Le parti Solidarité africaine pour la démocratie et Indépendance (SADI) a animé, le 1er août 2017, à son siège à Djélibougou, une conférence de presse sur le thème: la bonne gouvernance passe par la récupération et la réhabilitation des sociétés d’Etat privatisées qui ne respectent pas leur cahier de charge et leur cession aux opérateurs privés plus entreprenants ; l’application stricte des clauses résolutoires des sociétés et entreprises privatisées ; la lutte implacable contre la corruption et les détournements des deniers publics ; l’audite et la relecture des contrats miniers.
La conférence a été animée par le président du parti, le docteur Oumar Mariko, député à l’Assemblée nationale du Mali. On notait la présence du secrétaire à l’organisation du Parti SADI, l’honorable Amadou Doumbia et de Monsieur Boubacar Fofana, membre du bureau politique du parti.
D’entrée de jeu, M. Doumbia a présenté la «déclaration du parti sur les affrontements en cours entre la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA) et la Plateforme». En substance, le parti a exprimé sa consternation à l’annonce de la violence des affrontements et s’est vu horrifié par l’ampleur des massacres et des déchirures. Le Parti SADI appelle à la retenue et exige le cessez-le feu immédiat. Il appelle le président de la République et le gouvernement à arrêter la spirale des violences destructives dont ils sont responsables.
Le Parti SADI demande au président de la République de mettre en œuvre un véritable processus de réconciliation devant conduire à la dissolution des milices et autres groupes armés.
Il rappelle son opposition de tous les temps au recours aux milices pour assurer le rôle de l’armée régulière. Il met en garde le gouvernement contre les dangers d’une telle politique dont les dérives ont entraîné l’affaiblissement de l’Etat, depuis 2012.
Parole a ensuite été donnée au conférencier pour examiner le thème de la conférence. C’est ainsi que le docteur Oumar Mariko a exposé les conditions véritables sans lesquelles il ne peut y avoir de bonne gouvernance.
Entre autres, il a dit et redit l’impérieuse nécessité pour l’Etat de récupérer les sociétés et entreprises d’Etat privatisées dont les acquéreurs ne respectent pas leurs engagements et cela en vue de les rétribuer à des opérateurs privés plus crédibles et plus entreprenants. La bonne gouvernance, selon le conférencier, c’est aussi la lutte implacable contre la corruption et la délinquance financière.
Enfin, selon Mariko, il faut absolument l’audit et la relecture des contrats miniers en République du Mali, tant il semble que dans ce domaine le peuple malien a besoin de savoir à qui ces contrats profitent réellement. C’est après l’élucidation du thème de la conférence que l’honorable député de Kolondiéba a abordé la question de la révision constitutionnelle à laquelle s’accroche le président de la République Ibrahim Boubacar Keïta (IBK) et la problématique de la confection des cartes NINA.
Le président du Parti SADI, Oumar Mariko, a martelé avec force son opposition à la révision constitutionnelle telle que voulue par IBK. Il a estimé qu’IBK doit purement et simplement abandonner son projet de révision constitutionnelle à ce moment crucial que traverse le Mali. Au nom de son parti, il a demandé une mobilisation sans réserve contre cette révision constitutionnelle.
S’agissant de la confection de la carte NINA, Mariko a fait savoir que son parti s’est battu corps et âme contre l’attribution de ce marché à une société française. Il a notamment insisté sur les difficultés d’obtention de ladite carte à l’intérieur du Mali comme à l’extérieur.
Docteur Mariko a nommément cité le cas des Maliens résidant en Mauritanie comme dans bien d’autres pays étrangers. Il estime qu’il est du devoir et du droit des citoyens d’exiger du régime une distribution efficiente des cartes NINA partout où le besoin se fait sentir. Cela s’avère indispensable à la crédibilité des élections à venir.
D’autre part, le conférencier demande la mobilisation contre les milices qui empêchent les manifestants de revendiquer leurs droits légitimes.
Quant à la question du Nord, elle ne peut être réglée que par les Maliens eux-mêmes. Il a insisté sur la responsabilité du régime politique soutenu par des partis politiques qui font double jeu. Ces partis sont entre autres le RPM, le CNID, Yèlèma, CODEM, MIRIA, MPR, UDD, sans oublier le parti ADEMA. Aux dires du conférencier, ce sont ces partis politiques qui poussent IBK dans son aventure sans jouer avec lui un franc-jeu. Il serait venu vingt ans (20) ans plutôt ce serait mieux !
Après ce tour d’horizon des problèmes qui accablent le Mali, l’honorable Mariko s’est prêté aux questions des journalistes. Ainsi, un confrère a relevé que le conférencier a occulté la responsabilité de la communauté Internationale dans la crise malienne. Le conférencier a répondu qu’il ne disculpe pas la communauté internationale, mais qu’à voir certains faits, nul doute que la responsabilité incombe essentiellement aux Maliens notamment aux régimes qui se sont succédé dans notre pays depuis la chute de Moussa Traoré.
A titre d’exemples Mariko dit que les milices qui rendent la vie difficile aux Maliens sont la pure création des Maliens. Par ailleurs, il estime que bien de chefs rebelles appartiennent à des formations politiques nationales.
D’autre part, en ne choisissant pas un patronyme du Nord comme gouverneur de Kidak, cela aurait facilité la réconciliation des cœurs et des esprits. Mais en choisissant un proche de la Plateforme, on n’arrange pas bien les choses. Un tel choix ne découle pas de la communauté internationale.
Pour mettre l’accent sur la responsabilité des dirigeants maliens dans la catastrophe que nous vivons, le conférencier dit que Soumeylou Boubèye Maïga a fait détruire des avions et des missiles de fabrication russe par des Français. Une occasion pour ceux-ci de s’approprier la technologie russe .C’est bien là le Mali et non la Communauté internationale.
Il a aussi touché du doigt les recrutements dans les corps qui ne se font pas dans les règles de l’art. Bien au contraire ! Il n’y a pas ici la Communauté internationale. Parmi les divers sujets abordés, il y a les mariages et la démographie. Mariko trouve qu’il faut combattre les dépenses ostentatoires lors des cérémonies de mariage car la vie ne se limite pas aux mariages et qu’il faut faire des enfants en gogo.
S’agissant de la Commission d’enquête parlementaire à Kidal suite aux évènements douloureux survenus là-bas entre la CMA et des éléments des Forces armées maliennes (FAMAs), en 2014, un haut responsable du Mouvement national pour la libération de l’Azawad (MNLA) a laissé entendre que son mouvement va se soumettre à ladite enquête parlementaire. Mais, aucun député n’a osé aller sur le terrain sauf le président du Parti SADI.
Par ailleurs, sur un autre terrain non moins important, les journalistes ont évoqué le procès Ras Bath et Amadou Haya Sanogo. Concernant Ras Bath, Mariko dit qu’il n’a pas bien suivi le dossier, mais que visiblement, on ne doit pas faire taire quelqu’un pour ses opinions.
Concernant Amadou Haya Sanogo, Mariko dit que la contre expertise ne dit pas ce que dit l’expertise. Dans ces conditions, il fallait renvoyer le procès ouvert à Sikasso à une date non indiquée.
Au sujet du 30 avril 2012, le conférencier qualifie de patriotique la réaction de Sanogo et de ses hommes. Ainsi, le Parti SADI par la voix de son président salue et félicite cet acte patriotique. Dans ce cas d’espèce, ce sont des mercenaires des pays de la CEDEAO comme la Côte d’Ivoire et le Burkina Faso qui ont prêté main forte à des soldats du Camp des commandos parachutistes de Djikoroni pour ouvrir les hostilités contre notre armée nationale.
L’acte le plus crapuleux dans cette histoire c’est que ce sont des politiciens maliens qui ont fait des sacrifices pour que Sanogo soit éliminé par certains éléments de nos bérets rouges appuyés par les mercenaires ivoiriens et burkinabè. Ils ont échoué. Ce sont ces commanditaires de cette agression qui doivent être aujourd’hui à la place de Sanogo.
Enfin, le dossier de l’Huilerie cotonnière du Mali (HUICOMA) n’a pas été occulté de même que les doubles résultats du BAC 2017 à Koulikoro.
Pour le conférencier, le ministre Mohamed Ag Erlaf doit s’assumer en faisant passer les recalés du second résultat sous la dénomination des erreurs de l’administration et punir les responsables d’une telle calamité.
Quant aux travailleurs de l’HUICOMA, Mariko dira qu’ils ont raison de revendiquer leurs droits légitimes. Mais, fera-t-il enfin remarquer, des fois, les travailleurs sont complices de la liquidation des sociétés et entreprises d’Etat dans la mesure où dès qu’on parle de liquidation, de ces sociétés, lesdits travailleurs, au lieu de dire qu’ils ne sont pas d’accord, se pressent de dire: «Payez-nous nos droits».
Dans ces conditions, la privatisation de ces joyaux devient de l’eau à boire. Il faut donc que les gens apprennent à s’assumer pleinement et entièrement au Mali.
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Fodé KEITA
Source: Inter de Bamako