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Semaine nationale de la liberté de la presse au Mali : Les défis de la presse en période de crise

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Les activités de la semaine nationale de la liberté de la presse (Senlp) ont démarré, hier, mardi 2 mai 2017, à la Maison de la Presse de Bamako.  Organisée par la Maison de la presse, cette semaine est placée sous le thème : «journaliste et homme de médias: devoirs et responsabilité en période de crise». La première journée a été marquée par deux conférences débats : la première développée par le doyen Mamadou Diarra (ancien journaliste sportif à l’Essor) sur l’historique de la presse, le second exposé par Diomassi Bomboté portait sur la culture des médias. Ces deux conférences avaient comme modérateurs Alexy Kalambry des «Echos» et  Abdoulaye Barry.

Concernant l’historique de la presse malienne, le doyen Mamadou Diarra,  a parlé de la création de l’Essor d’abord par le Rda au temps colonial, avant d’être organe d’Etat après l’indépendance en 1960. Ensuite, il a survolé l’évolution de la presse de cette date (1960 en 1991) où la liberté de la presse sera conquise. Selon lui, la presse malienne, au départ, était une presse de propagande. La régulation de la presse n’a pas été omise par le doyen. Pensez vous que le journaliste malien peut influencer  l’opinion comme en France par exemple ? A cette question qui lui a été posée comme tant d’autres, le doyen dira sans ambages : « En France oui, le journaliste peut influencer l’opinion. Car il y a des journaux qui ont 70, 80 ans ou plus d’existence. Ces journaux sont crédibles de même que leurs journalistes. Mais au Mali, il faut que les journalistes établissent  leur propre crédibilité (de ne pas prendre de l’argent avec quelqu’un). L’exemple vient de notre sport roi (le football) dans lequel je me suis spécialisé. «Avec cette crise, on sait qui paie qui, etc.», a déploré le doyen. En tant de crise, en parlant du thème de la semaine, il dira : «les journalistes doivent se tenir à distance», a-t-il dit. Par aux conseils à donner la jeune génération, le doyen Mamadou Diarra, a déclaré, «en rentrant dans la profession du journalisme, soyez droit, cesser d’accepter des cadeaux pour ne pas vous trouver entre le marteau et l’enclume un jour, il faut avoir l’estime de soi. En ce moment là, vous avez la liberté d’écrire. Et une fois dedans, respecter l’éthique et la déontologie aussi. Bref, pour être droit, il faut armer votre propre personne», conclu Mamadou Diarra.

Par rapport au sujet culture des médias, Diomassi Bomboté, a parlé de l’influence dialectique que les médias exercent sur notre culture. «La culture, c’est notre comportement de tous les jours. Les médias sont devenus grands multiplicateurs de la pensée, des manifestations qui ont une influence de notre façon de faire. Les images sur les baskets, coiffures, vêtements, les expressions, sur internet avec les réseaux sociaux, sont des illustrations. Les modes s’invitent chez nous par infraction grâce aux médias.  Je déplore le rôle des médias dans la banalisation du sexe. Grâce à la prolifération des images, les valeurs venues d’ailleurs nous font prendre des pratiques qui n’étaient pas dans notre société. C’est pourquoi il est plus urgent qu’on devienne vigilant (Etat, familles, Hac) pour mettre un peu d’ordre dans tout ça», a souligne Diomassi Bomboté.

A noter que la semaine se poursuit jusqu’au 6 mai avec les débats sur « journalistes et hommes des médias : devoirs et responsabilités en période de crise » ; par une journée des radios ; par « le rôle des femmes des médias dans la promotion de la loi n°052du 18 décembre 2015 instituant des mesures pour promouvoir le genre dans l’accès aux fonctions nominatives et électives, etc.

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Hadama B. Fofana

Source: Le Républicain 

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