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Oumar Mariko : « Si IBK ne change pas sa gouvernance, nous allons exiger l’alternance »

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Le tonitruant président du parti Solidarité africaine pour la démocratie et l’indépendance (Sadi), Oumar Mariko, semble avoir repris du service dans ce qu’il sait faire le mieux, c’est-à-dire l’opposition. Lors de la conférence de presse qu’il a animée ce mardi 25 octobre au siège de son parti, il a tiré sur tout ce qui bouge. Allant jusqu’à mettre en garde le chef de l’Etat si jamais celui-ci ne changeait pas sa gouvernance.

Pour ladite conférence, le désormais ex-soutien du régime et nouvel opposant qui se réclame modéré, était entouré des cinq députés de son parti, mais aussi des responsables de son désormais allié l’ADP-Maliba et de plusieurs autres partis de l’opposition. Selon Oumar Mariko, le Mali, depuis l’époque Udpm, est toujours géré par l’Adema. Car, soutient-il, presque tous les partis, notamment le RPM, l’URD ou l’APR sont des démembrements de l’Adema. « Même si ce n’est pas la même formation politique, ces partis sont toujours ensemble, ils constituent une dynastie. Celle de l’Adema », pense t-il. L’opposant suit sa logique en affirmant que pour qu’il ait changement dans ce pays, il faut mettre fin à cette dynastie. C’est pourquoi, il dit : « IBK doit être le dernier Président de la dynastie Adema ». L’opposant ajoute que toutes les cassures de l’Adema ont été faites sur la base d’argent et des questions d’hommes.

A ses dires, son nouveau groupe parlementaire va rappeler à IBK ses promesses. « S’il ne change pas sa gouvernance, nous allons exiger l’alternance », prévient l’homme politique.

Parlant des raisons de la rupture de leur collaboration avec le régime, Oumar Mariko a indiqué que le Sadi a décidé de soutenir le candidat IBK au second tour, mais pas comme l’ont fait les autres, en l’occurrence Mountaga Tall, Choguel Kokalla Maïga, Moussa Mara et Tiéman Hubert Coulibaly. Le choix d’IBK contre Soumaïla Cissé en 2013 trouve sa justification dans un long compagnonnage qui date de 2007, lorsqu’ils étaient tous les deux dans l’opposition contre le régime d’ATT et ensuite pendant la transition où ils partageaient le même bord contre le FDR. Donc, pour Mariko, le choix était vite fait, même s’il affirme qu’IBK et Soumaïla sont les deux revers d’une même médaille. « Ils sont tous les deux mauvais, mais le premier vaut mieux que le second » soutient-il.

Le conférencier renchérit qu’après son élection et la mise en place de la 5ème législature, le RPM a débauché plusieurs débutés pour conforter sa majorité. Alors, le Sadi n’a remarqué aucune volonté de changement du régime IBK, et surtout sa forte inclinaison à solliciter l’extérieur au détriment des concertations nationales. C’est ainsi que la rupture porte sur, entre autres, la mauvaise gestion de la justice, l’inégalité des citoyens devant la loi, l’inégalité devant le service public, le manque de volonté de redresser les errements des régimes passés, la continuation du saupoudrage comme politique d’emploi des jeunes et la mauvaise gestion de l’école.

Il explique que ce tournant de la direction de son parti ne s’est pas fait sans la consultation de ses bases.

Les relations Sadi-ADP-Mali

Pour le responsable du parti Sadi, leur rencontre avec le parti avec lequel il forme le nouveau groupe parlementaire remonte à une rencontre à Paris, entre lui et le président de cette formation, Amadou Thiam. Dès leur retour, ils ont approfondi les discussions et ont trouvé beaucoup de points de convergence, surtout quant à la gestion du pays et la sincérité dans la collaboration avec le régime. Ainsi, les deux partis ont décidé de se mettre ensemble pour rappeler à IBK ses promesses dans une majorité différente de celle dirigée par Soumaïla Cissé.

Les départs du RPM

Oumar Mariko affirme que les députés démissionnaires du RPM sont des hommes honnêtes et déçus par leur parti. Selon lui, il sait de quoi il parle pour les avoir côtoyé à l’hémicycle. Il pense connaitre mieux que quiconque le mal-vivre que subissent les députés RPM. Mariko estime que ceux qui parlent de leur achat  sont malhonnêtes et sans vergogne. Car, à sa connaissance, il n’a jamais été question d’argent. Si c’est le cas, alors le RPM a dû faire de même pour ceux qu’ils ont débauchés.

Le président de Sadi soutient que c’est normal que les députés soient frustrés, car, dit-il, «l’Assemblée nationale du Mali est l’une des institutions les plus mal gérées de la République. C’est la seule institution au monde où des députés s’octroient des marchés de 100 à 150 millions de nos francs ». Pour lui, avec de telles pratiques où est la morale ?

Il s’est dit convaincu qu’aujourd’hui, il n’y a qu’une famille de prédateurs sur le dos de l’Etat.

En conclusion, il a appelé les Maliens et les Maliennes à plus de vigilance et surtout de se tenir débout sur les remparts.

Harber MAIGA

Source: Le Prétoire 

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