Après une pareille déroute de l’exécutif face à une question d’intérêt national, non seulement des têtes devraient tomber, mais aussi et surtout, tout le dispositif politique devrait être revu. IBK rebattra-t-il toutes les cartes en procédant, dans un premier temps, à un remaniement ministériel ? Va-t-il, dans un second temps compter ses amis et se débarrasser des insoumis au sein de la CMP et enfin élaborer de nouvelles stratégies de reconquête de la confiance du peuple ?
Le gouvernement et la CMP viennent de perdre leur premier grand challenge avec le report du referendum du 9 juillet comme le demandaient l’opposition et la société civile. Cette option s’est imposée après la rencontre entre le Président IBK et les forces vives de la nation, occasionnée par la grande marche de l’opposition. Ce referendum, s’il était tenu, aurait été un test pour jauger la compétence et la capacité de persuasion du gouvernement Abdoulaye Idrissa Maiga et aussi de la soixantaine de partis qui compose la CMP. Il aurait été un indicateur fiable pour le président de la République de mesurer sa popularité, après quatre ans d’exercice du pouvoir. Ainsi pour n’avoir pas su convaincre le peuple à adhérer à ce projet de révision constitutionnelle, le chef de l’Etat et le gouvernement ont l’obligation de se remettre en cause. D’autant plus que ce qui est mis en index à travers le rejet du projet de referendum, c’est moins le texte proposé que l’attitude et la manière de ceux qui étaient à l’origine de ce projet. Pour l’immense majorité des opposants au referendum, il ne fallait pas rater une telle occasion pour sanctionner la mauvaise gouvernance et le comportement hautain de l’équipe au pouvoir. En effet, quel que soit le sort définitif réservé à ce projet, il importe que le gouvernement n’oublie pas que tout écart avec les principes et les bonnes pratiques de la démocratie se paiera cher au moment le plus inattendu. Telle doit être la gestion de la République et de la démocratie. Saura-t-il être à la hauteur de l’enjeu ? La réponse semble être non.
Quant à la Convention de la Majorité Présidentielle, CMP, elle ne doit pas échapper au rappel à l’ordre, surtout après la désolidarisation de certains partis qui ont demandé au Président de la République de surseoir à ce projet. Ces partis doivent clarifier leur position afin de lever toute équivoque sur leur soutien à IBK et à son projet de révision constitutionnelle.
En d’autres termes, après le report sine die du referendum constitutionnel, l’heure serait au compte à rebours au sein de la majorité présidentielle pour nettoyer les écuries d’Augias en vue des élections futures.
Youssouf Sissoko
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Source: Info-Sept