S’il y a un auteur à rechercher dans la guerre de succession qui sévit au sein du Conseil National de la Jeunesse (CNJ)-Mali, après la démission de Mohamed Salia Touré, c’est bien le Ministre Amadou Koïta. En soutenant le Vice-président Souleymane Satigui Sidibé dans la violation des textes, en organisant une conférence extraordinaire, le Ministre crée un autre front sociopolitique contre IBK.
La guerre de succession de l’ex-président du Conseil National de la Jeunesse (CNJ-Mali), Mohamed Salia Touré, continue de diviser les membres du Bureau en place. Surtout qu’une conférence nationale pour le remplacement du Président, tenue à Sikasso, viole les textes de la faitière la jeunesse malienne.
A couteaux tirés, deux clans s’affrontent : les pro-Souleymane Satigui Sidibé, favorables à cette conférence, et ceux qui s’y opposent, composés d’un collectif de jeunes dirigé par Abakary Touré, chargé des Relations Extérieures de l’actuel Bureau du Conseil national des jeunes !
En effet, le poste de Président du CNJ est vacant depuis le 15 juin dernier 2017, à la suite de la démission de Mohamed Salia Touré. Un poste qui a, donc, suscité la convoitise des membres du Bureau sortant, à commencer par le 1er Vice-président, Souleymane Satigui Sidibé, et son clan qui ont, contre vents et marrées, convoqué une conférence extraordinaire de remplacement du Président, qu’ils ont tenu, le samedi 8 juillet, à Sikasso, malgré que les textes ne le prévoient.
En prélude de cette conférence, 15 fédérations se sont réunies en un collectif et ont exigé que ladite conférence soit annulée. Lors d’un point de presse, animé le jeudi 6 juin dernier, à la Maison des Jeunes de Bamako, pour dénoncer cette attitude du 1er Vice-président de l’organisation faitière, les Responsables du collectif dont Abdoul Karim Maïga et son camarade Abakary Touré, chargé des Relations Extérieures de l’actuel Bureau du Conseil National des Jeunes, ont déclaré avoir saisi la Justice pour que le droit soit dit. Pour le Collectif, seul le congrès est habilité à remembrer le CNJ.
Pour le chargé des Relations Extérieures de l’actuel Bureau du Conseil National des Jeunes, l’ex- 1er Vice-président, Souleymane Satigui Sidibé, se prend pour un Kaya Makan. Cela, eu égard à l’arrogance, l’autorité, au climat de terreur qu’il avait commencé à imposer sur le CNJ, dès après la démission de son Président Mohamed Salia Touré. A en croire Abakary Touré, cette crise est née «depuis le congrès de Bandiagara où les textes de l’organisation ont été violés et taillés sur mesure ». A titre d’exemple, il a évoqué l’âge très avancé (plus de 45 ans) de certaines personnes qui se réclament toujours membres du Conseil, alors que les textes ne leur autorisent point.
«Le 1er Vice-président est un Fonctionnaire, membre du personnel diplomatique du Mali au Soudan et n’a pas droit de parler au nom du CNJ ; car, illégitime. Simplement, il a la volonté délibérée de piétiner les textes », a illustré Abakary Touré.
L’incendie qui guette le CNJ
Cette crise entre les membres du Bureau conduit le Conseil est au bord du chaos. Un doigt accusateur est pointé vers le Ministre de la Jeunesse et de la Construction Citoyenne. Ce, à cause de son impartialité dans la coordination des actions de l’organisation faîtière de la jeunesse. Il nous est d’ailleurs revenu que c’est Amadou Koïta qui a pris parti pour la violation de la loi, en privilégiant l’ex-1er Vice-président Sidibé et sa cohorte d’usurpateurs. Le collectif a affiché son opposition farouche à la conférence nationale extraordinaire et exige la suspension de toutes les activités du CNJ jusqu’à la mise en place d’un Bureau consensuel.
«Nous sommes prêts à aller au charbon pour sauvegarder les acquis de la jeunesse, le CNJ », a averti le Chargé des Relations Extérieures du Bureau sortant du Conseil national des jeunes.
Mais le bémol s’invite
Nonobstant les menaces, Abakary Touré a donné la chance à l’apaisement. Il a exigé à ce que le Ministre de tutelle, Amadou Koïta, accepte de prendre ses responsabilités, celles d’ordonner la suspension des activités du CNJ jusqu’à la mise en place d’un Bureau consensuel à travers un congrès extraordinaire qui est la «seule instance habilitée à prendre les grandes décisions concernant la vie de l’organisation ».
«Nous demandons l’annulation pure et simple de la conférence extraordinaire et demandons un congrès qui puisse accoucher d’un Bureau légal », a réclamé Abakary Touré et ses camarades.
Le collectif appelle le Ministre Koïta à s’assumer ; car, «on ne peut pas élire à la tête du CNJ quelqu’un sur qui pèse en justice une plainte » pour détournement d’une centaine de millions sur des fonds de 447 millions de francs CFA d’un projet américain alloué au Conseil.
Tout compte fait, le Ministre Koïta a intérêt à y mener un jeu franc pour que cette crise ne conduise pas à l’incendie au CNJ. A un moment où le régime dont il (Koïta) est saprophyte arrive à franchir le rubicond. Avec le projet de révision constitutionnelle, cette situation fait des mécontents et crée ainsi un autre front explosif contre IBK qui est en quête de notoriété pour un second mandat.
D.C.A.