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#Mali : Réseaux sociaux : Réseaux d’échanges commerciaux

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informés dès que de nouveaux produits sont disponibles. Harouna Magassouba, vendeur de prêt-à-porter, explique qu’il a constitué avec ses clients un groupe WhatsApp synchronisé à sa page Facebook et un compte Tiktok, à travers lesquels, il publie ses nouveaux articles.

 

«Ce système me permet d’informer, au même moment, mes amis, parents et autres clients», confie le commerçant qui réalise 70% de ses ventes en ligne. Pour ce qui concerne le paiement de ses articles commandés, Magassouba exige toujours que le «client envoie d’abord l’argent avec les frais de livraison, s’il veut qu’il soit livré». Et pour assurer la livraison, notre interlocuteur fait appel aux services des motos taximans qu’il connaît.

 

Dans cette nouvelle tendance, tout n’est pas reluisant. Des clients se font arnaquer. Il arrive fréquemment que des vendeurs livrent des produits différents de ceux commandés par le client. «C’est un acte qui rend ce secteur malsain», témoignent beaucoup de Bamakois. Ibrahim Keïta a été victime deux fois. «La première fois, j’ai payé le livreur et le laisser retourner avec la marchandise. La seconde, c’était un vêtement que j’avais commandé. Mon choix n’avait rien à voir avec ce qu’on m’a apporté, mais je l’ai accepté comme ça», avoue-t-il.

 

L’expansion de la vente en ligne doit-elle inquiéter les sociétés traditionnelles ? Dans son magasin qu’il venait d’ouvrir, Ousmane Traoré et son collaboratent nettoient le sol et arrangent les frigos. Le jeune Traoré qui travaille pour une société de technologie nous explique que la vente en ligne leur cause des préjudices. Selon lui, la plupart des e-commerçants n’ont pas de magasin, donc ils ne payent ni emplacement, ni électricité. Ainsi, ils peuvent-ils se permettre de vendre des produits à des prix très bas. «Cela est une menace pour tous les commerçants qui paient la location, l’électricité, les impôts et autres. S’il pouvait y avoir une régulation dans le secteur, ce serait bien», tance Ousmane Traoré.

 

Par contre, Djakaridia Kouyaté voit d’un bon œil cette tendance novatrice. Assis derrière le comptoir dans sa boutique de produits cosmétiques, recevant des clients qui rentrent par les deux portes, il estime que les vendeurs en ligne les fournissent à écouler rapidement leurs stocks. «La majorité de ces gens ne sont pas des importateurs et n’ont pas de boutique. Ils viennent s’approvisionner chez les commerçants au marché et chercher leurs bénéfices sur les articles. Il n’y a rien de contrainte dans ça», soutient le commerçant de Lux beauté.

 

Aussi, estime-il que cette activité contribue à l’économie nationale. Car, argumente-t-il, «le vendeur d’article, le livreur, le vendeur d’essence, les réseaux de télécommunications… tout le monde en tire profit». Son collègue confirme qu’il connaît des livreurs qui n’ont pas moins de 5.000 Fcfa par jour.

 

Namory KEITA

L’Essor

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