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Révision constitutionnelle : Nouvelle démonstration de force de la Plateforme « An tè A Bana ! » hier à Bamako

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Après une grande marche pacifique de protestation effectuée le 17 juin dernier, un grand meeting le 1er juillet dernier et la grande marche du 15 juillet dernier, la Plateforme « An tè, A bana : Touche pas à ma constitution» a organisé hier jeudi 3 août 2017, un grand meeting à la bourse du travail pour exiger le retrait pur et simple du texte en sa forme actuelle afin de pourvoir procéder à l’ouverture d’une large concertation des Forces Vives de la Nation en vue d’aboutir à l’adoption d’un texte consensuel. Ce fut une véritable démonstration de force. En effet, des milliers de personnes ont répondu à l’appel de la Plateforme « An tè, A bana : Touche pas à ma constitution ! » d’autant plus que la manifestation a coïncidé avec l’arrivé de l’extérieur de l’un des leurs, Ras Bath. Selon les responsables de la plateforme, ce n’est pas le moment de réviser la constitution du 25 février 1992, car, la recrudescence de l’insécurité qui sévit partout au Mali actuellement fait que le referendum ne peut pas se tenir sur toute l’étendue du territoire.

Vêtus en rouge et en blanc, casquettes rouges sur la tête, des milliers de personnes ont pris part à ce grand meeting organisé par la Plateforme « An tè, A bana : Touche pas à ma constitution». Parmi les manifestants, on peut citer le vice-président de la Plateforme « An tè Abana », l’honorables Amadou Thiam non moins président de l’Adp-Maliba, le président du Parti pour la renaissance nationale (Parena), Tiébilé Dramé, Dr Madou Diallo de l’URD, Nouhoum Togo du Pdes, Souleymane Koné des Fare An Ka wuli, Djiguiba Keïta alias PPR du Parena, le secrétaire général de la CSTM, Hammadoun Amion Guindo, le chroniqueur Ras Bath, l’artiste Master Soumi, l’ex conseiller à la présidence, Etienne Fakaba Sissoko, les leaders du Mouvement trop c’est trop, Amara Sidibé, Amadou Bédi Daou, et bien d’autres personnalités.

C’est à 16h 35 minutes que les travaux ont pu commencer. On pouvait lire sur les banderoles : « plus de 600 morts depuis janvier : insécurité résiduelle ? », « La guerre à Kidal et Ménaka, insécurité résiduelle?», « Manassa-IBK, les familles des disparus vous regardent». Lors de ce grand meeting, il y a eu une vingtaine d’intervention. Le ton sera donné par le vice-président de la Plateforme « Antè Abana, touche pas à ma constitution », l’honorable Amadou Thiam. Selon lui, ce meeting est organisé pour attirer l’attention du pouvoir public sur l’insécurité qui prévaut au nord du Mali et par la suite, inviter le président de la République à retirer son projet de révision constitutionnelle. A l’en croire, cette révision n’est pas opportune eu égard de l’insécurité qui sévit au Mali. A ses dires, il y a eu beaucoup de tentatives pour déstabiliser la Plateforme parmi lesquelles la condamnation de Ras Bath par le tribunal de la Commune IV du district de Bamako. « La plateforme est plus que jamais engagée, il n’y a plus de recul possible. C’est la énième fois que le peuple malien fait entendre sa voix, nous avions fait le 15 juillet dans presque toutes les régions du Mali, dans la diaspora. Aujourd’hui encore, nous avons fait la grande mobilisation », a-t-il dit. Il a invité le pouvoir public à faire en sorte que l’administration, les forces de l’ordre puissent retourner au nord du Mali avant toute question référendaire.

« A bas le referendum ! »

Il sera suivi par le président du Parena, Tiébilé Dramé qui n’a pas mâché ses mots. « Cela fait sept semaines que nous invitons le président de la République, Ibrahim Boubacar Keïta à retirer son projet de révision constitutionnelle. Ce n’est ni le moment, ni la manière de réviser la constitution », a-t-il dit. Avant de déplorer l’absence de l’administration au nord du pays. « Il y a l’instabilité, l’insécurité au nord du Mali. Nous avions un président de la République qui veut organiser un referendum sur un territoire qu’il ne contrôle pas. Chaque semaine, nos soldats tombent, chaque semaine, le sang coule au Mali. Les événements de Kidal, de Ménaka, de Mopti montrent à l’évidence que le pouvoir central de Bamako ne contrôle pas le territoire malien. Un président de la République ne doit pas violer la constitution. Il a juré devant Dieu et devant le peuple malien de respecter la constitution, et il doit respecter cette constitution. Le président est invité encore une fois à écouter les aspirations profondes de son peuple. Le président est invité à retirer son projet de révision constitutionnelle. Il faut éviter de s’embarquer dans des manœuvres dilatoires, c’est pourquoi les maliens sont sortis encore une fois, c’est une journée historique et je crois que cette journée historique aura une résonnance profonde encore une fois à travers le Mali et à travers le monde », a souligné le président Tiébilé Dramé. Il a invité le président à écouter la voix du peuple Malien. «Il a l’obligation de respecter la constitution, il faut qu’il cesse de diviser son peuple», a conclu Tiébilé Dramé. Quant à Abdrahamane Diarra de l’Union pour la République et la démocratie (URD), le Mali appartient à tout le monde. De ce fait, il a invité le président à retirer le texte. « La situation a dégénéré dans tous les pays qui ont voulu réviser leur constitution par la force », a averti le président de la jeunesse URD. Pour sa part, le secrétaire général de la CSTM, Hammadoun Amion Guindo a fait savoir que les maliens sont contre cette révision constitutionnelle. « C’est la 4ème grande mobilisation du peuple contre la révision », a-t-il rappelé. Il a invité les autres membres de la Plateforme à initier une action d’envergure afin de faire reculer le président dans cette initiative de révision de la constitution du 25 février 1992. Ibrahima Kébé de la plateforme enfoncera le clou. « Soit le président retire le projet, soit on lui retire le pouvoir de façon démocratique et populaire », a-t-il dit. L’ex conseiller à la présidence, Etienne Fakaba Sissoko a souligné que beaucoup de choses prouvent que le président est incapable de gérer le pays. Pour Abba Alhousseini Maïga des Fare Anka Wuli, les présidents Alpha O Konaré et ATT ont retiré leur projet de révision constitutionnelle en écoutant le peuple, or, poursuit-il, le président IBK refuse d’écouter son peuple. Aux dires de Amara Sidibé du Mouvement trop c’est trop, cette révision constitutionnelle n’est pas bonne pour la démocratie malienne. Selon Mariam Macalou de la Plateforme « Antè Abana » de France, le report n’est pas demandé mais plutôt un retrait pur et simple du texte.

Le moment tant attendu a été l’arrivée de Ras Bath au lieu du rassemblement et sa prise de parole aux environs de 18h 20 minutes sous les ovations des manifestants. Ras Bath sur un véhicule, vêtu en rouge, a, tout d’abord, salué les responsables de la Plateforme, Soumaïla Cissé, Tiébilé Dramé, Hammadoun A Guindo et bien d’autres pour leur lutte. Avant de déplorer la donation de 600 millions de FCFA à Me Cecalldi de la France par le ministre Kassoum Tapo. Selon lui, les militaires sont sous équipés. A l’en croire, ce n’est pas le moment de réviser la constitution au regard de l’insécurité. Selon lui, le président IBK est dans l’erreur. A ses dires, c’est fini la corruption. « A bas le referendum, on ne veut pas de cette révision constitutionnelle, A bas le général voleur, A bas le député voleur, A bas les ministres voleurs, on va choquer pour éduquer, énerver pour éduquer », a-t-il martelé. Enfin, il dira que la communauté internationale a l’obligation d’être honnête avec le peuple malien.

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Aguibou Sogodogo

Source: Le Républicain 

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