Les autorités militaires en charge des affaires au Mali depuis 2020 ont dos au mur. Après avoir donné l’impression aux Maliens qu’elles détiennent les remèdes à qui plus de trente ans de la gloutonnerie démocratique, érigée en code de gestion des affaires de l’État, cherchent aujourd’hui des alliés pour sortir du bourbier dans lequel le pays est plongé depuis quatre ans sans aucune issue. Pour ce faire, elles envisageraient la formation d’un gouvernement d’union nationale de transition (GUNT). Comment y parvenir ? Et avec qui ?
À la surprise générale, le gouvernement de transition, lors du traditionnel Conseil des ministres du mercredi 12 juillet dernier, a levé la suspension qui interdisait depuis le mercredi 10 avril les activités des partis politiques et des associations à caractère politique. Le gouvernement justifie cette mesure par la réussite du Dialogue inter-Maliens qui a donné un blanc-seing aux militaires de rester à la tête de l’État durant deux ou cinq (05) ans. Cette annonce intervient à un moment où une partie de la classe politique lève le ton contre l’arrestation de onze (11) leaders politiques accusés de déstabilisation. Pour elle, la levée a un goût amer si leurs camarades ne franchiront pas le portail de leur lieu de détention. On rappelle qu’ils ont été mis aux arrêts au moment où le décret d’interdiction des activités des partis politiques était en vigueur.
Depuis mercredi dernier, les commentaires vont bon train. Si les uns pensent que le gouvernement a agi sous la pression de la soi-disant communauté internationale. D’autres, en revanche, parlent d’une décrispation de la situation politique pour dégonfler les mécontents de la transition dont le nombre ne cesse de croître face à une situation socioéconomique désastreuse due à un pilotage à vue des affaires de l’État.
représentants siègent au CNT seront virés ainsi que les cadres à la tête des structures étatiques. Il sera très difficile que l’offre soit refusée. Dans la mesure où, financièrement, ils traversent des moments difficiles avec la fin de l’aide publique que leur accordait l’État. La seule source de revenus pour certaines formations reste aujourd’hui ce que leurs cadres reversent chaque mois. Couper cela, reviendrait à dire que la mort est programmée pour ceux d’entre eux qui vivent de cet argent. Faut-il céder au chantage ? La réponse dans les jours à venir.
Yoro SOW
Source : Inter De Bamako