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Affaire de l’achat de l’avion présidentiel et des équipements militaires : Enfin le procès s’ouvre aujourd’hui

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L’information est confirmée par le parquet de la Cour d’appel. L’ex-ministre de l’Économie et des Finances, l’ancien chef de cabinet du président Ibrahim Boubacar Keïta et d’autres accusés sont attendus à la barre ce mardi dans le cadre du procès de l’affaire dite de « l’achat de l’avion présidentiel et des équipements militaires ».

L’ancienne ministre de l’économie et des finances Bouaré Fily Sissoko est citée dans cette affaire. Placée sous mandat de dépôt depuis trois ans. Mme Bouaré Fily Sissoko n’est pas la seule accusée dans ce dossier. L’ancien ministre Mahamadou Camara et chef de cabinet du président de la république au moment des faits est aussi cité dans cette affaire. Il avait payé une caution pour être en liberté provisoire après plus d’une année de détention. L’ancien Premier ministre Soumeylou Boubèye, qui était également cité dans cette affaire nous a malheureusement quitté en 2023.

En plus des anciens ministres, de hauts gradés de l’armée et un ex-directeur de banque sont impliqués dans ce dossier qui a défrayé la chronique sous l’ancien regime. Il y a également des hommes d’affaires qui sont épinglés dans ce dossier tels que Sidy Mohamed Kagnassi, Amadou Kouma, Nouhoum Kouma, Soumaïla Diaby et Mamadou Lamine Diakité.

Les enquêtes ont révélé des détournements de fonds publics à hauteur de 28,5 milliards de FCFA pour l’avion présidentiel, et 69 milliards de FCFA pour les équipements militaires.

Retour sur ces scandales

Il faut rappeler que cette affaire remonte à 2014. L’achat d’un avion présidentiel à près de 20 milliards de Fcfa et des contrats de plusieurs dizaines de milliards de Fcfa pour la fourniture d’équipements militaires a fait le tollé au Mali. C’était sous la présidence de feu Ibrahim Boubacar Keita.

L’avion présidentiel, acquis à la suite d’un montage financier opaque de type mafieux mêlant sociétés-écrans et hommes d’affaires douteux. Hors de toute inscription budgétaire, 20 milliards de francs CFA ont été sortis des caisses de l’Etat pour acquérir un Boeing 737 (non encore immatriculé au nom du Mali). Le FMI (Fonds monétaire international) et la Banque mondiale étaient sortis de leur réserve pour exprimer leur mécontentement. Le Bureau du Vérificateur général a été commis par le FMI pour auditer cette affaire, ainsi que la section des comptes de la Cour suprême. Les rapports de ces deux structures de contrôle sont accablants : des surfacturations comprises entre 29 milliards et 38 milliards sont décelées.

En outre, lors de l’acquisition de l’avion, un contrat d’exploitation est signé avec l’entreprise Jet Magic Limited basé à Malte, le bureau du vérificateur général n’a jamais eu accès au contrat bail. Il faut signaler aussi l’existence d’une ligne budgétaire (dans les charges communes) depuis 2013 pour couvrir les frais du contrat. Il s’élève depuis 2013 à 3 milliards par ans. Pis, aujourd’hui encore, nul ne sait si l’avion « acheté » appartient au Mali. Aujourd’hui encore le mystère entoure cette sombre affaire qui a certainement des ramifications à l’extérieur…

Au même moment, était révélée aux Maliens et au monde entier la nature d’un marché de gré à gré de 69 milliards de F CFA attribué, en violation des règles des marchés publics, à un proche de la famille présidentielle, Sidi Mohamed Kagnassy, directeur général de la société Guo-Star Sarl et promu aussitôt conseiller spécial du président. Avec l’avenant, le marché a finalement porté sur 108 milliards de F CFA. Le fait que le marché soit attribué de gré à gré est un piétinement flagrant des principes élémentaires de passation de marché public. Pire, dans le même contrat, les Maliens apprendront que le ministre des Finances, Mme Fily Bouaré, a couvert ce marché par une garantie de 100 milliards de francs CFA. Des personnalités, avaient profité de ces affaires pour se sucrer en se livrant à des surfacturations dont seules les Républiques bananières ont le secret.

Mémé Sanogo

 

Source : L’Aube

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