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Le projet de nouvelle constitution divise les maliens: L’Appel du 20 février sera-t-il pour Assimi ce que fut ANTE ABANA pour IBK ?

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Après trois tentatives infructueuses de réviser la constitution du 25 février 1992, les autorités de la transition sous le leadership du Colonel Assimi Goïta, se sont engagées à substituer à l’ancienne constitution, une nouvelle dite de refondation du Mali. Cette quatrième tentative risque de se buter aux mêmes obstacles que les précédentes et cela au regard des contestations et autres oppositions à ce projet.

 

 

 

Un vaste mouvement dénommé Appel du 20 février 2023 pour sauver le Mali, vient d’être lancé dans les mêmes conditions qu’ANTE ABANA sous IBK. Mêmes si les acteurs ne sont pas les mêmes, ils visent les mêmes objectifs, à savoir défendre bec et ongle la constitution de 1992 et faire bloc contre le projet de nouvelle constitution. Ce mouvement réussira-t-il la même prouesse qu’ANTE ABANA ? Et Si Assimi Goïta faisait preuve de sagesse en rapprochant ce mouvement pour que ses leaders adhèrent à son projet? Si le rapport de force est en la faveur du Mouvement de refus, le Président pourrait-il renoncer à son projet pour préserver l’unité et la cohésion ?La transition du Colonel Assimi Goïta a désormais son opposition, il s’agit de l’Appel du 20 février 2023 pour sauver le Mali. Mouvement hétéroclite, composé des partis politiques, des syndicats, d’association de la société civile et des leaders religieux, l’Appel du 20 février 2023 se veut une opposition au projet d’une nouvelle constitution pour remplacer l’ancienne, qui selon les initiateurs du projet, est désuète, après plus de trente ans d’utilisation. Pour le Magistrat de classe exceptionnelle, Mohamed Chérif Koné, Coordinateur du dit mouvement, en plus de l’illégitimité et de l’illégalité de l’initiateur du projet, qu’est le colonel Assimi Goita, la Constitution du 25 février 1992 a été écrite avec le sang des martyrs , donc elle ne doit pas être révisée à n’importe quel prix à fortiori être remplacée par une nouvelle qui souffre de beaucoup de tares comme le manque d’inclusivité et de consensus. Désormais la bataille est lancée et chaque camp fourbit déjà ses armes pour convaincre le maximum d’électeurs à voter pour ou contre la nouvelle constitution qui sera soumise à eux, à travers un référendum.

 

 

L’Appel du 20 février 2023 pour sauver le Mali est véritablement vent debout contre le projet d’une nouvelle constitution. Ses membres ne dorment plus que d’un œil, ils multiplient rencontres et conciliabules pour élaborer des stratégies leur permettant de rassembler le maximum des maliens autour de leurs idéaux de combat pour sauver ce qui peut l’être encore de la démocratie. Les têtes de proues que sont Mohamed Chérif Koné, Housseyni Amion Guindo, Issa Kaou Djim, Mohamed Ali Bathily, pour ne citer que ces quelques grandes figures semblent déterminer à barrer la route « à la dictature rampante ». Pour rappel il n y a pas que le Mouvement appel du 20 février qui soit opposé à ce projet de nouvelle constitution, il y a également la ligue musulmane du Mali et d’autres leaders religieux.Les opposants ont-ils réellement les moyens, voire les armes de leur combat ? En attendant la réponse, nous avons décelé deux handicaps majeurs, le premier est la présence des leaders politiques ayant changé de veste après leur éviction du pouvoir, le deuxième handicap est également la présence massive des anciens dignitaires d’IBK, ceux qui sont considérés comme les bourreaux des maliens. En effet, les leaders politiques sont voués aux gémonies par une frange importante de l’opinion qui pense à tort ou à raison qu’ils sont la cause de l’effondrement du pays par leur mauvaise gouvernance. Pour le commun des mortels la classe politique doit s’effacer, parce qu’elle a échoué.

 

Quant aux anciens dignitaires du régime IBK, après avoir été déchus du pouvoir dans les conditions que l’on sait, il serait difficile de convaincre les maliens du bien fondé d’un projet venant d’eux. Donc rien qu’avec ces deux motifs les maliens risquent de les bouder, sauf si au combat contre le projet de constitution viennent se greffer d’autres revendications d’ordre social, financier et sécuritaire qui intéresserait une frange importante de la population.

 

Quant au gouvernement, bien qu’il semble avoir le vent en poupe, il est loin de gagner son pari. C’est conscient de cela que le Président de la transition a commencé sa campagne d’explications, de persuasion et de séduction du peuple. Auréolé de sa popularité, même si celle-là a véritablement dégringolé, le Colonel Assimi Goïta s’est lancé dans l’arène politique pour vendre son projet au peuple. En effet, le 20 mars est désormais considérée comme le début de la campagne de persuasion, de séduction du gouvernement à l’endroit du peuple en général et des électeurs en particulier. Le Président de la transition a rencontré les légitimités traditionnelles, les chefs coutumiers et certains leaders de la société civile. L’objectif étant d’expliquer le bien-fondé de son projet, il a fini par solliciter le peuple pour qu’il adhère à ce projet et qu’il vote massivement oui au referendum. Il compte véritablement sur les forces vives de la nation. Mais les mêmes causes produisant les mêmes effets et bien qu’étant en longueur d’avance, parce que disposant de l’argent, du pouvoir et des médias d’Etat, mais la bataille de la légitimité est loin d’être gagnée par Assimi Goïta, car son projet porte en lui trois tares majeures, la première est le manque d’inclusivité et de consensus, la deuxième tare est l’intention que l’on prête à Assimi Goïta d’avoir taillé sur sa mesure une constitution dont l’objectif final serait sa candidature aux élections présidentielles. Enfin la troisième tare serait la crise socio sécuritaire avec son lot de misère, de mécontents, des blasés, de désolation et de souffrance du peuple. Sachant bien qu’aucun régime ne peut résister, face à la crise sociale, tout porte à croire que le mouvement du refus surfera sur ces tares pour convaincre le peuple à rejeter le projet de nouvelle constitution qui serait simplement démocraticide et liberticide.

 

En définitive, le temps reste le premier ennemi de la transition, car embourbée dans une crise socio sécuritaire sans précèdent, si elle ne trouve pas de solutions aux crises récurrentes et existentielles, Sa popularité qui a déjà pris un coup sérieux, s’effondrera comme un château de cartes. Laissant un grand boulevard à ses opposants qui auront toutes les chances d’avoir le dessus et faire échec à ce fameux projet. Donc l’Appel du 20 février est sur la voie du Mouvement ANTE ABANA qui a fait échouer le projet de révision constitutionnelle sous IBK. A moins que le Président de la Transition ne prenne le taureau par ses cornes en posant les actes qui conviennent en pareille circonstance.

 

Youssouf Sissoko

 

Source: L’Alternance

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