Le chef de l’Etat de la Mauritanie, Mohamed Ould Abel Aziz, a effectué, le lundi dernier, une brève visite à Bamako. Durant son passage dans notre capitale, il a eu un entretien avec le président de la République, Ibrahim Boubacar Keïta. Les deux dirigeants ont surtout évoqué la mise en place du G-5 Sahel dont fait partie le Mali et la Mauritanie.
Cependant, au Mali l’on a encore en mémoire le rôle joué par le régime de Nouakchott dans la déstabilisation du Nord du Mali. En effet, en 2012, des responsables du Mnla (Mouvement national de libération de l’Azawad) ont été accueillis, hébergés et financés par le pouvoir mauritanien. Et c’est à partir de ce pays voisin que plusieurs attaques ont été lancées contre des localités maliennes.
A l’époque, Abel Aziz, sous les injonctions de Nicolas Sarkory, agissait contre le Mali, via le Mnla. Aussi, le chef de l’Etat mauritanien était dans une logique de règlement de comptes personnels avec le président Amadou Toumani Touré.
Quel sera le rôle de la Mauritanie au sein du G-5 Sahel ? Une question d’autant importante que ce pays avait posé des conditions pour sa participation au sein des forces internationales déployées au Mali.
Au-delà, les dirigeants mauritaniens ont toujours joué un jeu trouble dans le Sahel. Et pour certains observateurs, Nouakchott serait même de mèche avec des terroristes notoires qui agissent dans la zone. Ce qui fait que la Mauritanie est aujourd’hui le seul pays de la sous-région à ne pas être touché par des attaques terroristes…
Situation au nord du Mali :
IBK tourne en rond !
Après avoir passé quatre longues années à constater les dégâts du pourrissement de la situation sécuritaire au Nord du Mali, le président IBK tente actuellement le forcing pour le démarrage du G-5 Sahel.
Après s’être rendu à Mopti pour l’installation du commandement, le président IBK s’est précipité le lundi dernier pour aller à N’Djamena, chez Idriss Deby. Le Tchad étant le pilier de la nouvelle organisation.
Mais, le G-5 Sahel ne saurait à lui seul masqué les nombreuses failles du processus de stabilisation du Mali. Entre un accord de paix qui piétine à cause de la duplicité de la CMA et une présence des forces onusiennes (Minusma) qui est loin d’amener la paix, l’on est en droit de se poser des questions sur le déploiement de cette nouvelle force sous la bannière du G-5.
Mais, le président et les Maliens doivent comprendre qu’aucune force étrangère ne viendrait faire le travail à notre place. Alors, la priorité doit être le renforcement des capacités de l’armée malienne. Pas de courir derrière les autres !
Mohamed Ould Abel Aziz parrain Mnla Bamako
La Rédaction
Source: L’Aube