Pour cette conférence internationale sur la « sécurité communautaire, contribution de la communauté noire Kel-Tamasheq (CNKT) à la mise en œuvre de l’accord pour la paix et la réconciliation au Mali », tenue du 22 au 24 décembre à la Maison de la presse, les participants étaient venus outre le Mali, de la Libye, l’Algérie, le Maroc etc. Voici la déclaration, recommandations et résolutions qui ont sanctionné les travaux de cette première édition.
Déclaration
Considérant la falsification de l’histoire du peuple kel-tamasheq dans son ensemble faite par le colonisateur français au Mali ;
Considérant l’exclusion et le mépris avec lequel le colonisateur français a traité la partie noire de la communauté kel-tamasheq trouvée au Mali ;
Considérant que tous les régimes qui se sont succédé de l’indépendance à nos jours au Mali ont suivi la même logique d’exclusion, du mépris, de discrimination que le colon français à l’égard de la communauté noire kel-tamasheq du Mali :
Considérant notre poids économique et démographique au sein de la grande famille kel tamasheq qui vit au Mali (les Noirs « 80% », les Blancs « 20% ») ;
Considérant l’absence de la communauté noire kel-tamasheq lors du processus de négociations ayant abouti aux récents accords d’Alger et de Bamako entre la République du Mali et les groupes armés du Nord du Mali ;
Considérant la représentation insignifiante de la communauté noire kel tamasheq parmi les autorités intérimaires chargées de la gestion du pouvoir transitionnel dans le Nord du Mali ;
Considérant que l’exercice de la violence n’est pas l’apanage d’un groupe ethnique encore moins celui de la couleur de la peau et que si nous ,communauté noire kel-tamasheq avions préféré d’être pacifistes cela est loin être un aveu de faiblesse mais plutôt une loyauté à l’égard de la constitution de la République unie du Mali ;
Considérant le refus du Gouvernement malien d’adopter la loi criminalisant l’esclave ;
Considérant que la communauté noire kel tamasheq a connu l’esclavage, le mépris , la discrimination, la stigmatisation au vu et au su de tous malgré les lois en vigueur ;
Considérant que l’ethnonyme kel-tamasheq noire est linguistiquement accepté dans la langue tamasheq ;
Considérant l’éveil de conscience de la communauté noire kel-tamasheq ;
Nous disons halte à l’exclusion, au mépris, à la discrimination, à la stigmatisation que les différents régimes qui se sont succédé à la tête du Mali de l’indépendance à ce jour ont affichés à l’endroit de la communauté noire kel tamasheq du Mali ;
non à l’exclusion ;
non au mépris que nous affichent les autorités maliennes,
non à la stigmatisation ;
non à la domination de couleur ;
non au privilège de la couleur de la peau,
oui pour une gestion égalitaire des communautés maliennes ;
oui à la mise en œuvre des accord d’Alger avec une participation inclusive ;
oui à notre prise en compte dans les différentes commissions de mise en œuvre de l’Accord d’Alger ;
Vive la République du Mali unie et indivisible;
Vive la Paix ;
Vive la communauté noire kel tamasheq.
Recommandations à l’endroit de l’Etat malien
La première conférence internationale sur la sécurité communautaire tenue du 22 au 24 décembre 2016 à Bamako rappelle à l’Etat malien que le peuple kel tamasheq dans son ensemble a deux composantes : une noire et une blanche par conséquent la conférence recommande que l’Etat malien tienne compte de cette spécificité dans tous les actes de gouvernance et de l’amélioration de la vie socio-économique des communautés.
Recommandations à l’endroit des autres communautés du Mali
La première conférence internationale sur la sécurité communautaire tenue du 22 au 24 décembre 2016 à Bamako informe les autres communautés qui composent le peuple malien que la communauté noire kel-tamasheq n’accepte plus les stéréotypes négatifs et dégradant le plus souvent prononcés par les autres communautés à son endroit. Aussi, elle recommande à ce qu’elle soit respectée dans sa dignité en tant qu’une entité de la Nation malienne.
Recommandations à l’endroit de la diaspora Kel-Tamasheq noire
La première conférence internationale sur la sécurité communautaire tenue du 22 au 24 décembre 2016 à Bamako recommande que la diaspora issue de la communauté noire kel-tamasheq du mali se conduise partout ou elle se trouve en digne fils du Mali et être attentive à l’évolution socio-économique du Pays.
Recommandations à l’endroit des leaders et des cadres de la communauté
La première conférence internationale sur la sécurité communautaire tenue du 22 au 24 décembre 2016 à Bamako recommande aux leaders de la communauté noire kel tamasheq d’être vigilants tout en prônant une forte union, une forte cohésion, le respect de la dignité humaine et d’œuvrer pour la liberté et la paix au sein des entités qui forment la communauté.
Recommandations à l’endroit des PTF du Mali
La première conférence internationale sur la sécurité communautaire tenue du 22 au 24 décembre 2016 à Bamako rappelle que le peuple kel tamasheq dans son ensemble a deux composantes : une noire et une blanche par conséquent la conférence recommande aux PTF de tenir compte rigoureusement de cette spécificité. Tout manquement à cette donne est considéré par la communauté noire Kel-Tamasheq comme étant un acte discriminatoire, raciste et d’exclusion sociale.
Résolution
Vu que l’Etat malien a brillé par son absence à la première conférence internationale sur la sécurité communautaire tenue du 22 au 24 décembre 2016 a Bamako après avoir accepté son parrainage, la conférence fustige le comportement du Gouvernement malien à l’égard de la communauté noire kel-tamasheq organisatrice de l’événement et qui a accepté volontairement d’apporter sa participation à la sécurité communautaire.
Source: BMK