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Général Didier Dacko: « Il y a une grande mobilisation au niveau états-Majors »

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Didier Dacko

 

L’histoire retiendra que notre compatriote, le général Didier Dacko, a été le premier officier à diriger la Force conjointe du G5 Sahel dont le commandement opérationnel est basé à Sévaré. Dans un entretien qu’il a accordé à L’Essor, l’ancien chef d’état-major général des Armées donne des détails sur l’opérationnalisation de cette force et la mission qui l’attend

L’Essor : Pouvez-vous nous expliquer pourquoi le choix de Sévaré pour abriter le poste de commandement central de la Force conjointe du G5 Sahel ?

Général Didier Dacko : Le choix de Sévaré a été retenu de commun accord avec les chefs d’état-major des armées des pays concernés. Sévaré parce que nous estimons que la zone est beaucoup plus proche du centre des activités du terrorisme qui constituent en quelque sorte l’objectif même de la création de cette force conjointe. Il s’agit donc de rapprocher le commandement de la menace réelle pour la sentir au quotidien et appréhender les différents défis qui vont se présenter.

L’Essor : Concrètement comment se fera le déploiement des troupes sur ce vaste espace qu’est le Sahel ?

Général Didier Dacko: En fait, ce sont les zones frontalières entre les pays du G5 Sahel qui constituent les zones d’opération de la force conjointe. C’est le cas entre le Mali et la Mauritanie. Les deux pays vont travailler ensemble sur la zone frontalière. De la même manière, le Tchad et le Niger vont travailler ensemble à l’est. Et au centre, il y a une autre zone d’opération qui regroupe le Mali, le Burkina Faso et le Niger. Ces trois pays vont collaborer dans ce secteur. C’est dire que toutes ces troupes seront déployées dans des territoires nationaux les concernant, mais il y a une synergie d’action assez étroite entre ces différentes troupes au niveau des zones frontalières pour conduire les opérations.

L’Essor : Au-delà de la mobilisation et des plaidoyers des chefs d’Etat auprès de la communauté internationale, où en sommes-nous réellement avec la préparation des troupes ?

Général Didier Dacko : Il y a eu beaucoup de chemin parcouru depuis novembre 2015 où les chefs d’Etat ont émis la volonté de mettre en place cette force conjointe. De ce moment à nos jours, il y a eu beaucoup d’avancées. Ce que je peux dire, c’est que des concepts stratégiques ont été élaborés et validé par l’Union africaine (UA) et une autorisation de déploiement de la force conjointe a été obtenue auprès des Nations unies au mois de juin dernier. Actuellement, nous sommes à la phase de l’opérationnalisation de la force. Ce qui veut dire que c’est déjà concret avec le PC de Sévaré et les autres sites qui ont été localisés. C’est dire qu’il y a une grande mobilisation au niveau des états-majors pour réellement mettre en place cette force.

L’Essor : Pouvez-vous nous décrire l’ampleur de la menace terroriste dans la zone du Sahel ?

Général Didier Dacko : C’est une menace globale sur toute la planète. C’est une menace dont la réponse n’est pas seulement militaire mais elle englobe un certain nombre de paramètres qu’il faut prendre en compte. Cela ne veut pas dire que l’aspect militaire n’a pas d’importance dans cette réponse.
Et c’est cet aspect que la force conjointe gère particulièrement avec une prise en compte transfrontalière de toutes les menaces qui y sont liées comme le trafic d’être humain et de drogue, la criminalité. Ces phénomènes ont prospéré du fait que ces endroits ont été abandonnés depuis longtemps par les forces.Le but actuel est de réinvestir ces zones avec les populations pour qu’elles reviennent dans le giron de l’Etat.

L’Essor : La réussite de votre mission dépend en partie de l’implication des populations. Quel appel avez-vous à leur lancer ?

Général Didier Dacko : Je peux rassurer les populations que la dynamique terroriste est vouée à l’échec, car elle ne peut pas remettre en cause l’ordre actuel du monde comme ces organisations le prétendent. Il faut que la jeunesse actuelle sache que le fait de se lancer dans des aventures sans issu est un danger pour leur avenir, pour leur vie et ceux des autres.

L’Essor : Depuis 2012, l’Armée malienne a connu beaucoup de remises à niveau. Aujourd’hui comment se porte le moral des troupes ?

Général Didier Dacko : En tant que commandant de la Force du G5 Sahel, il m’est particulièrement difficile de parler du moral des troupes qui est du ressort du chef d’état-major.
Je peux tout de même vous assurer que les officiers au niveau du PC de la Force conjointe du G5 Sahel sont engagés et déterminés à avancer dans les missions qui leur ont été confiées.

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Propos recueillis
par L. A.

Source: L’Essor

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