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1ère rentrée économique du CNPM : IBK enfile le costume de capitaine d’industries

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IBK président de la république du mali


1ère rentrée économique  CNPM  IBK enfile  costume capitaine d’industries

Le Conseil national du patronat du Mali (CNPM) a procédé à sa 1re Rentrée économique le mardi 23 mai 2017 au palais de Koulouba sous la présidence du chef de l’Etat, Ibrahim Boubacar Kéita. Le chef de l’Etat s’est engagé à promouvoir l’émergence des entreprises maliennes.

A l’instar des autres rentrées (judiciaire, culturelle ou sportive), la Rentrée économique se veut un espace d’échanges et de propositions entre acteurs du secteur privé et pouvoirs publics autour d’une problématique forte pour laquelle ils sont prêts à s’engager afin de réunir les conditions d’un meilleur exercice de l’activité économique.

Première du genre au Mali, la Rentrée économique a pour but d’instaurer un espace de dialogue et d’échange entre tous les acteurs économiques du Mali ; d’instaurer un dialogue public-privé fécond entre le gouvernement et le secteur privé afin d’améliorer l’environnement des affaires par des réformes et favoriser l’émergence d’entreprises maliennes ; de prendre des mesures incitatives pour encourager les opérateurs et gens d’affaires à investir au Mali ; de mettre en place un mécanisme de veille en faveur de l’amélioration du climat des affaires à travers des évaluations d’impacts des réformes engagées sur la croissance des affaires.

Le président du Conseil national du patronat du Mali (CNPM), Mamadou Sinsin Coulibaly, a sollicité des décideurs politiques l’inscription de cet espace dans leur agenda. “Nul ne peut contester le fait que tout est lié à l’économie. Cette activité offre l’occasion aux décideurs politiques et économiques mais aussi aux partenaires au développement de mener des réflexions permettant d’aboutir à des réformes majeures, indispensables pour la relance économique. Le Mali, maintenant plus que jamais, en a besoin”, a-t-il plaidé.

Selon lui, la paix et la stabilité passeront nécessairement par une croissance économique forte, soutenue par un développement plus harmonieux et mieux redistribué aux populations. “Nous restons convaincus que le secteur privé a un rôle prépondérant à jouer dans cette recherche de paix et de stabilité”.

Le secteur privé, premier créateur d’emplois

Les thèmes retenus “Emploi et formation professionnelle : Quelles mesures pour quels résultats” et “Commande publique” ne sont pas les fruits du hasard, a encore souligné M. Coulibaly. Le premier, à l’en croire, est en parfaite harmonie avec le projet du chef de l’Etat visant la création de 200 000 emplois comme réponse efficace au chômage, à la pauvreté et à la propagation des idéologies extrémistes. A ses dires, le secteur privé, premier et principal créateur d’emplois, jouera toute sa partition dans la réalisation de cet objectif ambitieux.

Mais, a-t-il indiqué, “à condition, cependant, qu’un certain nombre de préalables soient remplis. S’agissant de la formation professionnelle, on a coutume de dire que la 3e révolution après la révolution industrielle est celle du numérique, fondée sur le savoir, l’innovation et la créativité. La contribution du capital immatériel dans la richesse et la compétitivité des entreprises est en effet si importante que l’on parle désormais d’économies fondées sur le savoir. Réfléchissons ensemble à la nature des savoirs à transmettre. La maîtrise des savoirs techniques visant l’amélioration de la productivité efficiente de nos entreprises ne sera pas neutre. Appréhendons leur impact sur notre économie”.

La commande publique, levier de la relance économique

Abordant la “Commande publique”, il expliquera son importance comme levier de la relance économique. “Notre tissu économique est composé essentiellement de PME/PMI et de micro-entreprises. Protégeons les en facilitant leur accès à l’offre publique parce qu’elles existent déjà et ont prouvé un certain savoir-faire. Alors que les startups sont de nouvelles créations qui cherchent preneur et toutes les idées nouvelles venues d’ailleurs de création d’entreprise à l’endroit de toutes les composantes économiques qui sont en générale expérimentales. Reste à définir et à s’accorder sur les conditions dans lesquelles cette commande publique peut être véritablement profitable aux entreprises quelle que soit leur taille”, a-t-il déclaré avant de demander l’adhésion des départements ministériels concernés et leur implication totale à faire aboutir des réformes (voir encadré) qui permettront d’asseoir les bases d’une véritable relance économique et d’une réduction du chômage.

IBK s’engage à accompagner les entreprises

En réponse, le président de la République Ibrahim Boubacar Kéita dira qu’il a au cœur de l’ambition pour le Mali et qu’il a été impressionné par les entreprises maliennes qui manquent d’organisation et de méthode. A ses dires, les embûches qui empêchent les projets de se dérouler de façon linéaire sont nombreuses.

“Pour réussir dans le domaine de l’entreprise, il faut un espace libre dans lequel les hommes puissent circuler librement. Aujourd’hui, à cause des difficultés, il est difficile d’aller à Gao. Le Mali, avec l’apport des partenaires, doit réussir la paix et la réconciliation de son peuple”, a-t-il développé. Il s’est engagé à faire en sorte, s’il est président l’année prochaine, de participer à la 2e édition de la Rentrée économique pour alléger et réussir à lever les lourdeurs pour la relance économique. “Notre intérêt, c’est de lever les entraves qui empêchent le développement économique du Mali. Le Mali fut, le Mali est, le Mali sera avec des atouts internes, avec des potentielles minières et intellectuelles qui n’ont pas dit leur dernier mot. Quand il s’agit d’accompagner les entreprises, nous le ferons. Ceux qui ont réussi, ont réussi par l’action et non par les verbes“, a-t-il affirmé.

                              Siaka Doumbia

 

Les réformes souhaitées par le CNPM

La première réforme concerne le renforcement du conseil d’administration en lui donnant des prérogatives plus élargies à savoir le pouvoir de nomination et de révocation du directeur général et de son adjoint ; le pouvoir d’approbation en dernière instance des décisions (budget, rapports d’activités, etc.). L’objectif est de garantir le respect strict des prérogatives de chaque instance au sein de la structure.

Pour la deuxième réforme, il s’agit de revoir le processus de nomination du directeur général selon les étapes suivantes : appel à candidatures par voie de presse ; processus de présélection conduit par un cabinet privé indépendant ; sélection du candidat retenu par le conseil d’administration ; transmission du nom du candidat retenu au ministre de tutelle pour l’acte de nomination en conseil des ministres. L’objectif est d’instaurer une culture du résultat au sein des structures.

Pour la troisième réforme, il s’agit de fixer un terme au mandat du directeur général, qui pourrait être : un mandat de trois (3) ans, renouvelable une fois soit une durée maximale de six (6) ans. Objectif :   recentrer le directeur général sur ses missions plutôt que sur d’autres activités destinées à le maintenir à son poste.

La quatrième réforme vise une démarche qualité rigoureuse selon la démarche suivante : publication périodique (trimestrielle), par voie de presse, de la liste nominative des entreprises ou organisations professionnelles ayant bénéficié des services de la structure ; mise en place d’un comité indépendant rattaché au conseil d’administration, chargé de constater les dysfonctionnements au sein de la structure ; de recevoir et vérifier les plaintes des bénéficiaires et fournisseurs et d’adresser un rapport au conseil d’administration.

Ce comité sera composé exclusivement de représentants des organisations bénéficiaires des services de la structure. Le mandat des membres de ce comité sera d’une période fixe (par exemple 2 ans) non renouvelable. Dans les structures où il existe déjà ce genre de comité, revoir sa composition et ses missions. Objectif : améliorer la transparence et l’efficacité à tous les niveaux au sein de la structure.

Les propositions de réformes sur la fiscalité de l’emploi

Pour la première réforme, il s’agit de supprimer la contribution forfaitaire et faire une refonte des différentes taxes (TFP, TEJ, TL) en une seule taxe, la “taxe emploi” dont le taux sera de 5 % ; le montant collecté servira à alimenter les différentes agences qui bénéficient de ces fonds.

Objectif : supprimer des taxes qui n’existent pas ailleurs et qui sont de nature à freiner la compétitivité des entreprises.

Pour la deuxième réforme, il s’agira d’apporter des modifications sur l’impôt sur les traitements et salaires du (ITS) sur les points suivants : le taux d’imposition qui pourrait être ramené à 25 % ; les tranches de revenus en tenant compte de l’augmentation du salaire de façon générale ces dernières années. (Aujourd’hui avec 3 500 000 F CFA de revenu annuel, on ne peut pas être considéré comme riche) ; la base imposable.

Objectif : faire baisser la pression fiscale sur les entreprises afin de les inciter à recruter davantage et à être plus compétitives face à leurs homologues de l’Uémoa ; augmenter les revenus des travailleurs sans induire une augmentation de salaire afin d’améliorer le pouvoir d’achat des ménages et créer les conditions d’une véritable relance économique par une relance de la consommation.

La troisième réforme vise à réduire la part patronale dans les charges sociales de 2 %. Objectif : se rapprocher des taux en vigueur dans les autres pays de l’Uémoa.

Siaka Doumbia

1ère rentrée économique  CNPM  IBK enfile  costume capitaine d’industries

 

Source: Aujourd’hui-Mali

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