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Mme Dembélé Oulematou Sow, Présidente de la CAFO : « Nous allons nous battre pour l’amélioration des conditions de vie des femmes du Mali »

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Dès son élection à la tête de la coordination des associations féminines et ONG (CAFO), le nouveau bureau s’est assigné des défis à relever. Pour cela, il s’est fixé beaucoup d’objectifs pour l’amélioration des conditions de vie des femmes maliennes. Pour nous édifier plus, nous nous sommes entretenus avec la présidente du bureau, Mme Touré Oulematou Sow qui a non seulement parlé de leurs ambitions mais s’est aussi exprimée sur le communiqué de la président intérimaire du bureau sortant.

Lisez l’interview

Quel  est le sentiment que vous ressentez après votre élection à la présidence de la CAFO ?

Mme Dembélé Oulématou Sow : Je ressens un sentiment de fierté et de reconnaissance de tous les efforts des femmes Maliennes. C’est avec beaucoup de joie que j’ai accepté la confiance qu’elles ont  placé en moi. Cette assemblée générale a gagné en légitimité et en légalité. J’avoue que le défi est immense et nous comptons beaucoup sur l’accompagnement et le soutien de toutes les femmes du Mali et des autorités pour que les objectifs que nous nous sommes fixés soient atteints.

Quels sont les objectifs principaux que votre  bureau  s’est fixé ?

D’abord, avant la tenue de l’assemblée générale, nous avions effectué des placements à l’intérieur du Mali pour rencontrer et échanger avec les femmes. Nous avions, au cours de ces visites, constaté que la CAFO n’existait même plus. On a dû colmater les bureaux sortants pour essayer de reconstruire notre organisation faitière. Ce sont ces représentantes du bureau sortant au niveau des communes, des cercles, des régions et du district de Bamako qui ont participé à cette assemblée générale extraordinaire. Voilà pourquoi nous disons que l’assemblée a gagné en légitimité.

Comme tout le monde avait constaté qu’il n’ y avait pas de CAFO, il y’a donc lieu de rassembler les femmes car elles sont dispersées, il y a lieu de les organiser aussi. Nous avons jugé nécessaire de travailler sur la fluidité de l’information et de la communication car les femmes ont décrié le déficit de communication. Un autre  objectif est d’unir les femmes pour une vraie réconciliation nationale ; c’est d’ailleurs pourquoi nous avons placé le thème de l’assemblée générale sur la réconciliation nationale et sur la valorisation du rôle et de la place de la femme dans le développement de notre pays. Le  renforcement des capacités des femmes est aussi notre souci. Nous ferons en sorte  qu’il y ait toujours de communication entre la base et le bureau exécutif. Nous allons aussi travailler sur les questions d’organisation en mettant le renforcement de capacité des femmes dans la vie associative et organisationnelle.

Nous avons évoqué des relations entre les femmes et les collectivités décentralisées parce qu’il y a beaucoup de problèmes à ce niveau. Nous avons fait des résolutions en ce sens pour faire comprendre à nos collectivités décentralisées que les bureaux de la CAFO  ont mandat d’exercer le rôle de société civile et non  de politique. Nous avons ainsi  fait des clarifications à ce niveau. Il faut que les femmes connaissent leurs droits et devoirs et nous allons nous battre pour cela. Dans les jours à venir, nous allons faire un plan d’action des défis que nous avons rencontrés à l’intérieur pendant notre visite. Ce plan d’action sera structuré  en projets sectoriels dans différents domaines. Nous allons nous battre pour l’amélioration des conditions de vie des femmes du Mali.

A travers un communiqué à l’ORTM, Mme Fatoumata Sissoko, présidente intérimaire du bureau sortant,  affirme ne pas reconnaitre votre bureau.

 Quelle est votre réaction ?

D’abord, nous n’avons jamais reconnu une présidente intérimaire au sein de la CAFO. Il faut que les gens sachent leurs rôles. Nous travaillons avec nos textes, statuts et règlement intérieur  et nous respectons ce que disent nos textes. Dans ces textes, il n’est noté nulle part le rôle de présidente intérimaire. Donc, nous ne pouvons pas reconnaitre un communiqué d’une présidente intérimaire que nous n’avons jamais reconnu et reconnaitrons pas. Nous sommes et restons collées aux textes de notre organisation.

Il faut avoir des pieds sur terre  pour savoir qu’une présidente intérimaire n’est même pas habilitée à faire un communiqué du genre.  C’est l’assemblée générale qui est souveraine et  elle a gagné en légitimé et légalité. Il faut qu’elle sache que ce sont les femmes du Mali qui ont demandé l’organisation de cette assemblée générale, ce sont elles qui ont demandé la réorganisation de la CAFO et ce sont elles qui ont élu ce bureau que je dirige. Donc le communiqué est nul et non avenu pour nous. En plus, on ne veut pas se laisser nous  distraire avec de tel communiqué d’une présidente intérimaire jamais reconnue.

Le siège de la CAFO est occupé par la présidente intérimaire qui affirme ne pas vous reconnaitre comme bureau légal. Qu’allez-vous faire donc pour y accéder ?

Nous avons une grosse de justice à notre faveur qui nous autorise l’ouverture forcée des portes. Pour le moment, on veut essayer de voir à l’amiable si elles peuvent nous céder notre Siege. Nous allons envoyer des actes de l’assemblée générale à qui de droit pour résoudre ce problème. Nous demandons aussi aux autorités de nous départager. Et si cela ne se fait pas, nous allons à l’exécution de la grosse qui stipule l’ouverture forcée des portes.

Quel appel lancez-vous aux autorités maliennes  pour qu’il n’y ait pas de division entre vous, les femmes ?

Il faut que les autorités reconnaissent que nous avons fait de gros efforts mais le couronnement doit être sanctionné par leur implication explicite. Elles doivent s’assumer par rapport à la gestion de la CAFO. Nous sommes engagées à travailler, il faut qu’on nous donne l’occasion de le faire. Il faut aussi que l’autre côté sache qu’on a plus besoin d’être distraite. Le bureau sortant est caduc car il est largement en dépassement. Nous avons été très pacifiques ; nous n’accepterons pas être dans la zizanie après avoir fourni ce grand effort. Il faut que les autorités s’impliquent et disent la vérité pour nous départager.

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Réalisée par Boureima Guindo

Source: Le Pays

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