Lors du dernier Conseil des Ministres tenu le 4 avril à Koulouba, le Ministre délégué auprès du Premier Ministre, chargé des Reformes politiques et du Soutien au Processus électoral a informé le Conseil des Ministres des résultats de la consultation des partis politique et des organisations de la société civile pour la relecture de la Charte des Partis politiques. Et après les propositions à l’issue de cette consultation, il ressort que la prochaine étape de ce processus consiste à soumettre les propositions des partis politiques à l’appréciation des forces vives de la nation. Chose qui sous-entend la dissolution pure et simple des partis politiques selon plusieurs observateurs de la scène politique nationale.
Le Ministre délégué auprès du Premier Ministre, chargé des reformes politiques et du soutien au processus électoral précise que dans le cadre de la mise en œuvre des recommandations des Assises nationales de la Refondation (ANR), qu’il a adressé des lettres individuelles aux partis politiques et aux organisations de la Société civile en vue de la relecture de la Loi n05-047 du 18 aout 2005 portant Charte des partis politiques. Et qu’à l’issue de ces consultations, il a été proposé de réduire le nombre des partis politiques en appliquant des conditions restrictives de création et de financement, de prendre en compte des statuts de l’opposition et de son Chef de file dans la Charte des partis politiques et d’interdire le nomadisme politique en cours de mandat. Et malgré ces consultations qui ont plaidé la proposition phare de la relecture de cette charte, le gouvernement de la Transition ne compte s’arrêter en si bon chemin. Il compte soumettre les propositions à l’issue des consultations à l’appréciation des forces vives de la Nation. Ce qui pourrait découler, sauf surprise, de la décision de dissoudre définitivement les Partis politiques à l’instar d’autres pays de l’AES.
Les Forces vives comme boucliers
Il faut reconnaitre que le gouvernement n’a jamais caché sa volonté de faire un réaménagement dans le paysage politique malien. Les activités de certains partis politiques ne vont pas en harmonie avec la marche de la Transition. L’on se rappelle de la suspension des activités des partis politiques en 2024.Et l’avis de ceux qui portent la casquette des forces vives de la nation est connu sur la question. Elles ont toujours estimé qu’après l’avènement de la Transition en 2020 et l’échec du régime d’IBK, ce sont les partis politiques qui ont mis notre pays dans la merde. Et qu’il faut en finir avec eux. Ce faisant, une situation de méfiance a été instaurée de facto entre de nombreux maliens et les hommes politiques. Pour eux, il ne s’agit pas seulement de réduire le nombre de partis politiques mais de les supprimer. Ce faisant, on peut déduire que leur avis est déjà connue d’avance sur la question.
Apres la mise en œuvre de cette recommandation des ANR qui est de relire la Charte des politiques, le gouvernement pouvait s’arrêter aux propositions des consultations des partis politiques et des organisations de la société civile et de se pencher directement à réduire le nombre des partis politiques. Pourquoi soumettre encore les propositions des consultations à l’appréciation des forces vives de la Nation si l’on n’a pas d’autre dessein ?
Pour beaucoup d’observateurs et d’internautes, l’on tend vers la dissolution pure et simple des partis politiques comme l’a fait les autorités du Niger. Et pour ce faire, il faut forcement trouver un argument comme au Burkina Faso où le Président Traoré a mis fin à la démocratie pour inviter le peuple à suivre la dynamique de la révolution. Et tout le monde sait qu’au Mali, les protagonistes dénommés forces vives de la nation rament toujours dans le sens des autorités de la transition.
D’ores et déjà, les principaux soutiens de la Transition, comme des vidéastes sur les réseaux sociaux et autres activistes ont déjà commencé la campagne en vue du conditionnement des esprits sur la dissolution des partis politiques dans notre pays. La suite logique est déjà connue de tous….
Adama Tounkara
Source : Le Sursaut