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Elections communales partielles : la crainte de « division du pays »

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Le gouvernement a convoqué le collège électoral pour le 20 novembre. Ce jour là, les électeurs devraient désigner les représentants de 688 communes sur les 703 que compte le pays. Ces élections vont coûter 12 milliards de francs CFA. Plus de 7 millions deux cent mille électeurs sont appelés à voter ce jour là . A quelques jours de ce rendez-vous, le contexte sécuritaire alimente débats et questionnements. Pour autant au ministère de l’Administration territoriale, les autorités assurent que « toutes les dispositions sont prises pour assurer la sécurité des opérations de vote ».

La campagne pour ces élections ont officiellement débuté vendredi dernier. Pour le gouvernement et les partis de la majorité, ces élections doivent se tenir, car le mandat des élus communaux a expiré depuis deux ans et demi. L’opposition ne partage pas cet avis et rappelle le « contexte sécuritaire tendu » dans de nombreuses localités du pays.
Sur cette question, le Ministère de l’Administration territoriale donne des assurances. Selon son directeur général , l’appui des forces partenaires, Barkhane et Minusma, devrait permettre de sécuriser les opérations de vote.
Allaye Tessougué estime que « la Minusma va faciliter le déplacement de près de quatre cents responsables et agents techniques vers les régions du nord » . Selon lui, « les opérations de déploiement débuteront dans quelques jours avec le transport du matériel non sensible pour les régions de Gao, Tombouctou et Kidal ».
Les élections communales doivent se tenir dans 688 communes, sur les 703 que compte le pays. Une partie des régions de Ménaka, Kidal et Gao seront écartées de fait de ces élections. Pour l’opposition, l’organisation de ces élections comporte des risques de division du pays. Mais selon les organisations favorables au scrutin la situation sécuritaire de certaines régions a été prévue dans la loi électorale.
Pour certains observateurs, ces élections peuvent remettre en cause l’intégrité territoriale du Mali. Selon le chercheur français, André Bourgeot spécialiste du nord du Mali, la tenue de ces élections va institutionnaliser deux types de Mali : un avec des maires et un autre sans maire.
André Bourgeot directeur de recherche au CNRS était l’invité du « Grand Dialogue » :
« Si effectivement, il y a des élections sur une partie du Mali et pas sur l’autre partie, dans le contexte actuel où il y a eu quand même des enjeux sur l’intégrité territoriale du Mali, cela veut dire que l’on s’achemine vers deux Mali : un Mali qui aura des maires élus et une partie où il n’ y aura pas de maires, alors outre des autorités intérimaires. La question, elle est là, elle est fondamentalement là. On voit bien que pour une certaine partie du septentrion malien les autorités intérimaires ne sont pas acceptées. Donc si elles ne sont pas acceptées, notamment à Gao, si un Etat-nation, un Etat unitaire s’achemine vers ce genre d’élection ça peut être tout à fait récupéré par des forces politiques qui vont faire des démonstrations qu’en définitive ça institutionnalise deux types de Mali. Un qui aura des maires et l’autre qui n’aura pas de maires ».

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