Edito méthode SBM
Le choix de Soumeylou Boubeye Maïga au poste de premier ministre afin de sauver le bateau Mali qui est sur le point de chavirer, a laissé place à toutes sortes de commentaires. Opposition, majorité, société civile, partenaires engagés dans le processus de sortie de crise au Mali se partagent entre optimisme pessimisme.
Sans plus tarder, SBM se lance dans une série de rencontre. En un premier temps, ce sont des diplomates accrédités au Mali tels que ceux de l’Algérie, Etats Unis… Puis s’ensuivent les visites de courtoisie dans les familles fondatrices de Bamako et du bureau politique national du RPM. Ses actions ont été couronnées par la réunion des partis politiques de la plateforme APM dont est membre le parti du premier ministre (ASMA) au sortir de laquelle le président du mouvement, Oumar Ibrahim Touré, du parti APR, a clairement affiché le soutien sans faille du mouvement à un des leurs devenu PM.
Une innovation dans la méthode ordinaire employée par les précédents premiers ministres. La démarche semble traduire la bonne foi de l’actuel PM et son souci d’endiguer les problèmes récurrents auxquels le régime fait face impuissamment il y a plus de quatre ans. Ces actions s’inscrivent dans la mise en œuvre du plan d’actions dénommé programme présidentiel d’urgence sociale qui a pris naissance sous Abdoulaye Idrissa Maïga et a malheureusement échoué sur presque tous les plans.
SBM veut forcer l’admiration des maliens et les partenaires en se portant comme le messie qui résoudra les maux. Ce qui entache sa crédibilité c’est son passé surtout les plus récents des années 2000 à nos jours. SBM est un ‘’caméléon politique’’ mais aussi un ‘’traitre politique’’. Il s’inspire de la célèbre méthode de la France ‘’La France n’a pas d’amis mais des intérêts’’. Pour rappel, SBM a quitté des amis politiques aux moments les plus difficiles et surtout quand ceux-ci ne s’attendaient pas du tout à de tels comportements. Ses attitudes largement critiquées lui ont toujours payées. Le plus illustratif, c’est le choc entre lui et IBK lors de la visite de Moussa Mara à Kidal alors qu’il était ministre de la Défense. Quand il est sorti du gouvernement, ses propos étaient menaçants ‘’ le chien ne pourra jamais attraper le hérisson’’. En ce moment, il était question de l’ouverture d’une enquête afin de situer les responsabilités quant aux massacres de Kidal. IBK l’appelle peu après et lui confie le poste de secrétaire général de la présidence.
Cette mauvaise image de l’homme qui laisse le doute quant à la réussite de sa mission n’est pas le seul facteur. Il y a des partenaires clés du Mali, des parties signataires de l’accord, qui ne sont pas du tout sincère avec le Mali et à cela s’ajoute la non clairvoyance du régime. Ces remarques peuvent être sanctionnées par le temps qui joue contre le Mali. Il ne reste que quelques mois. Pourra-t-il relever les défis en si peu de temps ?
L’impossible est le plus probable car le réveil est tardif et le scepticisme mérite d’être absolu.
Boubacar Yalkoué
Edito méthode SBM
Source: Le Pays