Depuis le renversement du régime d’Ibrahim Boubacar Keïta en août 2020 et la prise de pouvoir des colonels, la classe politique malienne n’est plus en odeur de sainteté.
En effet, toute la rhétorique des autorités de transition est axée sur la mauvaise gestion des affaires publiques par les acteurs du mouvement démocratique.
A tort ou à raison, cette doxa trouve un écho favorable au sein de l’opinion publique. Il va sans dire donc que les hommes politiques se font de moins en moins audibles sur la scène publique, à l’exception bien sûr de Choguel Kokalla Maïga, le dernier homme politique. Toutefois, Moussa Mara semble se démarquer du lot, se positionnant ainsi comme un démocrate solitaire. Voici pourquoi….
Décision d’ailleurs soutenue par une frange importante de la population. Malgré tout, Mara n’hésite pas à donner son point de vue sur la gestion de l’Etat critiquant au passage la rémunération jugée trop élevée pour les membres du CNT. Ses nombreuses sorties dans les médias, ou des critiques envers les autorités de transition en appelant à un retour à l’ordre constitutionnel lui valent des critiques de la part de ceux qui estiment que le Mali n’a pas besoin de démocratie.
Mais en même temps, cette posture le place paradoxalement dans le jeu politique. Car en politique, c’est surtout l’indifférence qui nuit, pas les critiques. Mais on est en droit de se demander si Moussa Mara, le démocrate solitaire, n’est pas en train de prêcher dans le désert. Le dirigeant de “Yelema” peut-il “yelema” le système en place? Pour ce faire, sur quoi compte-t-il l’expert-comptable?
Brehima Sidibé
Doctorant à CY Cergy Paris Université
Source : Mali Tribune