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Amnesty International demande l’annulation de la condamnation de Ras Bath

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Il faut annuler la condamnation d’un chroniqueur et ouvrir des enquêtes sur les agressions et menaces contre des activistes

Les autorités maliennes doivent annuler la condamnation d’un chroniqueur et ouvrir des enquêtes sur les victimes d’abus au regard de la liberté d’expression, a déclaré Amnesty International aujourd’hui.

Le 26 juillet, un tribunal de Bamako, la capitale malienne, a condamné Mohamed Youssouf Bathily dit Ras Bath à un an de prison ferme et à 152 euros d’amende, pour incitation à la désobéissance des troupes après une chronique diffusée en août 2016 sur une radio locale, Maliba FM.

Cette condamnation doit être annulée car ce chroniqueur n’a fait qu’exercer son droit à la liberté d’expression, garanti par la Constitution malienne

Au cours d’une émission, diffusée à la suite de l’attaque, le 3 août 2015, d’un poste de garde au nord du pays, suivie par la mort de 11 militaires, Ras Bath avait critiqué le dysfonctionnement au sein du ministère de la défense et évoqué une affaire de détournement de la prime alimentaire des militaires tout en appelant à la démission du ministre de tutelle.

Il a été arrêté pour avoir tenu de tels propos, libéré deux jours plus tard, et placé sous contrôle judiciaire. Une ordonnance lui interdisant de prendre publiquement la parole a toutefois été annulée le 24 avril 2017. Alors qu’il se trouve en Europe, Ras Bath a été condamné avant-hier mercredi 26 juillet à un an de prison ferme. Le promoteur de Maliba FM a pour sa part, été condamné à six mois de prison avec sursis pour complicité et à payer une amende d’environ 80 euros. L’ avocat de Ras Bath a interjeté appel.

Les autorités ont restreint les libertés depuis l’annonce de la révision constitutionnelle qui devait avoir lieu le 9 juillet dernier, mais finalement reportée à une date ultérieure.
En juin, des policiers avaient frappé avec des matraques avant de les disperser, des manifestants pacifiques regroupés à la Bourse du travail de Bamako.

Une autre manifestation pacifique a été dispersée le 10 juin au gaz lacrymogène par des policiers et des éléments de la garde nationale qui ont brièvement interpellé des manifestants.

Depuis le début du mois de juillet, Amnesty International a documenté à Bamako, au moins trois cas d’agressions physiques et de menaces verbales contre des activistes qui ont des positions critiques.

« Le débat public manifestement tendu à l’approche de la révision constitutionnelle ne doit pas exposer les voix dissidentes à des attaques et des menaces verbales,» a déclaré Gaetan Mootoo.

« Les autorités doivent les protéger et arrêter d’utiliser le fragile contexte sécuritaire pour restreindre l’exercice du droit à la liberté d’expression en ciblant les activistes de la société civile. »

Selon les informations recueillies par Amnesty International, le 13 juillet dernier des menaces ont été proférées par le porte-parole d’une communauté religieuse contre des voix dissidentes qui utiliseraient les réseaux sociaux pour s’en prendre à leurs dirigeants. Ces propos n’ont pas été condamnés par les autorités et leurs auteurs n’ont pas été inquiétés.

Le 19 juillet, Malick Konaté, un membre du mouvement “Trop c’est trop” qui mène campagne contre la révision constitutionnelle a été agressé devant les locaux de la télévision publique par des personnes supposées favorables aux autorités. Il participait à un rassemblement pacifique pour dénoncer la partialité de la télévision qui, selon les membres de ce mouvement, ne couvre que les manifestations et réunions du camp du “oui” à la révision constitutionnelle.

Le débat public manifestement tendu à l’approche de la révision constitutionnelle ne doit pas exposer les voix dissidentes à des attaques et des menaces verbales

Le 25 juillet, Madou Kanté, influent blogueur et chroniqueur d’un journal en ligne a été blessé par balles par des inconnus alors qu’il était dans sa voiture à 1h du matin.

Salif Diarrah, journaliste au site d’informations Mali Actu a rapporté avoir reçu plusieurs appels anonymes avec des menaces de mort.

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Source: Amnesty International

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