Cheick Sidi Diarra, ancien Ambassadeur :
La sortie du Mali de la CEDEAO à cette date du 29 janvier 2025, je la reçois comme une remise en cause de notre aspiration à l’intégration régionale et continentale, une négation des avancées communautaires, fruit de 50 ans de sacrifices, de sueur et de larmes.
Nous prenions ces avancées comme des acquis, qu’il s’agisse des règles convergence, de la libre circulation des personnes et des biens, du droit d’établissement, de l’harmonisation des documents de voyage, des règles de gouvernance politique.
Va se rétrécir au sein de leur espace naturel,
Et leur Communauté de vie et de Destin avec leurs voisins sera questionnée,
Une Communauté de vie et de Destin forgée au fil des siècles,
Portée à la face du monde en 1975 par les Héritiers des Bâtisseurs d’Empire.
En ce jour funeste du 29 janvier 2025
D’un trait de plume,
Comme le colon jadis démembra
L’Afrique,
Une poignée d’officiers qui n’étaient pas nés à son avènement,
Viennent au nom d’un pouvoir illégal et illégitime, de démembrer la CEDEAO et ainsi faire débarquer le Mali
Du Navire Amiral de la construction de l’Unité Africaine,
Que sa Constitution lui commande pourtant de réaliser quel qu’en soit le prix !
Hébétés et révoltés mais impuissants devant la soldatesque en arme,
Nous assistons à la mascarade de la manipulation grossière de la population ignorante et crédule,
A qui l’on assène à longueur de journée qu’elle n’a de pire ennemie que la CEDEAO qui serait asservie par des puissances étrangères.
Cette population dont des millions de parents ont profité, profitent encore et profiteront toujours du bienfait des réglementations de l’Organisation sous régionale dans ses différents espaces !
Aujourd’hui, le mensonge a chassé la vérité des terres de Soundiata, Babemba, Firhoun, Modibo Keita,
L’idéal Panafricain a été travesti et souillé,
Nos cœurs saignent,
Nos âmes sont en peine.
Que nous reste-t-il, à part le rêve et l’Espoir d’un miracle divin ?
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Une Honorable et brillante Mamie de 91 ans, témoin privilégiée de l’histoire politique du Mali
Je ne me remets pas de ce que je prends pour une abjection, un véritable autodafé d’une œuvre conçue par des leaders et cadres africains qui ont sué sang et eau pour qu’elle prenne corps. C’est au forceps que la CDEAO est née. Au fil des années quelques amendements l’ont à chaque fois actualisée et perfectionnée.
Cette décision désastreuse de retrait du Mali taraude mon esprit, me rendant incapable d’écrire une phrase cohérente, moi qui ai la plume plutôt alerte. Il y a tant à dire.
Je suis choquée, révoltée. Pour ces gens-là le Mali n’est qu’un jeu de quilles dont ils font tomber les quilles à leur guise avec la boule de leur ignorance.
J’ai beaucoup apprécié la complainte de
Malick Touré. Son déchirement et sa révolte contenue expriment l’effarement de citoyens avisés des 3 malheureux pays. L’article de l’Essor y apporte des précisions qui confortent ce que Malick a écrit.
Je m’arrête là.
Source : L’Alternance