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Edito : Il n’y a plus d’Etat

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Le directeur de publication du Journal « Le Pays », Boubacar Yalcoué

Ces derniers jours, deux faits ont fortement marqué mon attention et brisé davantage le peu de crédit que j’accordais au régime. Je n’ai cessé et je ne cesserai de le dire, depuis cinq ans, les gouvernants, compte tenu de leur façon de faire les choses, ne pourront sortir le Mali du trou dans lequel il se trouve, même d’un iota. Le principe est clair. IBK est une erreur pour ceux qui le connaissent et qui acceptent l’évidence tout simplement parce qu’ils aiment le Mali. Alors dans une situation exceptionnelle, aussi dangereuse comme celle que le Mali traverse, elle nous recommandait l’exigence de faire un choix rationnel loin de tout sentiment passionné. Dans l’œuvre, l’espoir s’est assombri. Ses choix aggravent la situation, exacerbent le gémissement et le Mali croule petit à petit sous le poids de la douleur. Le pays ne fait que subir depuis presque cinq ans et les pertes sur tous les plans sont inestimables.

Tout cela part d’une convention irréfléchie à cause du choix de nos dirigeants à appliquer à la lettre les consignes venant d’ailleurs, des maitres blancs devant lesquels ils grelotent. L’accord de paix et sa mise en œuvre catastrophique sur le terrain en est une illustration parfaite. Les groupes armés signataires ne sont pas sincères alors qu’ils bénéficient de tous les avantages. Ceux-là mis sur la liste noire de la communauté internationale ont presque occupé 90% du territoire sous la présence impuissante de l’ONU à travers la MINUSMA et la France à travers Barkhane. IYAD, KOUFFA ce sont les chefs du Mali. Ils coupent le sommeil à tout le monde. Du coup, c’est l’effondrement une à une des poutres qui tiennent le Mali depuis plus de 50 ans. L’autorité de l’Etat ne s’exerce que sur un lopin de terre du territoire malien.

Au même moment, pour revenir au sujet du jour actualité oblige, les Maliens se sont indignés. Des femmes avec des écharpes de leur imaginaire République ‘’AZAWAD’’ étaient présentes dans la capitale malienne. Elles participent à une rencontre officielle et sont même dorlotées par Madame le ministre de la promotion de la femme qui ose aussi faire des selfies avec ces dames qui de par leur attitude provocatrice confirment qu’il y a une République dans une République, que l’AZAWAD libre et autonome n’est pas un vain mot  mais une réalité. Ces mêmes dames, se sont rendues à l’Assemblée Nationale avec les mêmes écharpes. Alors dans quelle République sommes-nous ? Comprenez très bien qu’elles sont venues au nom d’un des signataires de l’accord de paix, la coordination des mouvements de l’Azawad (CMA) qui a bel et bien reconnu que le Mali est un et indivisible sous le témoignage du monde entier lors de la cérémonie solennelle de signature de l’accord à Bamako. La preuve est là aujourd’hui. Ce sont des hypocrites, des ennemis du Mali. Kouffa et Iyad valent mieux que ces hommes car ceux-ci ont clairement montré leur position. Ils ne sont pas avec le Mali. C’est par des actes de ce genre qu’on reconnait un homme et non par l’attitude machiavélique des hommes de la CMA. Ils font semblant d’être avec le Mali alors que ce sont eux la source du problème. Ils nous ont fait trop subir. Il faut que ça s’arrête. Trop c’est trop.

En marge de ces images douloureuses, le Mali s’est fait attaquer par des Guinéens le 26 novembre à la frontière dans une zone aurifère appelée Nièouleni. Déguisés en chasseurs, des militaires guinéens s’en sont pris à nos gendarmes et paisibles citoyens. Beaucoup de morts et de nombreux blessés côté malien. Cet incident passe sous silence. Un pays voisin et même frère au regard de l’histoire vient attaquer le nôtre et il n’y a aucune réaction de la part de nos dirigeants.

Voilà des faiblesses patentes de l’Etat. Les défis sont énormes et s’accroissent du jour le jour face au regard impuissant de nos dirigeants qui au lieu de penser au Mali planent dans les nuages avec l’ultime souci de tout ranger  pour eux seuls à cause de l’utopique bonheur et songer à préparer uniquement l’avenir de leurs enfants. Ils s’en foutent du Mali et réduisent les Maliens à des moins que rien.

Aujourd’hui tout porte à croire qu’il n’y a plus d’Etat. Et le peuple dans tout ça, quand  s’assumera-t-il ?  Son avenir se consume  tandis que les dirigeants et leurs acolytes vident le Mali de tout son sang. L’heure est grave. Réveillez-vous et défendez par tous les moyens votre honneur et votre dignité.

Boubacar Yalkoué

Edito n’y a d’Etat

 

Source: Le Pays

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