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IBK qualifie les propos sur les élections de « rêveries de promeneurs solitaires »

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IBK qualifie propos élections rêveries promeneurs solitaires

 

Lors des vœux du Nouvel An de la presse malienne au chef de l’État et à son gouvernement, Ibrahim Boubacar Kéïta n’a pas daigné à qualifier l’opposition et tous ceux qui doutent de la tenue des élections de 2018 de « rêveurs » et de « promeneurs solitaires ». Le rêve n’est-il pas permis ? N’est-il pas une condition de progrès ou de réussite dans nos entreprises ?

Le rêve n’épargne personne

Le rêve en tant que forme d’imagination au cours de laquelle l’homme se donne des idéaux à atteindre ou croit à l’impossibilité de réalisation de certains idéaux auxquels il tient profondément est un phénomène qui n’épargne personne. En sommeil ou en veille, qui est cet homme qui ne rêve pas ? Peut-être IBK, lui qui n’a pas pu jusqu’à preuve du contraire présenter un programme politique conséquent aux Maliens.

Le rêve fait alors parti de la vie de tout un chacun. Sans lui, la vie deviendrait sans valeurs. Les programmes des partis politiques lors des élections constituent des maquettes de société auxquelles ils rêvent de hisser ; un bachelier qui part s’inscrire dans une université à une filière bien déterminée rêve de devenir ceci ou cela ; cela reste pareil même chez les enfants. Chaque homme pris individuellement à des rêves. On ne peut s’empêcher de rêver et tous les rêves sont solitaires avant de devenir collectif. Les intellectuels et hommes politiques comme Rousseau et Mitterrand auxquels IBK fait référence étaient de grands rêveurs.

Les valeurs du rêve

Si les doutes autour de la tenue des élections régionales, voire présidentielles, et d’une possible transition constituent des « rêveries » provenant «  des promeneurs solitaires », alors cela signifie que ces rêveries ont d’ores et déjà porté leurs fruits dans la mesure où ils ont servi d’alertes au  chef de l’État à prendre toutes les précautions nécessaires pour que les élections puissent avoir lieu aux dates indiquées.

Alors, si son ami Mitterrand ne badinait pas avec la « contemplation et l’action » comme il a eu à le souligner au cours de cette séance, c’est que celui-ci  était plus rêveur puisque la contemplation constitue une rêverie. Elle prépare les actions à poser. Nous ne pouvons poser aucune action noble sans être amis de la rêverie.  Par ailleurs, ce que IBK a oublié, celui à qui il emprunte ce propos de « rêveries de promeneurs solitaires », Jean Jacques Rousseau (intellectuel français du XVIIIe siècle), se qualifiait lui-même de rêveur et de promeneur solitaire puisqu’il s’était profondément imprégné dans les méditations philosophiques dont IBK et tous les intellectuels d’aujourd’hui étudient en tant que pensée sur la « nature de l’homme ».

Toute la vie de l’homme n’est qu’un rêve. À cet effet, certains se battent pour la réalisation de leurs rêves pendant que d’autres se battent pour empêcher l’actualisation des rêves d’autres personnes. Des rêves qu’ils jugent néfastes pour la vie en société ou pour la nation. Telles sont les rêves de l’opposition et de la majorité de la société civile consciente des décisions qu’elles prennent. Mais si le président se montre ennemi des rêveurs et promeneurs solitaires, c’est qu’en fait les critiques lui portent préjudice; or sans critiques, le développement ne sera pas possible.

Fousseini Togola

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Source : Le Pays

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