Accueil Une Médiation de la CEDEAO : John Mahama peut-il réussir là où Dakar...

Médiation de la CEDEAO : John Mahama peut-il réussir là où Dakar a échoué?

195
0
PARTAGER

En tournée sous-régionale, le leader ghanéen était porteur d’un message de son homologue ivoirien : faire revenir l’AES dans les rangs. De quoi ouvrir à nouveau la porte à d’éventuelles négociations, surtout que les leaders souverainistes semblent prêts à lâcher du lest.

Le chef de l’Etat ghanéen était en visite dans les pays de l’AES, un an après la rupture officielle avec la Cédéao. Unique leader à avoir désigné un envoyé spécial pour la zone, il avait densifié la relation bilatérale avec Bamako suite à la visite du PM Abdoulaye Maïga. Cette fois il sera à Koulouba en personne pour inviter le président de la Transition à donner une suite favorable au cri de cœur d’Alassane Ouattara. Sauf que le Général Assimi GOÏTA laissa entendre qu’il est prêt à travailler sur une coopération commerciale poussée et une circulation des personnes et des biens sans entraves.

Néanmoins, le président en exercice de l’AES fera cas d’une chose : Le manque de respect et de considération à l’endroit du trio militaire. Bamako, Ouaga et Niamey étaient régulièrement sous pression pour organiser des élections et n’ont pas échappé à des sanctions encore qualifiées ” d’illégitimes et illégales”. Bien sûr, sur la base de délais qu’ils avaient eux mêmes fixés sans pouvoir les respecter. Il est clair que l’AES ne se laissera point exposer au protocole additionnel qui condamne les transitions militaires et prône des élections rapides.

Cette visite de travail, en permettant de faire un tour d’horizon de la coopération entre Accra et les trois pays, s’inscrit dans le droit fil de la médiation enclenchée par le président Diomaye Faye. Au lendemain de son élection, ce dernier avait entamé pareille démarche avec une confirmation comme médiateur par la CEDEAO. Finalement, ses bons offices furent un fiasco pour n’avoir pu empêcher le retrait définitif des pays du Sahel. D’ailleurs, son successeur à la tache l’aura appris à ses dépens dans chaque palais présidentiel : le drapeau de l’AES est visible partout.

Par ailleurs, Accra a un deal juteux à exploiter avec les ports de Takoradi et Tema qui avaient pignon sur rue quand lors de la crise ivoirienne dans les années 2000. Si son prédécesseur était à couteaux tirés avec l’AES, John Dramani a l’occasion de faire bénéficier ses infrastructures portuaires qui ne sont pas à négliger. Au regard des convoitises suscitées par ceux de son voisin togolais au détriment de Cotonou, suite aux sanctions de la CEDEAO, il y a bien matière à exploiter. Mieux, il peut aussi manœuvrer avec l’initiative d’Accra, un creuset né en 2017 par le Ghana, la Côte d’Ivoire, le Bénin, le Togo et le Burkina Faso pour lutter contre le terrorisme. En 2019, le Mali et le Niger se sont également joints à « l’Initiative » en qualité de membres observateurs. Le Nigéria a aussi été admis comme observateur lors de la conférence de novembre 2022 et le but est d’agir en commun pour éradiquer la menace terroriste en Afrique de l’Ouest.

Du pain béni pour l’AES qui peut pleinement s’inspirer des 3 trois axes de ce cadre régional qui sont le partage d’informations et de renseignements, la formation du personnel de sécurité et la conduite d’opérations militaires conjointes transfrontalières.

I. KEÏTA

Source : Le Témoin

LAISSER UN COMMENTAIRE

Please enter your comment!
Please enter your name here