Après l’expiration de leur ultimatum du mardi 15 août 2017 lancé au président de la République pour le retrait de son projet de Constitution, les responsables de la Plateforme ” Antè A Bana-Touche pas à ma Constitution ” étaient face à la presse, le mercredi 16 août, à la Maison de la presse, pour expliquer à l’opinion publique nationale et internationale les raisons du report de la grande marche prévue le même mercredi.
La conférence était principalement animée par le vice-président de la Plateforme, l’honorable Amadou Thiam. Pour la circonstance, il avait à ses côtés le porte-parole du Collectif pour la défense de la République (Cdr), Mohamed Youssouf Bathily alias Ras Bath, le secrétaire chargé à la Communication de la Plateforme, Nouhoum Togo et plusieurs cadres du regroupement opposé à la tenue du référendum.
Selon l’Honorable Amadou Thiam, cette conférence de presse vise à partager avec l’ensemble de la population malienne les conclusions de la médiation des chefs coutumiers de Bamako et des leaders religieux ayant abouti au report de la grande marche prévue dès le lendemain de l’expiration de l’ultimatum donné au président IBK pour le retrait pur et simple de son projet de révision constitutionnelle, c’est-à-dire le mercredi 16 août.
Pour le député élu en commune V du district de Bamako, ce report est intervenu suite à un certain nombre de garanties données par la médiation. “L’équipe de la médiation constituée des chefs coutumiers de Bamako et des leaders religieux a rassuré que lors de leur rencontre avec le président IBK, ce dernier s’est engagé à retirer son projet de révision constitutionnelle, à rencontrer les membres de la Plateforme Antè A Bana et à autoriser ses visiteurs à rencontrer la Plateforme afin que celle-ci renonce à sa marche du mercredi, suite à l’expiration de l’ultimatum lancé “, a-t-il précisé.
À en croire le conférencier, c’est à l’issue de ces échanges avec les membres de la médiation que la Plateforme a décidé de reporter au samedi 19 août prochain sa marche citoyenne et populaire qui exigeait la mise en accusation du président IBK devant la Haute cour de justice pour “ haute trahison “.
Ainsi, dit-il, la Plateforme prend à témoin l’ensemble du peuple malien par rapport aux efforts consentis par ses membres pour obtenir une issue dans le cadre du dialogue et de la médiation de nos chefs coutumiers de Bamako et nos leaders religieux. Et d’espérer que ce délai permettra d’obtenir du président de la République l’abandon du projet de révision constitutionnelle et une adresse solennelle à la nation dans ce sens.
En réponse à la question relative à la position des membres de la médiation dans le cas où le président IBK n’honorerait pas son engagement de retirer le projet, l’Honorable Thiam a affirmé que les chefs coutumiers de Bamako et les leaders religieux ont donné l’assurance de rejoindre la Plateforme si jamais IBK ne retirait pas son projet dans le délai requis. Par rapport à la question relative au changement de l’itinéraire proposé par le gouverneur du district de Bamako, le conférencier dira que la marche est un droit reconnu par la Constitution et la Plateforme ne compte pas renoncer à ce droit sous aucun prétexte. Avant de rassurer que la Plateforme n’a aucun projet politique pour les élections générales de 2018. Elle n’a qu’un seul combat : le retrait pur et simple du projet de révision constitutionnelle du président IBK car elle estime que le moment ne s’y prête pas. Pour sa part, le porte-parole du Cdr dira que le retrait du projet de révision constitutionnelle est l’idéal, mais c’est également un acte patriotique. Car, ajoute-t-il, à l’analyse, le projet de la nouvelle Constitution n’augure rien de bon au Mali et à sa génération future, ” le retrait s’inscrit dans la ligne de la grandeur “.
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Boubacar PAÏTAO
Source: Aujourd’hui-Mali