diplomatie russe ne fait que répondre à une invitation de la population malienne exprimée depuis 2016.
On considère que c’est une étape symbolique de la consolidation des liens d’amitié et de coopération unissant des alliés traditionnels. Il y a plus de 8 millions de Maliens qui ont signé une pétition pour la redynamisation de la coopération entre le Mali et la Russie. Pour la plupart des citoyens, la Russie est un partenaire sincère qui ne cherche pas à diviser les Maliens, en attisant la haine ethnique par exemple. C’est le Groupe des patriotes du Mali (GPM) qui s’est battu pour que la coopération entre les deux pays entre dans une phase très active.
Ce qui est sûr, le GPM n’a fait que donner à la population malienne l’opportunité de s’exprimer sur le choix de la coopération entre Moscou et Bamako. De simples citoyens ont signé avec enthousiasme la pétition qui a réuni rapidement les 8 millions de signatures. C’est la preuve que l’arrivée de Serguei Lavrov au Mali est l’aboutissement d’un long processus qui a commencé sous IBK et même avant le règne de ce dernier dans certains cas. On se souvient que des hommes politiques comme Dr. Oumar Mariko et l’écrivaine et ancienne ministre Aminata Dramane Traoré ont longtemps combattu seuls pour la cause qui amène Serguei Lavrov à Bamako.
Plus tard, des jeunes activistes et citoyens lambda ont repris le flambeau avec des organisations comme Yèrèwolo. Tous ceux qui se sont mobilisés pour que la Russie et le Mali aient des relations renforcées trouvent aujourd’hui des raisons de se réjouir des autorités.
Déjà, le Mali a bénéficié d’un soutien considérable de la Russie en matière militaire. Les nombreuses acquisitions d’armes, de munitions et d’aéronefs militaires ont donné des ailes à l’armée malienne. Le contrôle de l’espace aérien malien est assuré par des moyens techniques mis à la disposition des autorités grâce à l’alliée russe.
Cet appui militaire a fait changer la peur de camp, les terroristes étant réduits à se défendre plutôt que d’agir. Au-delà de l’aspect militaire, la coopération entre le Mali et la Russie est aussi économique. Le Mali est en train de changer de modèle économique en donnant plus de pouvoir à l’Etat qui est en train d’acheter des produits stratégiques. Les hydrocarbures, l’engrais et le blé sont entre autres des produits que l’Etat est chargé d’importer au lieu de laisser les seules entreprises privées approvisionner le pays.
Soumaila Diarra
Source: Le Pays