La salle de réunion du « Sofitel Amitié » de Bamako a abrité les troisièmes assises de la Convention des Partis Politiques de la Majorité Présidentielle (CMP) sous l’égide du Pr Mamadou Kassa Traoré, président du parti MIRIA et vice-président de la CMP remplaçant, DR Bocari Tréta empêché. L’occasion était propice pour, passer au peigne fin les quatre années de règne du Président IBK au Mali. La grande surprise a été l’absence remarquée du parti majoritaire à cette conférence-débat.
Dans son discours de bienvenue des participants à ces troisième assises de la CMP coïncidant avec le quatrième anniversaire du règne d’IBK à Koulouba, Kassa, s’est réjoui du bilan du Chef de l’Etat qu’il dit que la CMP a accompagné et encouragé. « Nous fêtons avec éclat cet anniversaire », a dit Kassa Traoré. Selon l’orateur, le Président IBK en venant à Koulouba en 2013, a trouvé le pays dans une situation très difficile.
Un accord imposé
Pour le président par intérim de a CMP : « Le Président s’est mis au travail avec son programme le Mali d’abord qui a vu les conditions de vie des maliens s’améliorées chaque année malgré qu’il ait trouvé un pays effondré du fait du coup d’état, des affres de la rébellion ». Selon Kassa, le Chef de l’Etat a su s’approprier de l’accord d’Alger qui faut-il le rappeler nous a été imposé ; il a su poser les jalons d’une révision constitutionnelle; organiser une conférence d’Entente Nationale assortie d’une Charte pour la paix et la réconciliation grâce à la capacité d’écoute, de grandeur du locataire de Koulouba. Aussi, l’orateur a rappelé le programme Présidentiel d’Urgences Sociales qui prend en compte des secteurs vitaux du pays tels que: la Santé, l’Education, l’emploi, la pauvreté.
Quatre thèmes débattus
Quatre thèmes ont été animé au cours de la conférence débat : – L’évolution économique et les conditions de vie des populations de 2013 à 2016, animé par Dr Ibrahim Bocar Bah, président du parti UM-RDA Faso Jigi, Dr dans les Sciences de l’Economie non moins Conseiller spécial du Chef de l’Etat; paix, sécurité et stabilité, animé par Dr Boubacar Boubou Dicko, président du parti UMPC, Emplois, animé par Mme Raky Talla, Ministre de la Fonction Publique et Mme Sidibé Aminata Diallo, présidente du parti REED et ancienne Ministre, a exposé sur la promotion féminine. Les quatre années d’IBK ont été ainsi passées au peigne fin par ce quatuor face à une salle archicomble et en présence de certains collaborateurs directs du Président de la République.
Pour l’occasion, outre ces personnalités, des ministres, des députés de la CMP et la presse étaient présents.
Dans communication basée du l’évolution économique du Mali de 2013 à 2016 et les conditions de vie des populations, Dr Ibrahim Bocar Bah, s’est appesanti sur des chiffres de la Direction Nationale de la Statistique, du FMI, de la Banque Mondiale pour étayer ses propos et défie quiconque de la contredire.
Un Mali effondré à l’arrivée d’IBK, se relève en force quatre ans de nos jours
Le conférencier a rappelé que le Président IBK est arrivé à Koulouba sur la base de son programme présidentiel : « Le Mali d’Abord » qui est basé sur la sécurité, la paix, le développement, la santé, l’éducation. « A son arrivée, le Chef de l’Etat a trouvé le pays effondré, l’économie dans le rouge. Le Mali était dans le creux de la vague ; des régions du Nord inactives, le pays endetté. Mais avec détermination, notre pays a vu ses recettes progressées de 18% par an selon le dernier rapport du FMI ». Mieux dira Dr Bah, en 2016, les recettes ont augmenté de 20% contrairement aux autres pays de l’UEMOA ; les richesses du pays à travers notre PIB en 2014 étaient estimés à 27,3%, ont progressé de 30% alors que les normes de la CEDEAO prévoyaient 70%. Selon l’orateur, le pays s’est endetté pour se développer. Pour les crédits à l’économie est passé au-delà de 19%. Pour ce qui est des investissements poursuit le conférencier, alors que l’Uemoa prévoyait 20%, le Mali est à 34% passant de plus de 460,4 milliards à 739 milliards de nos francs et une dépense du personnel de 33%. Ce qui a vu le FMI apprécier la situation budgétaire du Mali qu’elle a qualifiée d’améliorée et une croissance vigoureuse ».
L’Agriculture a fait des bons en avant
Selon Dr Bah, le gouvernement a investi 15% du budget dans l’Agriculture qui a permis de bons résultats car la production est passée à plus de trois millions de tonnes ; sur 100 000 ha qui devaient être aménagés, 71 000 ha ont été mis en valeur/ quant à la production d’or qui emploie plus de 12 000 personnes a vu plus de 150 milliards investis dans les mines selon le rapport « Doing Busness » de 2016 qui classe le Mali à la 141ème place sur 190 pays concernés. Aussi, l taux de croissance du pays en vingt ans a progressé de 4% ;
Au plan de la sécurité, des efforts ont été consentis par le Président IBK, explique Dr Bah par ces propos : « Mise en place de la Loi de Programmation Militaire ; la Loi de Programmation relative à la sécurité pour faire face à la donne sécuritaire dont seul le Mali ne saura juguler sans une synergie d’actions des pays de la bande sahélo-saharienne ; d’où la création du G5 Sahel ».
Koulouba a réussi de bons résultats
Pour le conférencier, le locataire de Koulouba a réussi ces résultats mais avec beaucoup de contraintes, de difficultés entre autre au plan de l’industrialisation, notre pas arrivé à transformer que -4% de ses matière premières. Qu’à cela ne tienne, IBK a su réduire la pauvreté grâce au taux de croissance de 7% enregistré pour 0,2% de réduction de la pauvreté, ce qui est insignifiant au regard des attentes ; investissement de 250 milliards de FCFA/an dans le secteur de l’or malgré une situation sécuritaire latente. Le programme Présidentiel d’Urgences Sociales basé sur des secteurs sensibles comme la santé, l’éducation, la sécurité, la lutte contre la pauvreté est arrivé au bon moment ». Enfin, pour le conférencier, la conjugaison des efforts de tous les fils du pays permettra d’avancer et de faire face aux défis qui nous assaillent.
« Paix, sécurité » développé par Dr Boubacar Boubou Dicko, président du parti UMPC, a retenu l’haleine du public puisque d’actualité.
Campant le décor, le conférencier a rappelé qu’en arrivant à Koulouba en 2013, l’Etat était absent dans les régions du Nord. « Le compromis trouvé à Ouagadougou a permis d’organiser les élections présidentielles et législatives en 2013 mais ne légitimaient pas la partition du pays. Ce sont les accords de Ouagadougou qui ont servi de base pour les négociations d’Alger ».
Le président s’est vite mis à la tâche
Selon Dr Dicko, la crise a vu plus de 200 000 de nos compatriotes quitter le pays à cause de l’insécurité mais a-t-il poursuivi : « Le Président IBK s’est vite mis à la tâche. C’est ainsi qu’il a su organiser les Etats généraux sur le Nord malgré que les accords d’Alger nous a été imposés ; les Etats généraux sur la Décentralisation qui ont ouvert la voie aux réformes. Les négociations qui ont abouti à la signature de l’accord d’Alger ont ramené la paix puisque les FAMAS et les rebelles ne s’affrontent plus à part quelques conflits intercommunautaires ; une criminalité transfrontalière dont les origines viennent de la crise Libyenne. Pour ce faire, le Mali seul ne pourra pas faire face ».
La force Barkhane, le G5 Sahel
« La mise en place d’un Mécanisme de coopération lors du sommet de N’Diamena a vu la création de la force du G5 Sahel par la signature d’une convention avec l’UE, la force Barkhane ; bref la feuille de route pour cette force a dégagé un schéma directeur», a ajouté Dr Dicko. « Les formations de cinq bataillons, soit 60% des effectifs des FAMAS par l’UE dans le cadre de l’EUTM rentre dans le cadre du renforcement des capacités opérationnelles de notre armée afin qu’elle joue sa mission régalienne ; la coopération transfrontalière, ainsi celle avec l’UE à travers EUCAP Sahel, EUTM, demeurent des acquis pour le Président IBK et qui ont permis de faire face à la situation sécuritaire certes, des efforts doivent faits mais, il faut reconnaître que notre pays vient de très loin avec la crise que nous avons connu », a rappelé le conférencier.
IBK au four et au moulin sans répit
La crise humanitaire crée par la rébellion, le quatrième du genre au mali, a poursuivi Dr Dicko, a vu plus de 200 000 de nos compatriotes quitter le pays. Pour leur retour, l’Etat a consenti d’énormes efforts tels que la construction d’infrastructures de base pour leur retour ; mise en place du Mécanisme Opérationnel de Coordination (MOC) ; mise en place des Autorités Intérimaires afin de faire revenir l’Etat dans ces régions ; réinsertion ; la Loi de programmation Militaire et celle relative à la Sécurité sont autant d’acquis que le Président IBK a réussi puisque la solution sécuritaire exige la conjugaison des efforts de tous et des partenaires qui font de leur mieux.
Bons points pour IBK
En matière de création d’emplois, de promotion de la femme, de l’avis des conférenciers Mme Raky talla et Mme Sidibé Aminata Diallo, le Chef de l’Etat malgré le contexte très difficile dans lequel il a trouvé le pays, a engrangé beaucoup de points.
Pour juguler le terrorisme dans la bande sahélo-Saharienne difficile à cerner surtout par notre pays seul, la nécessité d’unir les forces est déclenchée avec le G5 Sahel».
S’agissant de l’Emploi, l’occasion était propice pour révéler les résultats positifs en la matière. Les objectifs affichés par le locataire de Koulouba dès son arrivée, soit la création de 200 000 emplois, ont été atteints.
Quant à la promotion féminine, le régime IBK, a fait de son mieux malgré la crise sécuritaire et économique grave que nous vivons depuis le coup d’état de 2012.
Absence notoire du PM, de son gouvernement…
Ce qu’il faut retenir dans ces troisième assises de la CMP, l’absence notoire du Premier Ministre Abdoulaye Idrissa Maïga et son gouvernement tout comme les membres du BPN du parti majoritaire le RPM qui ont curieusement disparu laissant le champ aux partis de la CMP (UMPC, UM-RDA, CDS Mogotiya, la CODEM, APR, PSDA et autres) faire le bilan du Chef de l’Etat, pourtant, certains n’ont aucun membre dans le gouvernement depuis l’arrivée d’IBK à la magistrature suprême. Pire, les membres du gouvernement d’Abdoulaye Idrissa Maïga ont brillé par leur absence et en particulier ceux du BPN du RPM. En clair les grosses pointures du BPN en l’occurrence ni le président du parti ,Dr Bocari Tréta, ni le SG, Me Baber Gano ou Abderhamane Sylla, n’étaient présents à la célébration du quatrième anniversaire du règne IBK à Koulouba à part de vrais amis tel que Boubacar dit Bouh Touré, un fidèle parmi les fidèles, Conseiller à la présidence de la république.
Cette situation vécue au cours des troisièmes assises de la CMP à l’hôtel de l’Amitié mercredi dernier, montre à suffisance un vrai malaise entre le locataire de Koulouba et son parti d’origine et pour lequel il n’a jamais manqué de rappeler qu’il n’est pas à la base de son élection à Koulouba.
IBK sévira-t-il contre ses camarades du RPM ?
En tout cas, les partis amis au Président et membres de la CMP, ont rempli leur contrat. Par leur absence, les camarades politiques d’IBK ont brillé par leur attitude et démontrent un malaise qui ne saurait tarder à éclater au grand jour. Les signes avant-coureurs ont vu le Directeur de Cabinet du Président de la République qui a dirigé la dernière réunion de la CMP. Avec ces troisièmes assises de la majorité présidentielle, nos informations font état d’un travail méticuleux fait par la présidence via les amis du Chef de l’Etat qui ont organisé la conférence-débat et aussi la conférence de presse de ce samedi. Il reste à savoir si le BPN a été associé ? Devrait-il attendre d’être associé ?
Par ces troisièmes assises, seuls les partis membres de la CMP ont répondu présents. Il reste à savoir quelle sera la réaction du Président IBK de retour de New-York ?
Conférence-débat CMP quatre ans IBK Manchette PM gouvernement BPN du RPM, grands absents
Bokari Dicko
Source: Mali Demain