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Dossier : Le visage du Mali à Rome

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Messe du pape concélébrée avec les cinq nouveaux cardinaux : son homélie.

 En concélébrant la messe pour la solennité des saints apôtres Pierre et Paul, ce 29 juin 2017, le pape François a lancé cet appel aux baptisés : aujourd’hui le Seigneur nous regarde dans les yeux et demande : ‘Qui suis-je pour toi ?… Suis-je encore, moi, le Seigneur de ta vie, la direction de ton cœur, la raison de ton espérance, ta confiance indestructible ?.

Homélie du pape François :

La liturgie de ce jour nous offre trois mots essentiels pour la vie de l’Apôtre : confession, persécution, prière.

La confession est celle de Pierre dans l’Evangile, quand la question du Seigneur, de générale devient particulière. En effet, Jésus demande d’abord : Aux dires des gens, qui est le Fils de l’homme ? (Mt 16, 13). Chez la plupart des gens, il émerge de ce sondage que le peuple considère Jésus comme un prophète. Alors le Maître pose aux disciples la question vraiment décisive : Et vous ? Que dites-vous ? Pour vous qui suis-je ? (v.15). A ce moment seul Pierre répond : Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant (v. 16). Voilà la confession : reconnaître en Jésus le Messie attendu, le Dieu vivant, le Seigneur de sa propre vie.

Cette question vitale, Jésus l’adresse aujourd’hui à nous, à nous tous, en particulier à nous pasteurs. C’est la question décisive, devant laquelle il n’y a pas de réponses de circonstance, parce que la vie est en jeu : et la question de la vie demande une réponse de vie. Car si l’on ne confesse pas Jésus Seigneur par sa propre vie, connaître les articles de foi sert à peu de choses. Aujourd’hui il nous regarde dans les yeux et demande : Qui suis-je pour toi ? Comme pour dire : Suis-je encore, moi, le Seigneur de ta vie, la direction de ton cœur, la raison de ton espérance, ta confiance indestructible ? Avec Saint Pierre, renouvelons aujourd’hui, nous aussi, notre choix de vie comme disciples et apôtres. Passons de nouveau de la première à la seconde question de Jésus, pour être à lui non seulement en paroles, mais dans les faits et dans la vie.

Demandons-nous si nous sommes des chrétiens de salon, qui bavardent sur la manière dont vont les choses dans l’Eglise et dans le monde, ou plutôt des apôtres en chemin, qui confessent Jésus par la vie parce qu’ils l’ont dans le cœur. Celui qui confesse Jésus sait qu’il est tenu non seulement de donner son opinion mais de donner la vie ; il sait qu’il ne peut pas croire de manière tiède mais qu’il est appelé à brûler d’amour ; il sait que dans la vie il ne peut se laisser vivre ou s’installer dans le bien être, mais qu’il doit risquer d’avancer au large, renouvelant chaque jour le don de soi. Celui qui confesse Jésus fait comme Pierre et Paul : il le suit jusqu’à la fin ; non jusqu’à un certain point, mais jusqu’à la fin, et il le suit sur son chemin, non pas sur nos chemins. Son chemin est le chemin de la vie nouvelle, de la joie et de la résurrection, le chemin qui passe aussi par la croix et par les persécutions.

Voilà le second mot, persécutions. Ce ne sont pas seulement Pierre et Paul qui ont donné le sang pour le Christ, mais toute la communauté, au début, a été persécutée, comme le rappelle le Livre des Actes des Apôtres (cf. 12, 1). Aujourd’hui aussi, en diverses parties du monde, parfois dans un climat de silence – un silence souvent complice -, beaucoup de chrétiens sont marginalisés, calomniés, discriminés, faits l’objet de violences même mortelles, souvent en l’absence d’engagement de la part de ceux qui pourraient faire respecter leurs droits sacrosaints.

Mais je voudrais surtout souligner ce que l’Apôtre Paul affirme avant d’être – comme il écrit – offert en sacrifice (2Tm 4, 6). Pour lui, vivre c’était le Christ (cf. Ph 1, 21), et le Christ crucifié (cf. 1Co 2, 1), qui a donné sa vie pour lui (cf. Ga 2, 20). Ainsi, fidèle disciple, Paul a suivi le Maître en offrant lui aussi sa vie. Sans la croix il n’y a pas de Christ, mais sans la croix il n’y a pas non plus de chrétien. En effet, c’est le propre de la vertu chrétienne, non seulement de faire le bien, mais aussi de savoir supporter les maux (Augustin, Disc. 46, 13), comme Jésus. Supporter le mal, ce n’est pas seulement avoir de la patience et aller de l’avant avec résignation ; supporter, c’est imiter Jésus : c’est porter le poids, le porter sur ses épaules pour lui et pour les autres. C’est accepter la croix, allant de l’avant avec confiance parce que nous ne sommes pas seuls : le Seigneur crucifié et ressuscité est avec nous. Ainsi, avec Paul nous pouvons dire qu’en toute circonstance nous sommes dans la détresse, mais sans être angoissés ; nous sommes déconcertés, mais non désemparés ; nous sommes pourchassés, mais non pas abandonnés (2Co 4, 8-9).

Supporter, c’est savoir vaincre avec Jésus à la manière de Jésus, non pas à la manière du monde. Voilà pourquoi Paul – nous l’avons entendu – se considère comme un vainqueur qui va recevoir la couronne (cf. 2Tm 4, 8) et il écrit : J’ai mené le bon combat, j’ai achevé ma course, j’ai gardé la foi (v. 7). L’unique conduite de son bon combat a été de vivre pour : non pour lui-même mais pour Jésus et pour les autres. Il a vécu en courant, c’est-à-dire sans s’épargner, mais au contraire en se consumant. Il dit avoir gardé une chose : non pas la santé, mais la foi, c’est-à-dire la confession du Christ. Par amour pour lui, il a vécu les épreuves, les humiliations et les souffrances, qu’il ne faut jamais rechercher mais accepter. Et ainsi, dans le mystère de la souffrance offerte par amour, en ce mystère que tant de frères persécutés, pauvres et malades incarnent encore aujourd’hui, resplendit la force salvifique de la croix de Jésus.

Le troisième mot est prière. La vie de l’Apôtre, qui jaillit de la confession et débouche en offrande, se déroule tous les jours dans la prière. La prière est l’eau indispensable qui nourrit l’espérance et fait grandir la confiance. La prière fait que nous nous sentons aimés et nous permet d’aimer. Elle nous fait aller de l’avant dans les moments sombres, car elle allume la lumière de Dieu. Dans l’Eglise c’est la prière qui nous soutient tous et nous fait surmonter les épreuves. Nous le voyons encore dans la première lecture : Tandis que Pierre était ainsi détenu dans la prison, l’Eglise priait Dieu pour lui avec insistance (Ac 12, 5). Une Eglise qui prie est gardée par le Seigneur et marche en sa compagnie. Prier c’est lui confier le chemin pour qu’il en prenne soin. La prière est la force qui nous unit et nous soutient, le remède contre l’isolement et l’autosuffisance qui conduisent à la mort spirituelle. Car l’Esprit de vie ne souffle pas si l’on ne prie pas, et sans prière les prisons intérieures qui nous retiennent captifs ne s’ouvrent pas.

Que les saints Apôtres nous obtiennent un cœur comme le leur, fatigué et pacifié par la prière : fatigué parce qu’il demande, frappe et intercède, chargé de beaucoup de personnes et de situations à confier ; mais en même temps pacifié, parce que l’Esprit apporte consolation et force quand on prie. Combien il est urgent dans l’Eglise d’avoir des maîtres de prière, mais avant tout d’être des hommes et des femmes de prière, qui vivent la prière !

Le Seigneur intervient quand nous prions, lui qui est fidèle à l’amour que nous lui avons confessé et qui nous est proche dans les épreuves. Il a accompagné le chemin des Apôtres et il vous accompagnera vous aussi, chers frères Cardinaux, ici réunis dans la charité des Apôtres qui ont confessé la foi par le sang. Il sera aussi proche de vous, chers frères Archevêques qui, en recevant le Pallium, serez confirmés à vivre pour le troupeau, en imitant le Bon Pasteur qui vous soutient en vous portant sur ses épaules. Que le Seigneur lui-même, qui désire ardemment voir tout son troupeau réuni, bénisse et garde aussi la Délégation du Patriarche Œcuménique, et le cher frère Bartholomée, qui l’a envoyée en signe de communion apostolique

 

CREATION DE CARDINALE JEAN ZERBO : Une délégation malienne de qualité

Après l’arrivée de la délégation du Conférence épiscopale lundi, S. E. M. l’ambassadeur Bruno Maïga a accueilli ce matin avec sa cellule du protocole, Messieurs les ministres Abdoulaye Diop des Affaires étrangères et Thierno Mamadou Hass Diallo celui chargé des Cultes.

Auparavant, sont venus hier dans l’après-midi, Emmanuel Sagara, représentant de la présidence et Abraham Bengaly, secrétaire général du ministère des Droits de l’Homme.

D’autres illustres invités sont arrivés dans la journée, S. E. M. l’ambassadeur du Mali en France, Cheick Mouctary Diarra, qui représente le Mali au Vatican et l’ancien Premier ministre du Mali Diango Sissoko.

Tout cela témoigne de tout l’intérêt qu’accorde le peuple malien par son président à cette création du cardinal Jean Zerbo. En effet, c’est pour ses actions dans l’inter-religieux au Mali que le pape a choisi notre évêque pour cette mission noble mais aussi exaltante.

Merci à S. E. M. Bruno Maiga pour tous les efforts consentis depuis la semaine dernière et même avant pour la préparation de cette grande cérémonie.

 

VATICAN : Pour ses 25 ans d’épiscopat, le pape invite les cardinaux à se lever

 

Le pape François a concélébré le mardi 27 juin 2017 au matin une messe avec les cardinaux présents à Rome, à l’occasion du 25e anniversaire de son ordination épiscopale. C’est en effet le 27 juin 1992 que Jorge Mario Bergoglio avait été ordonné évêque auxiliaire de Buenos Aires par le cardinal Quarracino, qui avait demandé à Jean-Paul II de nommer ce jésuite pour l’assister dans son ministère d’archevêque de la capitale argentine. Il lui succèdera après sa mort, en 1998.

 

Lors d’une messe en la chapelle Pauline, là même où il avait célébré ses 80 ans le 17 décembre 2016, le pape a délivré une méditation sur la vieillesse, montrant que l’appel du Seigneur doit être entendu jusqu’au bout, et qu’il faut se mettre en chemin même quand les forces physiques déclinent.

Les précisions de Cyprien Viet

Va-t’en. Quitte ta terre. Lève-toi ! Regarde ! Espère ! C’est sur ces interpellations lancées par Dieu à Abram, dans la première lecture de ce jour, tirée du Livre de la Genèse, que le pape a déroulé son homélie, devant la cinquantaine de cardinaux réunis pour l’occasion.

Lève-toi, chemine, ne reste pas immobile. Tu as un devoir, tu as une mission, et tu dois l’accomplir en chemin. Il ne faut pas rester assis : lève-toi, debout ! Le pape a rappelé que malgré son âge avancé, Abram n’avait pas de maison, mais une simple tente. Cependant, il avait construit un autel, pour adorer Celui qui lui avait demandé de se lever, d’être en chemin.

Abram avait plus ou moins notre âge, il s’apprêtait à prendre sa retraite, pour se reposer, mais il s’est levé, comme un jeune hommecomme s’il était un scout, a précisé le pape avec humour. Alors aujourd’hui aussi le Seigneur nous dit que notre histoire est ouvertejusqu’à la fin, avec une mission.

 

Invitation au rêve

Face à ceux qui critiquent la gérontocratie de l’Eglise, le pape a invité les cardinaux à répondre en devenant des grands-parents qui peuvent donner aux jeunes un sens à la vie, avec une expérience qui ne doit pas amener à s’enfermer dans la mélancolie, mais au contraire à s’ouvrir, à rêver, comme Anne et Syméon qui dans leur vieillesse, au Temple de Jérusalem, avaient su identifier Jésus comme le Sauveur, et avaient transmis leur joie à Joseph, à Marie et aux autres témoins. Aujourd’hui aussi, les jeunes ont besoin de nos rêves, a insisté le Pape François.

Aux termes de la célébration, le pape a repris la parole, en déclarant aux cardinaux : Je vous remercie pour cette prière commune en cet anniversaire, en demandant le pardon pour mes péchés, et la persévérance dans la foi, dans l’espérance, dans la charité. Je vous remercie beaucoup pour cette compagnie fraternelle et je demande au Seigneur qu’il vous bénisse et vous accompagne sur la route du service de l’Eglise.

Bon anniversaire Sa Sainteté, et merci encore une fois pour le choix sur Mgr Jean Zerbo comme un de vos collaborateurs directs.

 

COMMENT LE CARDINAL SE CREE ? Le rite et sens du consistoire : remise des insignes du cardinal

Considérons à présent le rite qui d’une certaine manière consacre officiellement un cardinal, et qui donne déjà une réponse à notre question principale : l’importance d’avoir un cardinal dans son pays. Le consistoire pour la création des nouveaux cardinaux se déroule actuellement selon le rite introduit à l’occasion du consistoire du 28 juin 1991.

C’est sous le pontificat de saint Jean-Paul II qu’a été établi son contenu. Au cours de la célébration et après le salut liturgique (au début même de la messe), le pape lit la formule de création et proclame les noms des nouveaux cardinaux. Le premier d’entre eux s’adresse alors au Saint-Père au nom de ses collègues. Suivent la liturgie de la Parole, l’homélie papale, la profession de Foi et le serment.

Ensuite, chaque nouveau cardinal s’approche du pape et s’agenouille devant lui pour recevoir la barrette, ainsi que son titre cardinalice ou sa diaconie. A ce moment, le Pape place la barrette sur la tête de l’impétrant, en disant : “Reçois cette pourpre en signe de la dignité et de l’office de Cardinal, elle signifie que tu es prêt à l’accomplir avec force, au point de donner ton sang pour l’accroissement de la foi chrétienne, pour la paix et l’harmonie au sein du Peuple de Dieu, pour la liberté et l’extension de la Sainte Eglise catholique et romaine”. In Le nouveau Théo, encyclopédie catholique pour tous).

Le pape assigne à chaque nouveau cardinal une église de Rome (titre ou diaconie) en signe de participation à la mission pastorale du pape sur la Ville éternelle (Rome). Le rite prévoit ensuite la remise de la bulle (décret) de création des cardinaux et l’échange du baiser de paix avec les autres élus et tous les autres membres du collège cardinalice. Enfin, le rite se termine par la prière universelle, le “Notre Père” et la bénédiction finale.

Par la suite, souvent au lendemain du consistoire, le pape concélèbre une messe d’action de grâce avec les nouveaux cardinaux auxquels il remet l’anneau cardinalice “signe de dignité, de sollicitude pastorale et d’une plus étroite communion avec le Siège de Pierre”.

Un cardinal en tant qu’il est prince de l’Eglise catholique incarne aussi dans sa personne le signe de l’unité et la communion étroite avec le pape dont il est d’ailleurs le conseiller. Il a préséance partout sauf en présence du pape, et il peut officier pontificalement dans toutes les églises hors de Rome, en faisant usage de la cathèdre (c’est-à-dire, comme s’il était évêque du lieu en question), ce qui est l’expression tangible de l’unité et de l’universalité de l’Eglise catholique.

 

 

SON EMINENCE JEAN ZERBO : Notre cardinal à tous

Une délégation inter religieuse venue du Mali mais aussi du Bénin et du Togo était d’ailleurs présente dans la basilique Saint-Pierre pour accompagner le nouveau Cardinal Jean Zerbo.

Le travail de Jean Zerbo dans le domaine de l’inter-religieux lui a valu le choix de sa sainteté, le pape François pour le créer cardinal.

Et la présence de toute cette diversité religieuse du Mali à Rome ne fait qu’attester et confirmer l’évidence de ce choix.

Les deux délégations étaient

– Mohamed Moufar Haïdara du Groupement des leaders spirituels musulmans du Mali.

– Issa Kaoudim du Haut conseil islamique

– Mme Haïdara Djénéba Sy de l’Union des Jeunes Musulmans du Mali

– Le pasteur Marc Coulibaly

– Issa Djim chargé de la communication du Conseil islamique du Mali

La deuxième délégation qui est le Comité panafricain pour le dialogue des religions et des cultures était conduite par Mgr Nicodème Batiga dont fait partie notre ancien Premier ministre Django Sissoko. Ses membres viennent de plusieurs pays notamment, le Togo, le Bénin, Haïti, Burkina Faso, etc.

Ce groupe a fait une requête à l’ONU, celle d’instituer une Journée internationale du Vivre ensemble.

Compte tenu des contraintes de protocole du Vatican et du nombre de participants, les délégations ont eu le bonheur de se retrouver tous en la résidence de Son Excellence Bruno Maiga, ambassadeur du Mali en Italie, sur son invitation.

C’est le lieu de remercier Son Excellence pour sa contribution très appréciable à l’organisation de la cérémonie de création du cardinal Jean Zerbo. Il faut souligner que c’est plutôt Son Excellence Cheick Mouctary Diarra, notre ambassadeur à Paris, qui représente le Mali au niveau du Vatican.

Il faudrait donc saluer le dynamisme et surtout les bonnes relations entre nos représentants diplomatiques pour la cause du Mali.

 

CARDINAL JEAN ZERBO : Curé de la paroisse Saint-Antoine-de-Padoue à Rome

Un nouveau cardinal pour l’Afrique, le premier pour le Mali : Jean Zerbo, l’Archevêque de Bamako, a été créé mercredi 28 juin cardinal par le pape François lors d’une cérémonie de consistoire dans la basilique Saint-Pierre et précisément dans la chapelle Santa Martha. Il y a ainsi revêtu la pourpre cardinalice devenant ainsi le premier cardinal de l’histoire de son pays, le vingt-cinquième du continent africain.

La grande surprise même pour les cinq nouveaux cardinaux a été la visite au pape émérite Benoit XVI, juste avant de regagner la Chapelle Santa Martha. Quelle émotion ! Après la mise de la barrette, le pape François lui remit l’anneau cardinalice en ces termes :
Reçois l’anneau de la main de pierre. Saches qu’avec l’amour du prince des apôtres se fortifie ton amour envers l’Eglise.

Après leur avoir remis la barrette et l’anneau cardinalice, le Souverain Pontife a assigné à chacun des nouveaux cardinaux leur titre cardinalice qui souligne leur lien particulier avec le pape, évêque de Rome. Chaque cardinal a reçu en effet une paroisse de Rome dont il est le curé en titre. Pour le cardinal Jean Zerbo, Archevêque de Bamako (Mali) le Pape lui a assigné La Paroisse Saint-Antoine-de-Padoue sur la Via Tuscolana.

Nous vous souhaitons au cardinal de réussir cette lourde tache comme vous avez amorcé les actions entre les religions et pour la réconciliation au Mali.

 

MESSE CONCÉLÉBRÉE DU PAPE AVEC LES CINQ NOUVEAUX CARDINAUX: SON HOMELIE

En concélébrant la messe pour la solennité des saints apôtres Pierre et Paul, ce 29 juin 2017, le pape François a lancé cet appel aux baptisés : aujourd’hui le Seigneur nous regarde dans les yeux et demande : ‘Qui suis-je pour toi ?… Suis-je encore, moi, le Seigneur de ta vie, la direction de ton cœur, la raison de ton espérance, ta confiance indestructible ?’”.

 

Homélie du pape François :

La liturgie de ce jour nous offre trois mots essentiels pour la vie de l’Apôtre : confession, persécution, prière.

La confession est celle de Pierre dans l’Evangile, quand la question du Seigneur, de générale devient particulière. En effet, Jésus demande d’abord : “Aux dires des gens, qui est le Fils de l’homme ?” (Mt 16, 13). Chez la plupart des gens, il émerge de ce “sondage” que le peuple considère Jésus comme un prophète. Alors le Maître pose aux disciples la question vraiment décisive : “Et vous ? Que dites-vous ? Pour vous qui suis-je ?” (v.15). A ce moment seul Pierre répond : “Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant” (v. 16). Voilà la confession : reconnaître en Jésus le Messie attendu, le Dieu vivant, le Seigneur de sa propre vie.

Cette question vitale, Jésus l’adresse aujourd’hui à nous, à nous tous, en particulier à nous pasteurs. C’est la question décisive, devant laquelle il n’y a pas de réponses de circonstance, parce que la vie est en jeu : et la question de la vie demande une réponse de vie. Car si l’on ne confesse pas Jésus Seigneur par sa propre vie, connaître les articles de foi sert à peu de choses. Aujourd’hui il nous regarde dans les yeux et demande : “Qui suis-je pour toi ?” Comme pour dire : “Suis-je encore, moi, le Seigneur de ta vie, la direction de ton cœur, la raison de ton espérance, ta confiance indestructible ?” Avec saint Pierre, renouvelons aujourd’hui, nous aussi, notre choix de vie comme disciples et apôtres. Passons de nouveau de la première à la seconde question de Jésus, pour être “à lui” non seulement en paroles, mais dans les faits et dans la vie.

Demandons-nous si nous sommes des chrétiens de salon, qui bavardent sur la manière dont vont les choses dans l’Eglise et dans le monde, ou plutôt des apôtres en chemin, qui confessent Jésus par la vie parce qu’ils l’ont dans le cœur. Celui qui confesse Jésus sait qu’il est tenu non seulement de donner son opinion mais de donner la vie ; il sait qu’il ne peut pas croire de manière tiède mais qu’il est appelé à “brûler” d’amour ; il sait que dans la vie il ne peut “se laisser vivre” ou s’installer dans le bien être, mais qu’il doit risquer d’avancer au large, renouvelant chaque jour le don de soi. Celui qui confesse Jésus fait comme Pierre et Paul : il le suit jusqu’à la fin ; non jusqu’à un certain point, mais jusqu’à la fin, et il le suit sur son chemin, non pas sur nos chemins. Son chemin est le chemin de la vie nouvelle, de la joie et de la résurrection, le chemin qui passe aussi par la croix et par les persécutions.

Voilà le second mot, persécutions. Ce ne sont pas seulement Pierre et Paul qui ont donné le sang pour le Christ, mais toute la communauté, au début, a été persécutée, comme le rappelle le Livre des Actes des Apôtres (cf. 12, 1). Aujourd’hui aussi, en diverses parties du monde, parfois dans un climat de silence – un silence souvent complice -, beaucoup de chrétiens sont marginalisés, calomniés, discriminés, faits l’objet de violences même mortelles, souvent en l’absence d’engagement de la part de ceux qui pourraient faire respecter leurs droits sacrosaints.

Mais je voudrais surtout souligner ce que l’Apôtre Paul affirme avant d’”être – comme il écrit – offert en sacrifice” (2Tm 4, 6). Pour lui, vivre c’était le Christ (cf. Ph 1, 21), et le Christ crucifié (cf. 1Co 2, 1), qui a donné sa vie pour lui (cf. Ga 2, 20). Ainsi, fidèle disciple, Paul a suivi le Maître en offrant lui aussi sa vie. Sans la croix il n’y a pas de Christ, mais sans la croix il n’y a pas non plus de chrétien. En effet, « c’est le propre de la vertu chrétienne, non seulement de faire le bien, mais aussi de savoir supporter les maux » (Augustin, Disc. 46, 13), comme Jésus. Supporter le mal, ce n’est pas seulement avoir de la patience et aller de l’avant avec résignation ; supporter, c’est imiter Jésus : c’est porter le poids, le porter sur ses épaules pour lui et pour les autres. C’est accepter la croix, allant de l’avant avec confiance parce que nous ne sommes pas seuls : le Seigneur crucifié et ressuscité est avec nous. Ainsi, avec Paul nous pouvons dire qu’”en toute circonstance nous sommes dans la détresse, mais sans être angoissés ; nous sommes déconcertés, mais non désemparés ; nous sommes pourchassés, mais non pas abandonnés” (2Co 4, 8-9).

Supporter, c’est savoir vaincre avec Jésus à la manière de Jésus, non pas à la manière du monde. Voilà pourquoi Paul – nous l’avons entendu – se considère comme un vainqueur qui va recevoir la couronne (cf. 2Tm 4, 8) et il écrit : “J’ai mené le bon combat, j’ai achevé ma course, j’ai gardé la foi” (v. 7). L’unique conduite de son bon combat a été de vivre pour : non pour lui-même mais pour Jésus et pour les autres. Il a vécu “en courant”, c’est-à-dire sans s’épargner, mais au contraire en se consumant. Il dit avoir gardé une chose : non pas la santé, mais la foi, c’est-à-dire la confession du Christ. Par amour pour lui, il a vécu les épreuves, les humiliations et les souffrances, qu’il ne faut jamais rechercher mais accepter. Et ainsi, dans le mystère de la souffrance offerte par amour, en ce mystère que tant de frères persécutés, pauvres et malades incarnent encore aujourd’hui, resplendit la force salvifique de la croix de Jésus.

Le troisième mot est prière. La vie de l’Apôtre, qui jaillit de la confession et débouche en offrande, se déroule tous les jours dans la prière. La prière est l’eau indispensable qui nourrit l’espérance et fait grandir la confiance. La prière fait que nous nous sentons aimés et nous permet d’aimer. Elle nous fait aller de l’avant dans les moments sombres, car elle allume la lumière de Dieu. Dans l’Eglise c’est la prière qui nous soutient tous et nous fait surmonter les épreuves. Nous le voyons encore dans la première lecture : “Tandis que Pierre était ainsi détenu dans la prison, l’Eglise priait Dieu pour lui avec insistance” (Ac 12, 5). Une Eglise qui prie est gardée par le Seigneur et marche en sa compagnie. Prier c’est lui confier le chemin pour qu’il en prenne soin. La prière est la force qui nous unit et nous soutient, le remède contre l’isolement et l’autosuffisance qui conduisent à la mort spirituelle. Car l’Esprit de vie ne souffle pas si l’on ne prie pas, et sans prière les prisons intérieures qui nous retiennent captifs ne s’ouvrent pas.

Que les saints Apôtres nous obtiennent un cœur comme le leur, fatigué et pacifié par la prière : fatigué parce qu’il demande, frappe et intercède, chargé de beaucoup de personnes et de situations à confier ; mais en même temps pacifié, parce que l’Esprit apporte consolation et force quand on prie. Combien il est urgent dans l’Eglise d’avoir des maîtres de prière, mais avant tout d’être des hommes et des femmes de prière, qui vivent la prière !

Le Seigneur intervient quand nous prions, lui qui est fidèle à l’amour que nous lui avons confessé et qui nous est proche dans les épreuves. Il a accompagné le chemin des Apôtres et il vous accompagnera vous aussi, chers frères Cardinaux, ici réunis dans la charité des Apôtres qui ont confessé la foi par le sang. Il sera aussi proche de vous, chers frères Archevêques qui, en recevant le Pallium, serez confirmés à vivre pour le troupeau, en imitant le Bon Pasteur qui vous soutient en vous portant sur ses épaules. Que le Seigneur lui-même, qui désire ardemment voir tout son troupeau réuni, bénisse et garde aussi la Délégation du Patriarche Œcuménique, et le cher frère Bartholomée, qui l’a envoyée en signe de communion apostolique.

 

MESSE CONCÉLÉBRÉE PAR LE PAPE ET LES CINQ CARDINAUX CRÉES

“Tu es Petrus, et super hanc petram ædificabo

Ecclesiam meam ; et portæ inferi non prævalebunt adversum eam”

“Tu es Pierre et sur cette pierre, je bâtirais mon Eglise”.

Après la cérémonie de la création des cinq nouveaux cardinaux dont le cardinal Jean Zerbo, avec la grâce de Dieu, il a été  célébré le martyre de saint Pierre et de saint Paul, le monde entier solennise aujourd’hui leur mémoire, les unissant dans les mêmes cantiques, comme ils ont été unis par une même foi et couronnés par un même triomphe. C’est la fête de Paul, et, tous le proclament, c’est aussi la fête de Pierre.

Le choix de cette solennité n’est pas anodin pour la première messe concélébrée avec les nouveaux cardinaux. Le pape a dit que “sans la croix, pas de Christ et sans Christ pas de Chrétiens”. Demandons-nous si nous sommes des chrétiens de salons ou des apôtres en chemin qui confessent Jésus ? poursuit-il.

Le pape a remis aux 36 archevêques métropolitains nommés au cours de l’année leur Pallium mais les impositions se feront désormais dans leurs archidiocèses plus tard par les nonces apostoliques, représentant le Pape.

Comment garder le silence sur Pierre, quand on se rappelle avec quelle fermeté il a refoulé la rage de Simon le Magicien, lui a enseigné la saine doctrine et a confondu son orgueil ?
Par leur trépas glorieux, ces deux Apôtres ont prouvé combien la mort des saints est précieuse devant Dieu. Paul est un vase d’élection, Pierre tient les clefs de la maison du Seigneur ; l’un était pêcheur, l’autre a été persécuteur. Paul a été frappé d’aveuglement, afin de mieux voir ; Pierre a renié, afin de croire. Paul, embrassant la foi de Jésus-Christ après la résurrection de l’Eglise, s’est montré le disciple d’autant plus glorieux de la vérité, qu’il avait été plus obstiné dans son erreur. Pierre pêcheur n’a pas déposé ses filets, mais les a changés, parce qu’honoré le premier du sacerdoce, il préféra désormais les sources à la mer, et chercha les poissons, non pas pour les détruire, mais pour les purifier.

Tous deux furent heureux dans l’administration de la doctrine, mais la mort les confirma dans un bonheur plus grand encore. Sur la terre, la gloire n’est qu’en désir ; au ciel, elle a toute sa réalité. Sur la terre, les tribulations se succèdent, la mort met les saints en possession de la véritable grandeur. La voix de ces Apôtres se fait entendre jusqu’aux confins de la terre. Partout s’élève en leur faveur un concert de louanges ; partout la voix des fidèles redit la magnificence de leur triomphe. Comment appeler morts des hommes dont la foi est un principe de vie et de résurrection pour le monde entier ? Pour arriver au glorieux séjour de l’éternelle lumière, que personne n’hésite à se confier en toute assurance à la direction de ces illustres docteurs ; à leur suite, la conquête du ciel n’est plus impossible. Paul est là pour seconder nos efforts, et Pierre pour ouvrir les portes de l’éternel séjour.

Du reste, il ne peut que nous être utile de rappeler le glorieux martyre de ces Apôtres. Paul fut décapité, Pierre fut crucifié la tête en bas. Ce genre de mort est plein de mystère. Il convenait que Paul eût la tête tranchée, parce qu’il est pour les Gentils le chef ou la tête de la foi. Pierre avait reconnu que Jésus-Christ est la tête de l’homme, et comme Jésus-Christ était alors assis dans sa gloire, Pierre lui présenta d’abord sa tête, que les pieds devaient suivre, afin que dans ce nouveau genre de martyre, pendant que les pieds et les mains étaient enchaînés, la tête pût prier et prendre le chemin du ciel. Je ne suis pas digne, disait Pierre, d’être crucifié comme mon Seigneur. Par ce langage il ne refusait pas le martyre, mais il craignait de s’approprier le genre de mort du Sauveur, et ne se trouvait digne que de honte et de châtiment. Bienheureux Pierre, quand nous vous voyons suspendu à la croix, combien vous l’emportez à nos yeux sur le Magicien aspirant à prendre son vol dans les airs ! Il ne s’élève que pour tomber plus profondément, tandis que vous n’inclinez votre tête vers la terre que pour posséder le ciel après votre mort, par la grâce de Jésus-Christ qui vit et règne dans les siècles des siècles. Ainsi soit-il.

” Sermon 58 de Saint Augustin, sur le martyre de Saint Pierre et Saint Paul”

Cette messe concélébrée met fin aux cérémonies de création de notre Cardinal Jean Zerbo. Prions pour lui afin le Seigneur l’aide à bien s’acquitter de la lourde tâche.

 

NOUS AVONS NOTRE CARDINAL JEAN ZERBO : Alléluia, Alhamdoulillah, Do ka djan a sebali tè

Nous comptions les jours depuis l’annonce du pape François de créer Mgr Jean Zerbo Cardinal, le 21 mai 2017 a l’Angélus, précisément il y a un mois et une semaine.

Ce jour 28 juin 2017, à la Chapelle Santa Marta du Vatican, en présence de près de 200 cardinaux, de la famille de Jean Zerbo, des Officiels politiques et de la société civile du Mali, des responsables de la Communauté catholique du Mali, des représentants du Conseil Islamique du Mali, des amis du Mali, le Pape François a créé Cardinal en même temps que quatre autres Mgrs, Jean Zerbo Archevêque de Bamako. Quel parcours !

 

Jean qui es-tu ?

Né le 27 décembre 1943 a Ségou à “Pèrèla”, le quartier catholique de Ségou, Jean Zerbo, fils de Ba Antoine Zerbo et de Bernadette que nous appelions bien aimablement Mian, était dès à son adolescence remarqué pour sa propension à la paix car à chaque fois qu’il y avait des malentendus et surtout au foot, Jean s’interposait toujours.

C’est le lieu d’avoir une pensée et une forte reconnaissance pour ce quartier de la Mission catholique de Ségou “Pèrèla” qui doit être considéré comme le berceau du catholicisme au Mali.
C’est en 1895 que les premiers Peres Blancs sont arrivés à Ségou. Le premier prêtre malien, Père François Diallo, Père Blanc vient de Ségou. Ségou a également fourni quatre évêques à l’Eglise Famille du Mali, Luc Auguste Sangaré, Jean-Marie Cissé, Joseph Dao, Augustin Traoré.

Enfin, à Ségou, reposent dans la paix éternelle, le premier évêque métropolitain Mgr Acquart décédé par noyade en 1901, le père Prosper Kamara. Et aussi son évêque, Julien Mory Sidibé.
Je ne saurai vous livrer ce qui s’est passé ce mercredi 28 juin 2017 sans avoir une pensée pieuse et honorable pour le premier évêque du Mali, Mgr Luc Auguste Sangaré qui a été aussi avant Jean Zerbo, le premier archevêque malien de Bamako.

 

LA CÉRÉMONIE DU CONSISTOIRE

Avant de venir à la chapelle Santa Martha, le pape François les a accompagnés voir le pape émérite Benoit XVI qui leur a demandé de prier pour lui. Ce qui démontre que même en occident les Ainés tiennent une place importante.

Dans la chapelle, 200 cardinaux avaient pu prendre place pour assister à la création des cinq nouveaux cardinaux. Après la remise de la Barrette et de l’Anneau aux nouveaux cardinaux, s’en est suivi le salut des anciens. Quelle émotion!

Comme disent les anglais c’était vraiment “on Schedule”, c’est-à-dire que le timing a été respecté. La cérémonie a commencé à 16h00, Notre Cardinal a eu sa barrette à 16h 30 et la cérémonie a fini à 17h comme prévu.

Le message simple et plein de sagesse de notre nouveau cardinal était “Allez dire à ceux qui qui sont au pays que nous ne sommes pas des amis et autres mais de Balimas” c’est dire des frères.

Pour la transmission, il y avait beaucoup de Télés internationales ce qui confirme déjà ce que nous avions dit pour l’image de notre Maliba.

 

LE PALLIUM, SYMBOLE DE L’UNION ÉTROITE DES ARCHEVÊQUES AVEC LE PAPE

Le pallium était annuellement imposé par le pape au cours de la messe solennelle de la fête des saints Pierre et Paul, en la basilique Saint-Pierre au Vatican, le 29 juin.

Avant de recevoir le pallium, ceux à qui il est accordé prononcent un serment solennel de fidélité au Souverain Pontife devant le tombeau de saint Pierre.

Qu’est-ce que le pallium ?

Le pallium est une fine écharpe de laine qui symbolise le pouvoir pontifical et exprime l’union étroite des archevêques avec le pape. Il est donc l’élément distinctif des archevêques métropolitains que le pape remet lui-même à Rome, le 29 juin, jour de la fête des Saints Pierre et Paul.

Le pallium est un ornement liturgique catholique dont le port, sur la chasuble, est réservé au pape, aux primats, aux archevêques métropolitains et à quelques rares évêques, pendant la célébration de la messe. Il vient du latin pallium (au pluriel pallia) qui signifie manteau.

Il est surtout devenu l’un des signes de la fonction du pape. Tissé à partir de la laine bénie le jour de la Sainte-Agnès, le pallium est un large collier de tissu, avec deux bandes pendantes marquées de six croix, que le pape porte sur ses épaules pendant les célébrations liturgiques.

Le pallium des archevêques, tel que nous le connaissons à présent, se reconnaît aux éléments suivants :

  • un col circulaire semi-rigide, ayant trois doigts de large, portée autour des épaules, avec deux pendants, l’un sur la poitrine et l’autre sur le dos. Ces deux pendants sont maintenus en place à leurs extrémités par deux plaques de plomb recouvertes de soie noire.
  • Il est tissé de laine blanche d’agneaux présentés par les religieuses du couvent de Sainte Agnès de Rome.
  • Il est orné de cinq croix pattées monochromes en soie symbole des plaies du Christ5, une sur chaque appendice et quatre sur la partie circulaire.

Les croix et les extrémités des parties pendantes du pallium sont rouges pour le pape et noires pour les autres dignitaires. Elles ont été de couleur rouge pendant toute une partie du Moyen Âge.

  • L’encolure est munie de ganses, généralement au nombre de trois, dans lesquelles sont passées des épingles en matériaux précieux servant à fixer le pallium à la chasuble.

Quel est le sens de ce pallium remis par le pape ?

“Le pallium symbolise ce qui est le propre de tout évêque qui est d’abord le pasteur de son diocèse mais qui a également une mission par rapport à l’Église universelle, expliquait Mgr Pascal Wintzer. C’est d’ailleurs ce que le concile Vatican II a souligné en créant le synode des évêques. Les archevêques, de manière plus particulière, sont appelés à entretenir ce lien de communion avec le siège de Pierre.

Le pallium est, avant la mitre (apparue au XIIe), le symbole de la plénitude de la fonction épiscopale du pape sur l’Église universelle et de la mission que lui a confiée le Christ. Le port du pallium symbolise un lien personnel et institutionnel avec le pape.

Considéré comme l’ancien vêtement des pâtres anatoliens, il est porté symboliquement par les pasteurs d’âmes. Sa symbolique est la même pour les Églises orientales et l’Église latine, car il évoque la brebis égarée que le Bon Pasteur ramène au bercail sur ses épaules. Chez les latins, il est tissé avec de la laine d’agneau, pour évoquer l’agneau pascal et la brebis égarée “Le pallium, tissu en pure laine placé sur mes épaules… peut être considéré comme une image du joug du Christ” (Benoît XVI, messe inaugurale de son pontificat, 24 avril 2005). Il est symbole de zèle et d’humilité, mais aussi de l’autorité pastorale exercée en tant que service pouvant aller jusqu’au sacrifice. Chez les orientaux, il est tissé en soie.

En raison de cette riche signification, cet ornement a très vite symbolisé non pas un degré particulier du sacrement de l’ordre, mais la communion avec le successeur de Pierre dans la charge pastorale de toutes les Églises qui lui incombe. C’est pourquoi, il ne peut être porté que par le pape ou les évêques à qui le pape en a conféré le privilège.

 

Histoire

Le pallium tel qu’il existe dans la liturgie catholique et qui n’a plus rien à voir avec le manteau du même nom, dérive lointainement d’un vêtement grec, l’omophorion, sorte de manteau court dans lequel on se drape, fermé par des épingles. Dans les églises de rite oriental (catholiques ou orthodoxes), l’omophorion grec, est devenu une large bande de tissu portée par les évêques. Il n’y a pas lieu de donner une importance particulière à certaines représentations anciennes de Marie, revêtue d’un ornement ressemblant au pallium. Selon la tradition chrétienne, le pallium est avant le VIIIe siècle une relique représentative de saint Pierre, ce tissu ayant été posé sur son tombeau.

Le pallium symbolique apparaît au Ve siècle, comme insigne du pouvoir des empereurs, distinct des vêtements civils. L’emprise des empereurs byzantins sur Rome s’amenuisant, le pallium fut adopté par le pape, au cours du processus de l’imitatio imperii qui caractérise le mouvement d’appropriation par les papes des symboles du pouvoir impérial entre le Ve et IXe siècle2.

Au VIe siècle, son utilisation habituelle est supposée par les textes.

Le premier bénéficiaire connu est, en 513, Césaire d’Arles que le pape Symmaque institue son vicaire en Gaule. Deux pallia dits de saint Césaire sont conservés en l’église Saint-Césaire d’Arles. Propriétés de la commune d’Arles, ils ont été classés le 10 octobre 1998.

En 559, l’évêque de Taormina, Second, en était paré puisque le pape Pélage Ier, pour sanctionner son indiscipline, lui en interdit le port. En 570, Pierre III est le premier évêque de Ravenne honoré. Le pape Grégoire Ier l’accorde à plusieurs autres évêques d’Italie ainsi qu’à ses vicaires à Salone, Corinthe, Justiniana Prima, Séville, Arles et à Augustin de Cantorbéry.
Dès le VIIe siècle, le port du pallium s’accompagne d’un serment de fidélité au pape.

Entre le IXe et XIe siècle, en particulier dans le contexte de la querelle des investitures, le port du pallium a été réservé aux archevêques à qui le pape en concèderait le privilège comme symbole d’union avec lui et de soumission. Depuis, il a été étendu au cardinal-doyen et à quelques très rares autres évêques comme celui du Puy, ou autrefois celui d’Autun.
En 1978, Jean-Paul Ier choisit de remplacer l’imposition de la tiare par celle du pallium comme symbole du début de son pontificat. Jean-Paul II, Benoît XVI et François (pape) firent de même.

Le jour de son intronisation, le 24 avril 2005, Benoît XVI adopta un nouveau pallium, de la forme encore en usage au IXe siècle. Ce pallium, conçu par Stefano Zanella, est revenu à la forme pré-médiévale d’une écharpe libre, plus large que le pallium traditionnel mais moins que l’omophorion, déployée sur les épaules, et ornée des croix rouges et des épingles habituelles.

Le 29 juin 2008, Benoît XVI a abandonné cet ornement qui s’était révélé encombrant et peu pratique, désaccordé de surcroît avec le style des ornements liturgiques médiévaux ou modernes, et avec celui des basiliques de la Renaissance dans lesquelles le pape est habituellement amené à célébrer.

Le nouveau pallium de Benoît XVI est entièrement plat, plus large que les pallia archiépiscopaux et orné de croix pattées rouges et des épingles traditionnelles.
Sur le mobilier héraldique de ses armoiries, Benoît XVI a remplacé la tiare par la mitre ; il y a ajouté le pallium (sous l’écu des armes proprement dites) comme unique signe de la dignité pontificale. Ce pallium héraldique porte également des croix rouges.

 

Rites

Depuis le 29 janvier 2015 : dans une décision prise par le pape François et envoyée aux nonces apostoliques le 12 janvier précédant, ce n’est plus le pape qui imposera le pallium sur le nouvel archevêque métropolitain, mais le nonce apostolique dans la cathédrale de l’archevêque. Les nouveaux archevêques continueront par contre à se rendre le 29 juin à Rome pour assister à la Basilique Saint Pierre de Rome, à la bénédiction des nouveaux palliums et recevoir en privé des mains du pape François le pallium pour se le voir imposer par la suite6.

Les pallia sont préalablement déposés symboliquement sur le tombeau de saint Pierre.

Le pallium est porté sur la chasuble exclusivement, lors de la messe solennelle, de la collation des ordres sacrés, pour la bénédiction d’un abbé ou d’une abbesse, la consécration d’une vierge, la dédicace d’une église ou d’un autel, etc.

Au Moyen Âge, le pallium ne pouvait être porté par les archevêques qu’à certaines fêtes. Le pape était seul à pouvoir porter le pallium dans d’autres cérémonies que la messe.

Le canon du Code de Droit Canonique qui traite du pallium est le canon 437 :
§ 1. Le Métropolitain est tenu par l’obligation, dans les trois mois à partir de la consécration épiscopale, ou s’il a été déjà consacré, à partir de la provision canonique, de demander lui-même ou par procureur au Pontife Romain le pallium qui de fait signifie le pouvoir dont le Métropolitain, en communion avec l’Église Romaine, est muni par le droit dans sa propre province.

  • 2. Le Métropolitain peut porter le pallium selon les lois liturgiques, dans toute église de la province ecclésiastique qu’il préside, mais absolument pas hors de celle-ci, même pas avec l’autorisation de l’Évêque diocésain.
  • 3. Si le Métropolitain est transféré à un autre siège métropolitain, il a besoin d’un nouveau pallium.
    Dans l’Église orthodoxe, il prend le nom d’omophore ou omophorion et il est porté par tous les évêques.

 

MONSEIGNEUR JEAN CARDINAL ZERBO : SES GRANDES DATES

Jean Zerbo, né le 27 décembre 1943 à Ségou, est un prélat catholique malien, archevêque de Bamako depuis 1998.

– 27 décembre 1943 à Ségou, située dans l’actuelle 4e région économique au Mali.

– 10 juillet 1971, il est ordonné prêtre pour le diocèse de Ségou par Mgr Pierre Louis Leclerc, son évêque.

– En décembre 1975, il est étudiant à Lyon. C’est en 1982 qu’il retourne au Mali où il est affecté à la paroisse de Markala.

– 21 juin 1988, il est nommé évêque auxiliaire de Bamako, avec le titre d’évêque titulaire d’Accia.

– 20 novembre 1988, il est consacré par le cardinal Jozef Tomko, préfet de la Congrégation pour l’évangélisation des peuples.

– 19 décembre 1994- 27 juin 1998, il est transféré au diocèse de Mopti.

– 27 juin 1998, il devient archevêque métropolitain de Bamako.

– 21 mai 2017, à la fin du Regina Cœli, le pape François annonce sa création comme cardinal lors du consistoire du 28 juin 2017.

– 28 juin 2017, Jean Zerbo est créé cardinal. Il devient le 25e cardinal africain.

Aujourd’hui est un grand jour pour l’Eglise Famille de Dieu du Mali et pour tout le peuple malien car si le cardinal a réussi ses actions inter-religieuses, c’est avec l’écoute et la complicité des autres confessions.

Prions pour notre cardinal afin qu’il puisse porter cette lourde tache.

Prions pour nous-mêmes afin que cette nouvelle Etoile dans le ciel de notre Grand Maliba soit aussi porteuse de la paix, grand souci du cardinal Jean Zerbo.

Source : Providentiel

Dossier réalisé par Guillaume Mamadou Hachim Diallo et Iréli Dara

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