Colombie grève armée l’ELN après gel pourparlers paix
La guérilla de l’ELN a annoncé mercredi une “grève armée” de trois jours en Colombie, en représailles au gel des pourparlers de paix décidé par le président Juan Manuel Santos.
Cette grève sous menace suppose une paralysie des transports et de toute autre activité de samedi à lundi prochain inclus, dans les territoires où opère l’Armée de libération nationale (ELN, guévariste), qui compte environ 1.800 combattants selon les autorités.
Dans un communiqué diffusé sur ses réseaux sociaux, la dernière guérilla de Colombie a appelé “les transporteurs et les passagers à s’abstenir de voyager pour s’éviter des inconvénients”. “Toutes les structures de l’ELN ont été informées de faire respecter cet ordre”, a-t-elle souligné.
L’ELN a ajouté que “la grève armée” sera observée en riposte au “refus du gouvernement” de poursuivre les négociations de paix, menées à Quito depuis un an.
Le président Santos, au pouvoir depuis 2010 et qui le quittera début août à l’issue de deux mandats, a gelé les pourparlers le 29 janvier dernier après une série d’attentats.
L’ELN, issue en 1964 d’une insurrection paysanne, a attaqué à l’explosif trois postes de police, faisant sept morts et plusieurs dizaines de blessés.
Les affrontements entre la guérilla et les forces de l’ordre ont repris après la fin le 9 janvier du premier cessez-le-feu bilatéral jamais conclu avec l’ELN.
Plusieurs dizaines de guérilleros ont été tués ou arrêtés depuis la fin de cette trêve de 101 jours, selon le commandant des forces armées, le général Alberto Mejia.
L’ELN, qui avait imposé une “grève armée” similaire en 2016 avant les pourparlers, est présente dans 11 des 32 départements de Colombie, en particulier le long de la frontière avec le Venezuela (est) et dans le nord-ouest pauvre, le long du littoral Pacifique, selon la Fondation Paix et Réconciliation.
M. Santos, qui a signé en 2016 un accord historique avec la puissante guérilla des Farc, depuis désarmée et transformée en parti politique, souhaite parvenir à une “paix complète” en concluant un accord similaire avec l’ELN, afin de mettre fin au plus ancien et dernier conflit armé des Amériques.
Cette guerre interne de plus d’un demi-siècle a impliqué au fil des décennies une trentaine de guérillas de gauche, des milices paramilitaires d’extrême-droite et les forces de l’ordre, faisant au moins 260.000 morts, plus de 60.000 disparus et quelque 7,4 millions de déplacés internes.
AFP