Marche, sit-in, journée ville morte, etc. La quinzaine d’organisations, dont la Plateforme pour le changement de Moussa Sinko Coulibaly, n’épargne aucune de ces actions pour obtenir la levée de la suspension du maire Alou Coulibaly. La mesure gouvernementale est, selon les contestataires, plus politique qu’administrative, donc arbitraire.
Au cours d’une conférence de presse à l’allure d’un meeting, le collectif «Respectez nos voix» a sonné, le mardi 6 février 2018, la mobilisation pour la levée pure et simple de la suspension du maire de la commune VI du district de Bamako, en l’occurrence Alou Coulibaly. Cette rencontre organisée au siège de l’Union des associations et des coordinations d’associations pour le développement et la défense des droits des démunis (Uacdddd) a mobilisé une quinzaine d’organisations politiques et de la société civile réunies au sein dudit collectif. Au nombre de ces organisations, on retient la Plateforme pour le changement du général démissionnaire Moussa Sinko Coulibaly et le Collectif pour la défense de la République (CDR) de Mohamed Youssouf Bathily alias Ras Bath. «Après cette mobilisation, le collectif ‘’Respectez nos voix’’ se donne le droit de donner une chance à la médiation déjà engagée par les chefs de quartiers de la commune VI. Si cette démarche n’aboutit pas à la levée de la suspension, une marche sera organisée, des sit-in devant la mairie et une journée ville morte sont aussi prévus», prévient le collectif dans une déclaration signée par la quinzaine d’associations membres. Il ressort de ladite déclaration que la décision gouvernementale est plus politique qu’administrative. Car, estime le collectif, il a fallu que le maire Coulibaly autorise le lancement de la Plateforme pour le changement dans sa commune pour que le gouvernement réagisse à des faits qui ont été commis depuis septembre 2017. «Nous doutons de la bonne foi du gouvernement sur le maire de la commune VI du district de Bamako qui est en train d’être victime de son engagement pour le développement de la commune et le respect des droits des pauvres», soupçonne le collectif qui demande ainsi l’implication du président de la République pour la levée de la sanction.
Selon Massa Koné, Secrétaire général de l’Uacdddd, il est de leur devoir, pour le confort de la démocratie, de se battre contre cette décision de suspension. «C’est nous qui l’avons élu. Si suspension il devait y avoir, c’était à nous de la réclamer et non pas à des tierces personnes d’en décider. Si nous ne défendons pas le maire Alou Coulibaly qui s’est jusque-là battu pour le respect des droits des pauvres, cette mesure sera un précédent fâcheux en commune VI», a-t-il incité. Et M. Koné de revenir brièvement sur un certain nombre d’actions de développement local réalisées par le maire Coulibaly depuis son élection à la tête du conseil municipal en 2013.
Le représentant de la Plateforme pour le changement, Fama Diawara, a, quant à lui, estimé que ce combat pour la levée de la sanction contre le maire de la commune VI est plutôt le leur, parce que c’est le mouvement de Moussa Sinko qui est aussi visé à travers cette suspension. Il a ainsi appelé les uns et les autres à se mobiliser au plus vite pour parer au pire. «Après la suspension, ils [entendez le gouvernement] pourraient prendre la décision de le démettre de ses fonctions de maire», a-t-il prévenu.
Pour le représentant du CDR, Boubacar Yalcouyé, la suspension est d’autant plus arbitraire qu’Alou Coulibaly a été victime de son courage. «On lui a toujours déconseillé d’autoriser des rassemblements de certaines organisations, dont le CDR, dans sa commune. Mais il ne s’est jamais prêté à ce jeu», a affirmé Yalcouyé, non moins directeur de publication du quotidien Le Pays. Il a ainsi réaffirmé la détermination du CDR à se joindre à toute action allant dans le sens de la levée de la sanction.
Le gouvernement a pris la décision, le mercredi 24 janvier dernier, de suspendre le maire de la commune VI du district de Bamako, Alou Coulibaly, de ses fonctions pour une durée de trois mois. L’élu URD se reproche, selon le gouvernement, l’élaboration d’un ordre de mission à l’extérieur au profit d’une dame qui ne serait pas de l’équipe de la mairie; le recrutement de 5 agents sans passer par le conseil communal, entre autres. La décision gouvernementale a été mal accueillie au sein de l’URD et par beaucoup de soutiens du maire. Le collectif Respectez nos voix estime en effet que les faits reprochés au maire de la commune VI n’ont pas été posés en violation des textes en la matière. Les organisations signataires de la déclaration sont: l’Uacdddd, la Plateforme pour le changement, l’Association Neta, l’Association des jeunes pour le développement de Yirimadio Coura, le Collectif pour la défense de la République (CDR), le CDQ, l’Association Siguidiara de Niamakoro Badianbougou, le Groupe d’action pour un Mali nouveau, Jeunesse action de Niamakoro, le Club de soutien à Alou Coulibaly, l’Ajrdq de Niamakoro, l’Association Ben Ton, l’AGN de Niamakoro et le Siguida Yiriwa Ton de Niamakoro.
Suspension maire commune VI district Bamako vaste mouvement populaire vue exiger levée sanction
Oumar KONATE