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Elections communales au Mali: l’enjeu de la sécurité

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Ce dimanche, 7,2 millions de Maliens sont appelés aux urnes pour élire plus de 10 000 conseillers municipaux. Officiellement, les bureaux de vote sont ouverts dans 688 des 703 communes que compte le Mali. Mais la campagne a été terne, notamment à cause des problèmes liés à la situation sécuritaire.

A environ 300 kilomètres au nord de Bamako, la commune malienne de Souleye. Aucune affiche de campagne. Selon un responsable de l’opposition malienne ce sont les jihadistes qui ont imposé leur loi. Un candidat aux municipales qui a voulu s’opposer a failli être tué.

Un peu plus au Nord, dans la région de Mopti, les autorités administratives ont été plutôt réalistes. Une grande réunion s’est tenue avant la campagne. Objectif, marquer au noir sur une carte les localités où à cause des problèmes liés à l’insécurité il serait difficile d’organiser les opérations de votes.

Dans le grand Nord, la situation est plus critique. A part les villes de Gao et de Tombouctou, les candidats reconnaissent qu’il faut ouvrir deux fois les yeux avant de circuler. Quelques heures avant le début du scrutin de ce dimanche, au nord-ouest par exemple, des hommes armés se sont attaqués au matériel électoral. Une panique s’est installée.

Reste le cas de Kidal au Nord-Est aux mains des groupes armés. Personne n’a vu sur place trace de campagne. Les ex-rebelles ne veulent pas entendre parler des élections. Une dissidence en leur sein est plutôt pour la tenue de ces municipales, mais comme pris entre deux feux, les électeurs n’ont pas été trop visibles pendant la campagne électorale.

Quelle est la présence des islamistes sur le territoire malien ?

Après l’intervention militaire française en janvier pour empêcher les jihadistes de prendre le contrôle du centre du pays, l’armée française a libéré des villes du nord du pays aux mains des mêmes jihadistes. Aujourd’hui, quelle est la présence de ces islamistes sur le territoire malien ?

Les jihadistes ne contrôlent pas aujourd’hui à proprement parler une seule ville du Mali où ils appliquent au grand jour leur loi. Mais une évidence : la technique de la guérilla qu’ils imposent à leurs adversaires leur permet d’être présents, au Nord, au Sud, à l’Est et à l’Ouest.

Leurs bases ? Le nord du Mali. Kidal, pour le groupe islamiste Ansar Dine et ses alliés d’Aqmi, Gao, pour le Mujao, pour aussi les homes de l’islamiste algérien Moktar Belmoktar, et la région de Tombouctou où l’Algérien Abou Yeyiah Hamame, chef d’Aqmi au Mali, sévit. Mais précisons que des passerelles existent entre tous ces groupes qui peuvent se retrouver hors de leur milieu naturel. Au centre, le groupe islamiste Ansar Dine a une katiba, c’est-à-dire une unité combattante.

Composée de ressortissants de la région, cette katiba descend parfois plus au Sud pour mener des opérations, comme d’autres groupes islamistes, notamment vers Bamako, et vers la frontière ivoirienne.

Dans les prisons maliennes aujourd’hui, il y a une bonne trentaine de présumés jihadistes arrêtés. Un responsable des services de sécurité explique : ce qui est frappant, c’est qu’ils sont quasiment tous des jeunes. Beaucoup de Maliens. Mais également des étrangers dont certains sont en contact avec des islamistes dans des pays voisins du Mali.

Source :RFI

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