Au Mali, les élections municipales auront lieu le 20 novembre, dans dix jours. Plus de sept millions d’électeurs sont censés élire quelque 12 000 conseillers municipaux dans 703 communes à travers le pays. Le problème, c’est que les difficultés liées à la mise en œuvre de l’accord de paix dans le Nord, et l’insécurité généralisée, ne permettront pas d’organiser ces élections dans tout le pays. Et notamment dans les régions du Nord. Les partis d’opposition s’en sont déjà inquiétés, à présent c’est au tour des réfugiés maliens de dénoncer la tenue de ces élections municipales.
Ils sont près de 135 000 Maliens à ne toujours pas être rentrés chez eux. Si la quasi-totalité des déplacés internes, qui avaient fui le Nord et l’occupation jihadiste dès 2012, a déjà pris le chemin du retour, ce n’est pas le cas des réfugiés qui vivent toujours dans des camps au Burkina, au Niger, et en Mauritanie.
Les élections municipales maliennes auraient dû se tenir en 2014, elles ont déjà été repoussées à quatre reprises : à cause de la menace terroriste, mais aussi pour permettre aux réfugiés de rentrer chez eux et de participer au vote. Ce retour est toujours bien loin d’être achevé.
Dans le camp mauritanien de M’bera, qui rassemble plus de 40 000 réfugiés, des représentants communautaires qui se revendiquent « militants » des ex-rebelles de la CMA, ont donc signé une déclaration rejetant la tenue des élections communales : ils exigent auparavant « le rapatriement effectif » des réfugiés, comme le prévoit l’accord de paix signé en juin 2015 par le gouvernement malien et les groupes armés du Nord.
De son côté le gouvernement malien affirme qu’il « prendra acte » de l’impossibilité d’organiser les municipales dans certaines zones, mais refuse de retarder une nouvelle fois l’échéance.
Par:RFI