Démission ce 29 décembre, à la surprise générale, du Premier ministre Abdoulaye Idrissa Maïga. Son successeur, qui sera le cinquième chef de gouvernement d’Ibrahim Boubacar Keïta, sera désigné dans les prochains jours.
Aucune explication officielle n’a été donnée à la démission ce vendredi d’Abdoulaye Idrissa Maïga. Celle-ci, annoncée par la présidence malienne dans un communiqué, intervient alors que l’élection présidentielle est prévue en juillet 2018 au Mali.
Quatre Premiers ministres en cinq ans
En poste depuis avril 2017, Maïga a exprimé « sa profonde reconnaissance au président de la République pour lui avoir donné l’opportunité de servir le Mali pendant cette période exaltante à des niveaux de responsabilité aussi importants », selon le communiqué de la présidence. Sa démission a été aussitôt « acceptée » par le président Keïta. « Un Premier ministre sera nommé prochainement et un nouveau gouvernement sera mis en place » à une date non précisée, a ajouté la présidence. Mais surtout, Abdoulaye Idrissa Maïga était le quatrième Premier ministre du président Ibrahim Boubacar Keïta, après Oumar Tatam Ly (septembre 2013-mars 2014), Moussa Mara (avril 2014-janvier 2015) et Modibo Keïta (janvier 2015-avril 2017).
Selon des observateurs, le chef de l’État, probablement candidat au scrutin présidentiel de 2018, se prépare pour la campagne présidentielle et cherche une meilleure maîtrise de la situation dans le nord du Mali, dont la situation sécuritaire est difficile, avec notamment les attaques djihadistes qui se multiplient.
La soixantaine, le Premier ministre démissionnaire est vice-président du parti au pouvoir, le Rassemblement pour le Mali (RPM), et originaire de Gao, principale ville du nord du pays. Ingénieur de formation, il a été le directeur de campagne de l’actuel chef de l’État lors de l’élection présidentielle de 2013.
Un contexte sécuritaire tendu
Le moins que l’on puisse dire, c’est que cela ajoute à la situation difficile sur le front de la sécurité dans le pays. Deux attaques ont été menées contre les forces maliennes cette semaine, selon l’Indicateur du Renouveau, et trois soldats maliens ont été tués jeudi 28 décembre 2017 dans une explosion de mine à Bulkessy dans la région de Mopti. Cette région était tombée en mars-avril 2012 sous la coupe de groupes djihadistes liés à Al-Qaïda. Ces groupes ont été en grande partie chassés par une opération militaire française lancée en janvier 2013. Et par ailleurs, des zones entières du pays échappent encore au contrôle des forces maliennes, françaises et de l’ONU (Minusma), régulièrement visées par des attaques, malgré la signature en mai-juin 2015 d’un accord de paix censé isoler définitivement les djihadistes. Depuis 2015, ces attaques se sont étendues au centre et au sud du Mali et le phénomène gagne les pays voisins, en particulier le Burkina Faso et le Niger.
Une réunion du G5 Sahel annoncée le 15 janvier à Paris
La ministre française des Armées Florence Parly réunira ses homologues de la force antiterroriste du G5 Sahel et de pays donateurs le 15 janvier pour avancer dans la mise en œuvre de cette force, a-t-elle annoncé vendredi dans un tweet.
« Au Sahel, nous mobilisons la communauté internationale pour que la force G5 Sahel monte en puissance, c’est pourquoi je réunis le 15 janvier à Paris mes homologues du G5 ainsi que des pays donateurs », écrit-elle. La réunion du 15 janvier vise à « avancer sur le côté opérationnel et militaire de la montée en puissance », a-t-on précisé au ministère des Armées à Paris.
Face à la dégradation de la situation aux confins du Mali, du Burkina Faso et du Niger, l’organisation régionale G5 Sahel, qui regroupe ces trois pays, ainsi que la Mauritanie et le Tchad, a réactivé en 2017, avec le soutien de la France, un projet de force conjointe antidjihadiste, initialement lancé en novembre 2015.
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Source: Le Point.fr