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Municipales au Mali: premières tendances, quelques surprises

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Les élections communales maliennes, qui se sont déroulées dimanche dernier, étaient les premières depuis la présidentielle de 2013. Elles n’avaient attiré les foules. Elles ont été marquées par la désaffection des électeurs et des violences. Les résultats provisoires sont en grande partie connus. Dans la capitale, on retiendra la percée du parti au pouvoir, à l’intérieur dans les grandes villes, quelques surprises.

Dans la capitale malienne, le quarté gagnant : le RPM, parti présidentiel, qui selon les résultats provisoires enlève trois mairies sur les six. Trois autres formations politiques remportent chacune une mairie : l’URD, principal parti d’opposition ; l’Adema et le Yéléma, deux formations de la majorité présidentielle.

Mais d’ores et déjà l’opposition dénonce « une fraude massive et un recomptage des voix dans deux communes ». Le chef de cette opposition Soumaïla Cissé a écrit dans ce sens à la Céni.

A l’intérieur du pays, les résultats des grandes villes sont connus. Echec cuisant pour le parti au pouvoir à Koulikoro, à 50 km de Bamako, et fief du président de l’Assemblée nationale. L’URD, le principal parti d’opposition, remporte la mairie.

A l’ouest, le parti au pouvoir vient en tête dans la ville de Kayes et également à Tombouctou, dans le Grand Nord, par exemple. Au centre, le parti au pouvoir est battu, alors qu’à Sikasso, au sud, c’est une coalition de partis de la mouvance qui est en tête.

Dans l’ensemble, le ministère de l’Administration territoriale se dit satisfait de l’organisation. Mais les contestations se poursuivent. Après des manifestations de protestations ce mercredi dans une commune de Bamako. A Bourem, dans le nord, ce sont des centaines de personnes qui ont battu le pavé pour dénoncer des fraudes et des tentatives d’intimidation.

Une bonne participation à relativiser

50 à 56% des électeurs sont allés voter dans les régions de Kayes, Koulikouro, Sikasso, Ségou, Mopti et Tombouctou, plus de 63% dans la région de Gao. Emmanuel Diarra est socio-anthropologue au sein de l’Observatoire des dynamiques sociales Odyssée. « Compte tenu de la crise que le pays a traversée jusque-là, les reports des élections municipales, il y avait une certaine lassitude. Donc lorsqu’on compare les taux aux élections passées, ça peut paraître moins élevé, mais quand on les replace dans le contexte actuel du pays, je pense qu’on peut les considérer comme satisfaisants », analyse-t-il.

Satisfaisants sauf dans le district de Bamako, où seuls 23% des électeurs se sont déplacés. « Ce sont les élections communales et les ruraux se sentent plus concernés que par n’importe quel autre type d’élections. En ville c’est comme si les gens n’avaient pas accordé d’importance à la chose, parce qu’il y a des occupations, les gens n’ont peut-être pas pu collecter leur carte d’électeur à temps ou peut-être s’est-on dit que les jeux étaient déjà faits et que ce n’était pas la peine », avance Emmanuel Diarra.

Une participation globalement importante, mais à relativiser donc, à cause des chiffres de la capitale. Mais surtout parce que l’élection n’a pas pu avoir lieu dans la région de Kidal, ni dans plusieurs dizaines de communes du Nord et du centre du Mali en raison, selon les lieux, de l’opposition des ex-rebelles de la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA) et de la présence terroriste. Neuf soldats maliens ont été tués le jour du scrutin.

Source:RFI

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