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Pharmacie populaire du Mali (P.P.M) : Mauvaise gestion et surfacturations à la pelle !

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Pharmacie populaire Mali (P.P.M) Mauvaise gestion surfacturations pelle

 

Les informations qui nous proviennent de la Pharmacie populaire du Mali (P.P.M) ne sont pas du tout bonnes. Au cours d’une mission de vérification, les enquêteurs ont mis la main sur de nombreux cas de surfacturation couronnés par une mauvaise gestion des finances et des ressources humaines. Le principal fautif est le PDG, le Dr Moussa Sanogo. Selon certains agents de la P.P.M très mécontents de sa gestion, le PDG règnerait d’une main de fer. Sa gestion, à la fois très floue et opaque, est caractérisée par la surfacturation dans les commandes. C’est une pratique courante à la P.P.M.

Si le ministre de la santé et de l’Hygiène Publique, le Pr Samba Sow et son homologue de la Solidarité et de l’Action Humanitaire, qui ont leurs mots à dire en ce qui concerne la P.P.M, n’agissent pas très vite, le PDG de la P.P.M va sonner le glas de la boîte à médicaments du Mali.

La facturation d’un bien ou d’un service plus élevée que son coût réel, généralement effectuée dans une intention frauduleuse communément appelée surfacturation, c’est la pratique courante à la direction de la Pharmacie Populaire du Mali (P.P.M).

Facturation excessive, plus importante que la valeur réelle des biens sous-jacents semble être le sport favori du PDG de la P.P.M en complicité avec certains agents perchés au niveau de la chaîne des finances.

Des doutes sur les chiffres !

On se rappelle, lors des travaux de la 83ème session ordinaire de son Conseil d’administration de la Pharmacie Populaire du Mali (P.P.M) tenu le mardi 14 février 2017, le  Président directeur général, Dr. Moussa Sanogo a tenu un discours qui a enflammé en raison de l’espoir qu’il a laissé transparaître. Les chiffres annoncés ont donné du tonus aux membres du CA, aux partenaires de la P.P.M ainsi qu’aux travailleurs. Morceaux choisis :

S’agissant des investissements programmés, le PDG, le Dr. Moussa Sanogo soutenait qu’ils se chiffrent à 4 milliards 630 millions de francs CFA, un niveau jamais atteint auparavant, à l’en croire. Il soulignait que les investissements de cette année porteront sur la construction des entrepôts modernes à Bamako, Koulikoro, Kayes et Mopti, l’aménagement des magasins du district de Bamako et des régions, l’achat de véhicules et surtout la rénovation du département galénique etc.

«Ces efforts traduit notre volonté à inscrire résolument la P.P.M dans une dynamique de modernisation de ses méthodes et outils de gestion pour un meilleur accomplissement de sa mission de service public», disait-il.

Aussi, selon lui, la croissance attendue au niveau des ventes et des achats respectivement 8,54% et 9,29% par rapport à 2016, traduit un regain d’activités qui se caractérise par une amélioration du niveau des services rendus par la P.P.M. Il s’agit entre autres, de l’approvisionnement des hôpitaux et des centres d’hémodialyse en intrants de dialyse, l’approvisionnement du pays en médicaments dans le cadre du projet MTN de la Banque mondiale, le développement des activités dans le cadre du projet SWEDD Banque mondiale, le marketing social des produits de santé avec l’Université John Hopkins et USAID etc.

C’est précisément au niveau des investissements prévus que des doutes sont émis sur la sincérité et la moralité de la procédure de passation des marchés. D’où des inquiétudes sur d’éventuels cas de surfacturation.

Des lacunes fréquentes à la Pharmacie Populaire du Mali (P.P.M)

Notre source est formelle, la gestion de la P.P.M ne s’est point améliorée avec l’arrivée de l’actuel directeur général. Au contraire, la situation se détériore lentement. Certaines difficultés recensées depuis des années persistent. Elles n’ont pas pu être solutionnées.

Selon le rapport d’évaluation du secteur privé de la santé publié par la Banque mondiale en 2011, la PPM représentait moins de 50 % de la part du marché pharmaceutique public en 2008. En outre, les estimations de cette évaluation du secteur privé de la santé publié au Mali par la Banque mondiale en 2011 montrent que le commerce illicite de médicaments représentait environ 15 % du marché dans ce pays. Bien que ces données indiquent que la PPM n’a pas comblé les attentes du système public d’approvisionnement en produits de santé, elles indiquent également que la PPM a le potentiel d’accroître son chiffre d’affaires ainsi que son niveau de service – pouvant même aller jusqu’au double de la situation actuelle en termes de taille et d’étendue.

Les dossiers d’inventaire de la P.P.M indiquent qu’il y a plus de 900 références, bien que seulement 250 à 300 sont activement en circulation. Une analyse plus approfondie a montré ce qui suit : il n’existe actuellement aucun catalogue de produits pour indiquer aux clients quels sont les produits qui sont disponibles par le biais de la PPM ; aucune évaluation n’a été faite des produits essentiels nécessaires dans le pays, et aucun forum n’existe pour permettre au département chargé du développement social et aux parties prenantes d’évaluer les besoins globaux du pays en produits pharmaceutiques, à part la liste des médicaments essentiels et les protocoles de traitements. Aussi, il n’y a pas de documentation indiquant si ou de quelle manière la liste des références de la PPM est examinée et mise à jour, ou si des produits sont retirés de la liste de l’inventaire de la PPM.

Retard chronique dans l’exécution du plan stratégique

Le Plan stratégique de cinq ans (2015-2019) a pour objectif : améliorer la disponibilité des produits de santé essentiels à la P.P.M d’ici à 2018 ;  améliorer l’accès des centres de santé aux produits pharmaceutiques d’ici à 2017 ; améliorer la capacité et les conditions de stockage d’ici à 2016 ; renforcer le système d’information de gestion logistique de la P.P.M d’ici à 2018 ; renforcer la capacité des ressources humaines de la P.P.M à mener à bien les tâches de la chaîne d’approvisionnement d’ici à 2017 ; améliorer la capacité de la P.P.M à fournir des produits de haute qualité d’ici à 2017 ; renforcer la performance financière et commerciale de la P.P.M d’ici à 2018. Face aux difficultés que connaît la P.P.M, un plan stratégique de cinq ans a été élaboré. Il vise à résoudre les problèmes de la P.P.M, à améliorer ses opérations et à favoriser la croissance de l’organisation. Son exécution connaît de sérieuses difficultés à cause la mauvaise gestion, du manque de vision et d’initiatives du Dr Moussa Sanogo.

La Pharmacie Populaire du Mali (PPM), faut-il le rappeler, est un outil stratégique de la chaîne d’approvisionnement des produits de santé essentiels, pour les autorités. La P.P.M opère dans le cadre d’un Contrat plan signé avec le gouvernement, lequel est renouvelable tous les trois ans. Le mandat de la P.P.M est d’offrir le meilleur niveau de service en termes de disponibilité des produits et de qualité des services aux établissements sanitaires et aux programmes de santé publique. Depuis sa création, la P.P.M s’évertue à fournir des services optimaux de chaîne d’approvisionnement, particulièrement concernant l’acquisition des produits de santé essentiels et leur distribution à ses clients. Cependant, dans l’exécution de ces services, la P.P.M a fait face à un certain nombre de défis, notamment un faible niveau de service pour les produits essentiels, un financement inadéquat et une capacité insuffisante des ressources humaines (tant en termes de nombre que de compétences). La P.P.M dispose également d’un système d’information peu performant, qui ne permet pas de capturer, de documenter ou de fournir des rapports en temps réel, sur le statut des produits clés. En outre, la P.P.M fait face à des défis liés à la gestion et à la coordination des parties prenantes, ainsi que certains produits clés spécifiques aux programmes, les chaînes d’approvisionnement pour des pathologies comme le VIH et le SIDA, le paludisme, la tuberculose (TB), ainsi que la santé maternelle, néonatale et infantile (SMNI).  Le PDG de la P.P.M depuis sa nomination, a été incapable de déterminer les meilleures stratégies pour améliorer sa performance et renforcer ses procédures opérationnelles standard (POS) et sa chaîne d’approvisionnement.

Des problèmes clés de la performance de la P.P.M

Les problèmes de la performance de la P.P.M sont entre autres : le rôle moins important du secteur public dans le commerce des produits pharmaceutiques du pays ; le niveau sub-optimal de service à tous les points de service ; la faible disponibilité des produits de santé essentiels (caractérisée par des ruptures de stock et des pénuries) ; le financement insuffisant pour maintenir les fonds de roulement de la P.P.M et les autres frais généraux au jour le jour. A ces problèmes s’ajoute l’insuffisance des ressources humaines en termes de qualité. La P.P.M a un personnel à capacités et connaissances insuffisantes pour assurer la quantification, l’acquisition, la distribution, le stockage, la gestion de l’inventaire, l’assurance qualité des produits pharmaceutiques, et les systèmes d’information de gestion.

Face à ces défis, le PDG, Dr Moussa Sanogo peine à relever le défi. Certains cadres au niveau du département de la santé de l’hygiène publique et ceux de celui de la Solidarité et de l’Action Humanitaire demandent un changement afin de donner un nouveau souffle à la P.P.M qui, si des mesures d’urgences ne seront pas prises, risque de ne plus assurer le minimum de ses missions.

Pharmacie populaire Mali (P.P.M) Mauvaise gestion surfacturations pelle

Moussa Mamadou Bagayoko

Source: L’Humanité 

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