Pour dire ‘’Non’’ à la révision de la constitution du 25 février 1992 et au référendum du 9 juillet prochain, des organisations de la société civile et l’opposition ont battu le pavé le samedi 17 juin dernier de la Place de la Liberté au pied du Monument de l’Indépendance. Face à cette grogne sociale, la majorité présidentielle commence à se fissurer.
Contre le projet de révision de la constitution du 25 février 1992 qui, après son adoption par l’Assemblée nationale, devra être soumis au vote référendaire le 9 juillet prochain, la rue a grondé à Bamako. De la Place de la Liberté au pied du Monument de l’Indépendance, les partisans du ‘NON’’ composés de l’opposition politique et des organisations de la société civile ont manifesté le week-end dernier. Bravant la forte chaleur, la faim et la soif en plein mois de ramadan, contre toute attente, les Bamakois se sont massivement mobilisés pour réclamer le retrait du projet de loi portant révision de la constitution de février 1992. Et pour cause, ils jugent que le nouveau texte renforce le pouvoir du président de la République.
Parmi les manifestants on pouvait noter la présence de la quasi-totalité des poids lourds de l’opposition dont le chef de file, Soumaïla Cissé, le président du PARENA, Tiébilé Dramé, le président des FARE ANKA Wuli, Modibo Sidibé entre autres.
Ainsi des réseaux sociaux, la grogne s’est désormais transportée dans la rue. Et face à cette démonstration de force de l’opposition et de certaines organisations de la société civile, des partis politiques membres de la majorité présidentielle commencent à prendre peur. Parmi lesquels, le CNID-FYT de Me Mountaga Tall, ancien ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement, le YELEMA, de l’ancien Premier ministre, Moussa Mara et le PACP de NiankoroYeah Samaké, actuel ambassadeur du Mali en Inde.
Craignant que lagoutte d’eau ne fasse déborder le vase, ces partis à travers des communiqués ont appelé le chef de l’Etat à « surseoir » au référendum du 9 juillet prochain et d’engager de nouvelles consultations.
« Nous exhortons le gouvernement de la République du Mali de surseoir à ce processus, à l’effet de prendre en compte les inquiétudes légitimes du peuple. Dans le cas contraire, nous nous voyons dans l’obligation de voter contre ce texte conformément à nos valeurs civiques et patriotiques », prévient dans un communiqué en date du 16 juin, le parti de YéahSamaké, allié du pouvoir.
Idem pour le parti YELEMA de l’ancien Premier ministre, Moussa Mara viré du gouvernement et presqu’humilié par le pouvoir après sa visite ratée à Kidal.
Dans un communiqué daté du 17 juin, YELEMA propose entre autres : « l’organisation durant le mois de juillet, sur l’ensemble du territoire national et au sein de la diaspora, des consultations avec les forces vives, notamment les organisations de la société civile opposées au projet, sur la base des points contestés, la centralisation des points de consensus et la configuration du projet par le Ministère en charge de la Réforme courant le mois d’août 2017 avant sa validation par les forces vives, l’engagement du processus de validation par l’administration jusqu’au conseil des ministres et sa soumission à l’Assemblée nationale en octobre 2017 en marge de sa session budgétaire et enfin l’organisation du référendum le 26 novembre prochain en même temps que les élections régionales ».
Plus loin dans le même communiqué, le parti précise qu’au cas contraire, il n’émet aucune consigne de vote appelant ses militants à voter pour ou contre.
« …si les autorités maliennes devaient maintenir le référendum du 9 juillet 2017, le parti « YELEMA : changement » informe ses militants et sympathisants et l’ensemble du peuple malien qu’il n’émet aucune consigne de vote en faveur ou contre le projet. Il demande à chaque citoyen de voter en son âme et conscience en espérant que nous n’en serons pas là », peut-on lire dans le communiqué.
Même son de cloche au parti CNID-FYT de Me Mountaga Tall, qui déclare dans son communiqué en date du 17 juillet : « soucieux de la préservation du climat social dans un contexte particulièrement difficile pour notre pays, le Comité Directeur du CNID-FYT invite respectueusement monsieur le président de la République à demander à l’Assemblée Nationale une deuxième lecture du projet de loi portant révision de la constitution du 25 février 1992 ».
Pendant que ces trois partis politiques, membres de la majorité présidentielle émettent des réserves, le parti au pouvoir compte à son tour organiser une grande manifestation de soutien pour le ‘’OUI’’, le samedi 24 juin prochain à la veille de la fête du ramadan.
Le président IBK va-t-il céder à la pression de la rue ? Difficile pour l’instant de répondre. Mais une chose est sûre : le malaise est désormais palpable au sein de la majorité présidentielle qui, d’ailleurs a toujours rasé les murs face à l’opposition. On se souvient encore de la colère du chef de l’Etat contre cette majorité lors de sa visite en 2015 à Sikasso.
Lassina NIANGALY
Source: Tjikan
Bonjour
ce que je veux savoir comme le IBK a fait publier la constitution revisée pourquoi ne pas publié l’accord de paix et l’accord de defense avec la france signée dans leurs version originale.
je pense que les leaders religieux doivent demandé au pouvoir de publier les 2 accords signés. pourquoi ne pas publié ces 2 acords.
il ya quoi de tabous dans les 2 accords si on ne les publié pas.
qu(on donne l(autonomie aux autres régions.