« Cette révision constitutionnelle, sur le plan juridique, est irrégulière dans la forme aussi bien que le fond »
« Nous sommes là dans le cadre de la marche pour que le président de la République entende la voix du peuple pour retirer ce projet de révision de notre constitution. Le nombre des marcheurs montre la détermination et l’attachement des Maliens aux valeurs démocratiques et à la constitution de 1992 .S’agissant du projet de la révision constitutionnelle, du point de vue juridique, elle est irrégulière dans la forme aussi bien que le fond. En plus de cela, il y’a un déficit total de concertations .Pourtant, pour de tel projet, il faut nécessairement passer par des concertations. Même le système des Nations unies reproche aux gouvernants ce manque de concertation. Cette révision est anti constitutionnelle car l’article 118 est violé. Quel que soit ce que disent les gouvernants, il faut croire aujourd’hui que le Mali n’occupe pas les 2/3 de son territoire. En fin, le nouveau projet contient beaucoup d’insuffisances ; c’est pourquoi nous demandons au président de la république de retirer purement et simplement par l’esprit démocratique. Nous sommes contents car la jeunesse est sortie pour sauver la démocratie Malienne de 1992 ».
Nouhoum Togo, conseiller à la communication de l’opposition Républicaine et Démocratique.
« Nous ne nous battons pas contre un homme mais contre cette révision constitutionnelle qui renforce le pouvoir du président de la République »
«C’est le peuple malien qui est sorti ce matin pour se faire entendre par ceux qui veulent modifier cette constitution de 1992. Aujourd’hui, nous ne nous battons pas contre un homme mais contre cette révision constitutionnelle qui renforce le pouvoir du président de la République. Le peuple malien a vite compris que c’est une constitution taillée sur mesure pour renforcer le pouvoir du président de la République. C’est aussi créer des conditions pour que le peuple ne soit plus interrogé des reformes de la constitution, pour qu’il soit exclu. Or en 1991, nous nous sommes battus pour que même si une virgule sera changée dans la constitution, il faut forcement passer par le peuple à travers un referendum. Nous sommes convaincus que la constitution de 1992 a des insuffisances mais nous non disons à la violation de l’article 118 avec la bénédiction de la cour constitutionnelle et c’est même une trahison du peuple de la part des gouvernants. Contrairement à ce que dit la cour constitutionnelle, l’insécurité que nous avons ici au Mali n’est pas résiduelle, elle est permanente. Chaque jour que Dieu fait, il y’a des attaques au Nord .Dans la région de Mopti, il y’a de l’insécurité totale et il y’a toujours des attaques. Comment peut-on organiser un referendum dans ce contexte ?
Aujourd’hui, nous nous sommes donnés la main pour dire au président de la République de retirer ce projet qui divise le peuple au lieu de les unir.IBK est en train de nous amener vers le fédéralisme alors que nous n’avons pas besoin de ça ici chez nous au Mali. »
Djimé Kanté : Porte-parole du Mouvement AN TE SON, A BANA à propos de la marche contre la révision « Nous marchons contre cette révision constitutionnelle qui va diviser le Mali »
« Nous sommes massivement sortis ce matin pour montrer notre désaccord pour la révision constitutionnelle et le referendum du 9 juillet que le gouvernement veut nous imposer. Cette révision constitutionnelle divise le Mali et nous voulons que le projet soit tout simplement retiré par le président.
Après avoir violé l’article 118, le gouvernement, en complicité avec les députés de la majorité présidentielle, veut organiser un referendum le 9 juillet ; Un referendum auquel le peuple n’est pas informé. Beaucoup de zones de notre pays sont occupées et il y’a pas d’administration à Kidal, les écoles sont fermées dans certaines zones mais malgré toutes ces difficultés, c’est la révision constitutionnelle que le gouvernement trouve urgente. Aujourd’hui, tout ce que nous voulons est que le président revienne sur sa décision .Des milliers de jeunes sont présents ici car ils savent que cette révision constitutionnelle n’arrange pas le Mali. Parlant de la nouvelle constitution, elle renforcera le pouvoir du président de la république car il nomme 1/3 des sénateurs, le président de la cour constitutionnelle et pourra désormais réviser la constitution sans passer par voie référendaire. Nous espérons que le président va comprendre ce peuple qui s’est exprimé et retira le projet dans un bref délai. »
Ousmane Sy, ancien ministre
« Nous n’accepterons pas… »
« Aujourd’hui, ce pays doit se retrouver autour de l’essentiel. S’il y a quelque chose qui est essentielle au Mali aujourd’hui, c’est la constitution. Et c’est la constitution qui nous permet de nous retrouver quelles qu’en soient nos opinions. Et si on veut bâcler la préparation de la révision de cette constitution, on ne peut pas accepter. Ceux qui marchent, cela est un bon signal à l’endroit de nos autorités. Cette constitution, elle a été obtenue dans un processus et si elle doit être changée, il faut passer par le même chemin. Nous n’accepterons pas et c’est un avertissement et j’espère qu’ils le comprendront et qu’il reviendront en des positions plus rationnelles pour épargner le Mali une crise ».
Hamadoun Amion Guindo, Secrétaire Général de la CSTM
« Le Mali a d’autres priorités… »
« Nous sommes venus accompagner cette marche et faire partie intégrante pour demander au Président de la République de retirer ce projet de révision constitutionnelle. Le Mali a d’autres priorités auxquelles il faut immédiatement s’attaquer. Cette constitution, le Mali l’a acquise au prix de son sang. Et on ne peut pas la toucher de façon unilatérale. Nous demandons tout simplement de retirer ce projet. »
Amadou Koita, économiste de la santé en poste au Niger:
« Aujourd’hui, c’est l’accord de paix qu’on devrait mettre au référendum »
« Je suis venu ce matin parce que j’estime qu’il n’est pas opportun de révision de la constitution. Je dis non, on doit arrêter ce processus. On a autre chose à faire que de réviser une constitution. Aujourd’hui, c’est l’accord de paix qu’on devrait mettre au référendum plutôt que la constitution. Ce que j’ai lu, c’est une nouvelle constitution. On peut même dire que c’est une quatrième République. Donc c’est dangereux. C’est l’avenir du Mali, c’est l’avenir du peuple malien que je viens sauvegarder ».
Paul Boro, ex militant du RPM :
« Je suis contre le projet de révision de la constitution »
« Dans toute lutte, le peuple est souverain. Le peuple aujourd’hui dans la rue montre qu’il veut reprendre sa place d’antan et cela est démontré par ce potentiel humain ici présent. Je suis là par ce que je suis contre le projet de révision de la constitution ».
Zoumana Sacko : Président du parti CENAS FASOHERE
« Ce projet est anticonstitutionnel et antinational »
« La marche d’aujourd’hui est le signe vivant de la démocratie malienne. Toutes les couches sociales sont sorties ce matin pour dire non à un projet de révision constitutionnelle dont le but est de nous engloutir dans une monarchie. Ce projet est anticonstitutionnel et antinational. Donc cette marche est un message clair que le peuple envoie au président de la République. Nous lui demandons de retirer immédiatement le projet car nous n’en voulons pas ».
Chouala Bayaya Haidara : Pour avoir marché pour le retrait du projet de la révision constitutionnelle, les policiers, chargés de sa sécurité, rappelés par les autorités
La liberté de manifestation est une garantie constitutionnelle au Mali. C’est du moins ce que stipule la constitution de 1992 qui se trouve être fortement compromise. En tant que citoyen malien et soucieux pour le devenir de son pays, le guide spirituel de l’Association Hisbou Rahamane, Cherif Chouala Bayaya Haidara a donné sa position sur le vote du projet de la révision constitutionnelle déjà validé par l’Assemblée Nationale. Pour montrer son patriotisme, Chouala a participé à la marche pour le retrait pur et simple du projet ce samedi 17/6/2017. Après la marche, il revient trouver sa famille sans sécurité. Les policiers qui y étaient pour sa sécurité avaient été rappelés sans que sa famille ne sache les raisons. Etonné de la situation, le guide spirituel fait appel au GMS pour savoir les raisons de l’absence des policiers et le GMS lui aurait demandé de contacter la hiérarchie car c’est une décision qui le dépasse.
Marche retrait projet révision constitutionnelle Ils ont dit Dr Ibrahima Fomba Constitutionnaliste Professeur d’Enseignement Supérieur
La Rédaction
Source: Le Pays