disparaissent entre la centrale de Balingué et les centrales de destination. Ces manquants sont qualifiés de vol. «Sur quatre jours, nous avons constaté que 59 citernes ont disparu entre Balingué et les différentes centrales de Bamako. Ces carburants sont souvent revendus dans les stations en place, ou revendus moins cher à des industries. Des chauffeurs et des agents de l’EDM sont complices de ces vols de carburant», affirme Mme le ministre Bintou Camara. Un réseau composé de fonctionnaires et d’agents d’EDM est démasqué par le contrôle entrepris par les autorités de la transition.
Ce vol ne se limite pas au carburant en tant que tel, il y a également vol au niveau de la facturation de EDM. Quand un fournisseur livre un camion de 45 000 litres, l’EDM délivre un récépissé de réception, signé par les agents d’EDM et par le chauffeur. L’EDM établit à cet effet une facture afférente à ce récépissé. Mais on a constaté qu’au lieu d’une seule, l’EDM a souvent délivré deux à trois factures liées à un même récépissé, et toutes ces factures sont payées au fournisseur, explique l’invité. Le paiement par traite ou par virement dans le compte du fournisseur de ces factures, c’est du vol, déclare-t-elle. «Au niveau de l’EDM, il y a du vol sur le carburant et sur la facturation. On a constaté sur la facturation d’un seul fournisseur en l’espace de deux mois seulement, qu’il y a 1 milliard 600 de facturation supplémentaire. Sur un deuxième fournisseur, uniquement sur l’année 2022, nous avons constaté 52 factures supplémentaires pour un montant de 18 milliards surfacturés», révèle la ministre. C’est le cas de seulement deux fournisseurs, et EDM est fournie par 800 fournisseurs, tous des Maliens, à qui EDM doit plus de 600 milliards de FCFA. Les plus gros des fournisseurs auxquels EDM doit, sont ceux de carburant et d’électricité, comme Albatros, Compagnie ivoirienne, ou la SOGEM, qui fournissent de l’électricité à EDM. Le dimanche dernier, une visite inopinée du ministre au niveau des centrales a été provoquée par un fait rocambolesque. Un fournisseur a livré 17 citernes dont on n’a pas vu trace sur les documents. Il fallait tirer cette affaire au clair. C’était une corne de l’iceberg. Il faut identifier tous les coupables qui sont tapis dans l’ombre, les interpeller, afin qu’ils répondent de leurs actes. A suivre…
Daou
Source : Le Républicain