Le jeudi ,16 mai 2024, beaucoup de maliens ont été très surpris de voir le Premier ministre poser un acte inédit, en présidant la cérémonie officielle de dépôt de fleurs sur la tombe de feu Modibo Keita, premier Président du Mali. C’était à l’occasion de la commémoration du 47ème anniversaire de la mort de ce dernier. Cet acte venant de quelqu’un se réclamant depuis plus de 30 ans de l’héritage du Général Moussa Traoré, le tombeur et responsable de la mort de Modibo Keita, est-il sincère ? Quel est son objectif?
Après l’épisode de son livre controversé “Le Mali….ma vie” qui a suscité beaucoup de réactions contestant plusieurs parties du document, Dr Choguel Kokalla Maïga nous revient en cette deuxième quinzaine du mois de mai avec un autre épisode. Il s’agit de la commémoration du 47ème anniversaire de la disparition du premier Président du Mali indépendant. Habillé dans le style de Modibo Keita, il a déposé une gerbe de fleurs sur la tombe de ce dernier. Un geste de reconnaissance du patriotisme de l’illustre disparu par celui qui se réclame depuis 30 ans de l’héritage du régime civilo-militaire de feu Général Moussa Traoré. En déposant cette gerbe de fleurs, on peut déduire que c’est le représentant du bourreau qui regrette son acte devant l’histoire. Ce geste du Président du MPR abonné aux actes politiques incompréhensibles, mais que l’on peut analyser pour en déduire les vraies raisons.
Faire oublier les passages de son livre contestés par plusieurs personnalités
créée en 2006, l’ARCEP du Burkina Faso en 2008, soit respectivement 5 et 3 ans avant la naissance de l’AMRTP en 2011, notre orgueil dût-il en souffrir”. En somme, Cissouma traite Choguel d’adopter une position victimaire. Ainsi, de telles réactions ajoutées à celles d’une éminente personnalité reconnue pour sa rigueur et son honnêteté ont mis à mal le contenu du livre de Dr Choguel Kokalla Maïga. Du coup, son image se trouve négative au sein de l’opinion nationale. Autrement dit, le livre a plutôt desservi son auteur.
En politicien rusé, le Président du MPR a saisi l’occasion de la commémoration de la mort de Modibo Keita pour se donner une nouvelle image auprès du peuple, celle d’un rassembleur, d’un patriote, d’un réconciliateur. Le peuple va-t-il se laisser prendre dans ce jeu politique trouble du Premier ministre? Le temps pourra nous donner une réponse claire.
A rappeler qu’après son arrestation, le 19 novembre 1968, par le lieutenant Moussa Traoré et ses frères d’armes, Modibo Keita a été transféré dans une petite cellule située dans le Fort de Kidal, dans l’extrême nord du pays. Quelques années plus tard, “l’oiseau blanc” (nom codé attribué à lui par les tenants du pouvoir de l’époque) fut ramené à Bamako dans le camp des parachutistes de Djicoroni-Para d’où il trouva la mort, le 16 mai 1977, dans des conditions troubles.
Cyrille Coulibaly
Source : Le Nouveau Réveil