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IBK candidat pour un second mandat à la tête du Mali: Les forces et les faiblesses d’une candidature pas comme les autres

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IBK président de la république du mali
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Le suspens autour de la candidature du Président de la République du Mali s’est finalement dissipé. Il a été levé en Arabie Saoudite en marge du sommet Arabo-musulman, tenu à Riyad. Coupant court à toutes les supputations, IBK semble déterminé à rempiler pour un second mandat à la tête du pays. Et, pour y parvenir il n’exclurait aucun stratagème. Sur quoi fonde-t-il de l’espoir pour sa réélection ? Quels pourraient être les obstacles de la nouvelle désignation  d’IBK par voie de suffrage ?

Même si certains des soutiens d’IBK en 2013, en l’occurrence l’ex junte militaire et une partie des leaders religieux  se trouveraient  dans l’opposition, le Président sortant compte entre autres sur trois forces majeures pour gagner l’élection présidentielle en 2018.

La première force : L’appareil d’Etat et la puissance de l’argent

La nomination de Tiéman Hubert Coulibaly comme ministre de l’Administration Territoriale ne serait pas fortuite, surtout quand on connait ses liens avec le cercle restreint du pouvoir. On peut en conclure qu’il ferait pencher la balance et l’urne avec, en faveur d’IBK. Aidé en cela par les Gouverneurs, Préfets et sous-préfets, il pèsera sans doute sur le vote des populations rurales par tous les moyens nécessaires. S’agissant de la puissance de l’argent, elle ne manquera pas d’orienter le choix de certains électeurs, surtout dans un pays pauvre comme le Mali où on court derrière le pain quotidien. Ventre vide n’ayant point d’oreille, certains voteront contre espèces sonnantes et trébuchantes. La « faim » justifie les moyens !

La deuxième force : La Convention de la Majorité Présidentielle

Si le dernier remaniement a surpris certains et par la taille du gouvernement et par la qualité de certains hommes qui y figurent, il a été fait à dessein pour satisfaire les alliés politiques en vue d’obtenir leur éventuel soutien. De l’ADEMA, à la CODEM, en passant par l’UDD, pour ne citer que ces partis, IBK compterait en premier lieu sur le soutien de ces formations pour ratisser large. Les partis de la CMP vont-ils, tous, accepter sa main tendue ? Le bouillonnement qui envahit les états-majors en ce moment y apportera la réponse.

La troisième force : les réseaux tant nationaux qu’internationaux

Nul besoin de rappeler que l’élection d’IBK en 2013 doit beaucoup aux puissants lobbies des religieux et au réseau socialiste en Afrique. Si le second soutien est en passe d’être inopérant avec le départ de son ami François Hollande de l’Elysée, le premier, par contre, qui est celui des religieux semble être  d’actualité, surtout quand on sait que l’Imam Mahmoud Dicko, le Président du Haut Conseil Islamique, a toujours été un ami déclaré d’IBK. Au regard du bilan de ce dernier, la consigne de l’imam Dicko sera-t-elle respectée comme en 2013 ? Que dire du chef d’Ansar Eddine Ousmane Cherif Madani Haidara ou même  du Cherif de Nioro qui semble être en froid avec IBK?

A l’opposé de ces trois forces, on peut énumérer trois obstacles majeurs qui pourraient freiner la réélection d’IBK.

La  Première  faiblesse : son bilan

Nombreux sont les citoyens maliens qui disent s’être trompés en votant IBK. Ils s’estiment mêmes trahis par celui qu’ils ont relevé au rang d’homme providentiel en 2013. Pour eux, son bilan est très largement en deçà de leur attente. Les questions cruciales restent sans réponses adéquates, qu’il s’agisse de la sécurité, de la lutte contre la corruption et la délinquance financière de l’emploi des jeunes, d’une école apaisée et performante. Les 2/3 des électeurs semblent rester sur leur faim.

La deuxième faiblesse : la perte du soutien de l’Elysée

Avec l’élection d’Emmanuel Macron en France et surtout la très faible audience des amis socialistes d’IBK auprès des français, le Président malien perd un soutien de taille, celui de la gauche et de l’International socialiste. M. Macron qui a succédé à François Hollande, ne donnera plus dans le même chapitre familier et complice auquel son prédécesseur avait habitué IBK. Le ton ferme avec lequel il a demandé l’application intégrale et rapide  de l’Accord pour la Paix et la réconciliation en est le prélude.

La troisième faiblesse : son âge et sa capacité physique

Si en 2013 il a parcouru le Mali de Kayes à Kidal, non sans peine, cinq ans après il aura du mal à sillonner le pays à bord d’un véhicule fut-il le plus luxueux. IBK a été le président qui s’est le moins déplacé à l’intérieur du pays. Est-ce en raison de l’insécurité ou de sa forme physique qui, au-delà des 70 ans, peut présenter des faiblesses. Des alertes ont été reçues en certaines occasions notamment lors de la pose de la première pierre du pont de Kayes. Fera-t-il la campagne par procuration ou se présentera-t-il aux populations qui l’ont attendu en vain durant son quinquennat ? Le risque en serait que ceux qui sont habilités à le représenter sur le terrain n’ont aucune crédibilité aux yeux des maliens, parce que la plus part d’entre eux sont embourbés dans des affaires rocambolesques.

En somme, 2018 s’annonce déjà très palpitante, au regard des ambitions de certains, de la détermination des électeurs et des enjeux liés à ces élections pour dessiner un nouvel avenir pour le MALI.

Youssouf Sissoko

youssouf@journalinfosept.com

 

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Source: Info-Sept

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