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Un guide pour lutter contre l’égo trip humanitaire en Afrique

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Comment se comporter sur les réseaux sociaux lorsqu’on est volontaire dans une ONG en Afrique ? Comment éviter de véhiculer des stéréotypes ? Le fond d’assistance international des étudiants et chercheurs norvégiens (SAIH) a la réponse. Dans un petit guide récemment publié sur internet, l’organisation met en garde contre les clichés du « white savior » ou « sauveur blanc » avec humour.

De notre correspondante à Nairobi,

Le cliché ou le complexe du « sauveur blanc », c’est cette idée selon laquelle de jeunes européens ou américains viennent en Afrique faire du travail humanitaire pendant leurs vacances, et aiment à se représenter en train de le faire. Selon les étudiants norvégiens membres de la SAIH, cela s’exprime aujourd’hui principalement sur les réseaux sociaux, ou les « volontouristes » comme ils les appellent, publient des photos d’eux au milieu d’enfants rachitiques, dans des écoles et des hôpitaux sur le continent.

Alors si c’est souvent fait avec les meilleures intentions du monde, l’organisation norvégienne met en garde contre des dérives, et donne des conseils : demander la permission avant de prendre quelqu’un en photo et de la publier sur les réseaux sociaux, éviter les hashtags tels que #SaveTheWorld (sauver le monde), se demander si on aimerait être pris en photo dans une situation similaire… etc…

Le tourisme de la pauvreté

Dans une vidéo publiée (voir ci-dessous) en même temps que le guide, on peut voir une jeune femme arriver en Afrique, portant minishort et décolleté plongeant, engagée dans une véritable course à la mention j’aime sur Facebook, sans faire aucun effort pour comprendre la culture. La video conclut : « La souffrance obtient plus de likes ». Pour ce projet, la SAIH a collaboré avec deux jeunes filles à l’origine d’un compte instagram à succès, appelé Barbie Savior, « Barbie la sauveuse » qui a aujourd’hui près de 140 000 followers. Ce compte parodie le même phénomène en postant des photos d’une barbie devant différents décors de savanes, ou de bidonvilles, accompagné de commentaires faussement enthousiastes, une autre manière de dénoncer ce qu’on appelle le tourisme de la pauvreté.

Casser les stéréotypes sur l’Afrique

Mais le projet vise surtout à donner une image plus nuancée du continent africain, et à entamer une réflexion sur le travail des ONG et des volontaires. Aujourd’hui, plus d’un million et demi de personnes font du volontariat chaque année pendant leurs vacances, et dépensent pour cela près de 2 milliards de dollars, ce qui en fait une industrie très lucrative.

La SAIH dit lutter contre une vision naïve de cette aide humanitaire et n’en est pas à son premier projet sur le sujet. L’association est devenue célèbre en 2012 avec une vidéo intitulée « Africa for Norway », l’Afrique pour la Norvège. Alors on y voit, en chanson, de jeunes africains qui se mobilisent pour envoyer des radiateurs en Norvège, pour sauver les Norvégiens du froid dans le cadre d’une fausse campagne appelée Radi Aid. Cette vidéo a eu tellement de succès que chaque année depuis, la SAIH organise les Radi Aid Awards, qui désignent la meilleure, et la pire, vidéo humanitaire de l’année.

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Source: RFI

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