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Mandat d’IBK : L’échec est-il consommé avec Modibo KEITA ?

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Mandat d’IBK L’échec consommé  Modibo KEITA 

Quatre premiers ministres laminés en quatre ans  et cinq ministres de la Défense sacrifiés  c’est du jamais vu depuis que le Mali a emprunté le chemin de la démocratie ce qui selon certains prouvent que Koulouba est à court d’arguments pour résoudre le quotidien des Maliens.  Cette instabilité gouvernementale existe seulement dans les pays en crise comme la Grèce, l’Italie, l’Israël. Le Mali ne fait pas exception à cette règle, vu que depuis 2012, la crise du nord existe et n’est pas sur la voie d’être résolue. A cela s’y ajoute une gestion émaillée de scandales financiers.

La première année de gestion du régime a donné lieu à des bruits de casseroles au sujet du  scandale de l’avion dont le  prix réel  n’est pas encore connu par le  peuple malien. Il en a été de même, pour l’achat des équipements militaires qui  a révélé après vérification des services de contrôle de l’Etat, une surfacturation de plus de  56 milliards F CFA environ. Certains membres du Gouvernement ont laissé leurs peaux dans ces deux affaires. Ensuite est venu la débâcle des FAMAS à Kidal le 21 mai 2014, avec son cortège de plusieurs dizaines de morts.Avant cette débâcle, nous avons comptabilisé parmi les martyrs de la crise du nord, six administrateurs égorgés le 17 mai 2014 à la suite de la visite forcée  du Premier ministre Moussa MARA.

C’est donc dans ces conditions délétères  que la délégation malienne est allée  négocier  à Alger  sous l’égide de la Communauté Internationale, en position de  faiblesse. Dans la délégation malienne aucun ancien Ambassadeur de Bamako en Algérie ne figurait sur la liste, alors que ceux-ci ont une connaissance avérée sur le dossier du nord. De ces négociations achevées au bout de huit rounds, un projet d’accord a été imposé aux deux parties en conflit à savoir le Gouvernement et la Coordination des Mouvements Armés de l’Azawad (CMA). Si la CMA a refusé de parapher le projet d’Accord, en prétextant, recueillir l’avis de sa base estimée à 60 000 habitants, par contre le Président IBK a accepté  sans murmure, ni hésitation, sans faire référence au reste de la population malienne estimée à 16 millions d’habitants. Et même les 13 pages d’observation de la société civile, des partis politiques de l’opposition, comme de la majorité, rédigées et remises au haut représentant du Chef d’Etat dans les négociations, devenu entre-temps Premier ministre n’ont pu être intégrées dans le projet d’Accord pour la paix et la réconciliation.

Le malheur du Mali a été d’avoir cru aux commentaires d’IBK sur ledit accord, en le qualifiant d’historique, le considérant comme étant la  vraie solution  pour mettre fin  aux  rébellions répétitives au nord du Mali. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle, la signature a été faite en grande pompe avec la participation d’une dizaine de Chef d’Etat et des représentants du Secrétaire général des Nations Unies, de la France, bref de la Communauté Internationale. Le produit appelé Accord d’Alger n’avait pas les qualités qu’IBK lui a attribuées, pour le vendre au peuple malien. Il n’était ni sucré, ni doux, ni nutritif, ni anti cancérogène. Plus d’une année et demie, après la signature de l’accord, la guerre continue de plus belle au nord et au centre.

Quant à l’éducation elle est devenue un luxe pour certains enfants   car  au centre du pays, environ 200 écoles sont fermées, dans les régions du nord  n’en parlons pas et l’administration  est  absente de  depuis  plus de trois ans.

En faisant un bilan des pertes humaines, il y a eu en 2015, 538 personnes tuées, en 2016 il y a eu 400 personnes tuées et les trois premiers mois de 2017, il y a eu plus de 200 morts déjà des militaires maliens et des éléments des forces internationales sans que la CMA ne rende compte. La sécurité ventée avec la signature de l’accord est devenue l’insécurité généralisée au Mali, Kidal semble échapper  définitivement  à la tutelle de Bamako  avec la complicité de la Communauté Internationale. Si le Président Dioncounda TRAORE de la transition malienne a su de par son intelligence, réintégré Kidal à la République, l’Accord d’Alger signé le 15 mai a officialisé la perte de Kidal du giron malien. Et l’espoir s’amenuise de plus en plus pour voir un jour les enfants du Mali  dansé dans les rues de Kidal. Qui l’aurait cru le jour de la seconde signature de l’Accord?

A ces différents problèmes non résolus est venue se greffer l’ébullition du front social les secteurs de l’éducation tous les ordres confondus, le secteur de la santé avec plus de 200 morts liés à l’interruption totale des soins dans les structures sanitaires.

Au paravent aux mois de janvier et février 2017, les magistrats ont haussé le ton pour réclamer  des primes, ils ont eu gain de cause. Les FAMAS ne sont pas encore dans les conditions idoines pour assurer la sécurité intérieure du pays. Au centre une autre rébellion djihadiste animée par les peulhs venant d’où on ne sait pas trop, est très active  dans les localités de Macina, Téninkou, Nampalla, Ségou, Mopti et dans les pays Dogon. Déjà il y a eu des dizaines de morts dans ces zones. Une insécurité à l’origine attribuée aux djihadistes  est devenue  une guerre ethnique entre peulhs et bambaras.

Les deux cent mille emplois promis  pendant la campagne électorale de 2013 sont devenus une chimère pour les jeunes sans emplois. Le mensonge publié à cet effet, émanent du département de l’emploi n’avait d’autre but que d’enrichir un bilan qui n’existe pas.

D’un côté on crée 121 000 emplois de l’autre côté on crée 400 000 chômeurs à travers l’opération Ami Bulldozer. Où est donc le sérieux ?

La corruption est devenue plus intelligente dans les ministères. La lutte contre la corruption est devenue la lutte contre les pauvres. Les FAMAS mal équipées, mal organisées subissent des attaques meurtrières à tout bout de champ, alors que par ailleurs elles n’ont été dotées financièrement que de 10 milliards sur 213 milliards de prévu. Le manque de vision en ce qui concerne le nord a fini d’enterrer le Mali. Après 4 ans on peut dire que le bilan est négatif.

La Conférence d’Entente Nationale n’a pas été un succès total, dans la mesure où la CMA ne se reconnait pas dans les conclusions du rapport final. En effet le terme Azawad a été rejeté par la majorité des participants comme une entité politique. En réplique  la CMA a boudé les conclusions de la dite conférence et menace qu’il n’y aura pas de paix sans une reconnaissance de l’entité politique Azawad. Le Président IBK veut contourner cette volonté exprimée des maliens à mettant en place ‘’une cellule noire’’ composée de la CMA, de la Communauté Internationale, de sages et d’experts pour entériner le terme Azawad.

Au même moment Kidal fête son 5ème anniversaire, en foulant au pied le drapeau malien. Sans compter qu’à chaque fois ces rebelles viennent pomper de l’argent sur le dos du  contribuable malien à Koulouba pour se  faire une santé financière.

Avec cette mal gouvernance, unique au monde, nous nous sommes pas étonnés que le régime d’IBK use quatre premiers ministres et quatre ministres de la défense en quatre ans. Modibo KEITA a eu chance d’être à ce poste pendant plus de deux ans  sans pouvoir tirer et le régime d’IBK et le Mali de cette phase douloureuse et délicate de son  existence. Lui seul aura porté à 90% l’échec du mandat d’IBK.

Mandat d’IBK L’échec consommé  Modibo KEITA 

Badou S. KOBA

 

Source: Le Carréfour

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