Moins de vingt-quatre heures après le limogeage du PM, le président de la Transition a jeté son dévolu sur le Général de division Abdoulaye Maiga pour le remplacer. Quelques heures auront également suffi au nouveau PM pour former un gouvernement de 28 membres dont un ministre délégué. Cependant, en plus du chef du gouvernement démis, sept de ses ministres ont été également remerciés parmi lesquels les plus proches collègues de Choguel Maïga.
Il s’agit notamment du ministre en charge de la Refondation de l’État, Ibrahim Ikassa Maïga, puis de la ministre déléguée auprès du Premier ministre chargé des Réformes politiques et institutionnelles, Mme Fatoumata Sékou Dicko. Seuls fidèles ayant survécu au dernier remaniement, ils sont remplacés respectivement par Bakary Traoré et Mamani Nassiré. Parmi les départs on dénombre également les ministres en charge de l’Emploi et de la Formation professionnelle, Mme Bagayoko Aminata Traoré, de la Promotion de la Femme, Mme Coulibaly Mariam Maïga, de l’Environnement et du Développement durable, Mamadou Samaké, ainsi que de l’Artisanat et de la Culture, Andogoly Guindo. Ils cèdent leurs portefeuilles respectifs à Oumou Sall Seck, Mme Diarra Djénéba Sanogo, Mme Doumbia Mariam Tangara et Mamou Daffé.
Mais la sortie ayant le plus retenu les attentions est celle de Bintou Camara, ministre de l’Energie et de l’Eau. Ex-conseillère du président de la transition, elle lègue son portefeuille sensible à un autre membre du cabinet présidentiel, Boubacar Diané, payant ainsi pour une crise énergétique qui continue de battre son plein après les promesses de la juguler en l’espace de 4 mois. Aucun gage, en définitive, que le remplaçant de Bintou Camara va réussir là où elle a lamentablement échoué.
La sanction de l’insuccès infligée à la ministre de l’Energie contraste par ailleurs avec la prime au cuisant échec d’une autre ministre, qui conserve son département et bénéficie de l’inamovibilité en dépit de ses manques de résultats.
En effet, s’il est un secteur où les Maliens ont désillusionné et déchanté de la Transition, en plus de l’énergie, c’est sans doute celui du transport et des infrastructures sous la conduite de la ministre Madina Sissoko, avec ses cumuls d’insuccès et de déceptions aux usagers de toutes. L’incompétence dans les domaines se mesure notamment en milliards de nos francs partis en fumée, au détour d’une réhabilitation foirée du trafic ferroviaire. Idem pour les promesses de reprise du trafic fluvial aux arrêts depuis la tragédie d’un bateau Tombouctou, tandis que les voies urbaines, interurbaines et autres routes nationales ne se sont jamais autant dégradées faute d’entretien pour lequel les usagers sont pourtant régulièrement soumis au paiement du péage.
Autant de raisons pour que n’importe responsable de l’action publique paye par la sanction, à défaut de rendre gorge d’énormes moyens dilapidés pour peu de résultats. Le maintien de l’épouse de général est manifestement la fausse note l’a plus rébarbative du remaniement.
Amidou Keita
Source : Le Témoin