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Report du référendum à une date inconnue : «En phase avec la CEDEAO et la classe politique», selon le colonel Abdoulaye Maïga

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C’est par le communiqué 036 – dont la presse nationale a eu la primeur – que les autorités de transition ont officialisé, vendredi, le report du référendum initialement prévu pour le 19 Mars 2023. Annoncé par des signes avant-coureurs depuis l’empiètement sur les délais de convocation du collège électoral, l’ajournement, selon le ministre d’Etat et porte-parole du Gouvernement, se justifie, entre autres, par un retard accusé dans le déploiement des démembrements de l’Autorité Indépendante de Gestion des Élections (AIGE) ainsi que par un besoin de mise à jour et d’adaptation de la carte administrative du pays au nouveau découpage territorial. Toutes choses qui ont eu une incidence sur le chronogramme sans affecter forcément la feuille de route de la Transition, a rassuré le ministre en charge de l’Administration Territoriale. «Le chronogramme n’est qu’un outil de planification», a-t-il expliqué, en martelant l’attachement du chef de l’Etat à la fois au respect de la date butoir de retour à l’ordre constitutionnel et aux réformes et préalables qui en alourdissement logiquement le processus. En plus de l’installation et du déploiement du dispositif électoral, le calendrier référendaire aura également été perturbé tant par la recherche de consensus autour du projet de texte constitutionnel que par certaines mesures de sécurisation des élections telles la correction des erreurs matérielles du NINA et l’avènement de l’identification biométrique en vigueur à travers le monde et dans l’espace sous-régional.

 

Quoi qu’il en soit, les réformes, en vertu des recommandations des Assises Nationales de la Refondation, demeurent prioritaires et «plus urgentes que les élections», a indiqué le porte-parole du Gouvernement en se prévalant d’une convergence de vues avec les instances sous-régionales sur les avancées de divers chantiers ainsi que sur les obstacles rencontrés dans la conduite du processus. «Nous sommes en phase avec la CEDEAO», a déclaré le Colonel Maiga en évoquant la présence de celle-ci au sein du Comité de suivi du chronogramme électoral.

 

 

 

Dans la même veine, le ministre d’Etat revendique également une harmonie avec la classe politique sur la question et avoue toutefois n’avoir pas la réponse en tant qu’exécutant à la demande d’abandon du processus référendaire exprimée par certaines tendances politiques. Le ministre n’a pas manqué de réponse, en revanche, au rejet systématique du projet constitutionnel et du principe de la laïcité par la Ligue des Imams et érudits du Mali (LIMAMA). Tout en appelant cette frange des religieux au consensus et à la prise en compte des efforts de clarification du concept et de son étendue dans le texte finalisé, le Colonel porte-parole du Gouvernement s’est dit étonné que la question fasse l’objet d’une telle levée de boucliers alors que le principe de la laïcité a figuré dans toutes les constitutions du Mali depuis l’indépendance. Et de rappeler que c’est le même principe qui a permis l’émergence d’associations religieuses qui combattent aujourd’hui la laïcité.

 

Quoi qu’il en soit, le devenir du projet référendaire reste malgré tout à trancher par un choix plus explicite entre l’intangibilité des réformes et l’incompressibilité du calendrier de retour à l’ordre constitutionnel. En accordant la prééminence aux orientations des Assises Nationales de la Refondation, les autorités de Transition donnent le signal, néanmoins, d’une intention évidente de sacrifier sur l’autel des réformes le chronogramme électoral dans son ensemble, en dépit des assurances données par le ministre sur la feuille de route de la Transition.

 

A KEÏTA

Source: Le Témoin

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