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Présidentielle 2018 : Les rancuniers, les tocards, les outsiders, les plaisantins et les favoris

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Lors des élections communales de novembre 2016 (ici à Bamako), certaines localités n'avaient pas pu élire leurs conseillers municipaux (photo d'illustration). © REUTERS/Adama Diarra

 

À quelques encablures de l’élection présidentielle, les candidats, chacun de sa façon, est en quête incessante pour se faire l’Homme du 29 juillet. Les Chefs religieux, la société civile et la jeunesse sont tous à l’honneur. Mais qui sont-ils? De l’avènement de la démocratie à nos jours, les temps sont certes passés, mais les efforts et les sacrifices sont gravés dans les mémoires des Maliens. Les candidats, quels qu’ils soient, sont entre les vengeurs avec leurs esprits haineux, les outsiders visionnaires, les plaisantins et les favoris.

Les Rancuniers

Si d’autres cherchent les banquets de Koulouba pour le bonheur des Maliens, les vengeurs y voient une arme bien solide de règlement de compte. Après avoir soutenu IBK, bec et ongles, en 2013, leur atterrissage brusque dans la course donne des soupçons vindicatifs selon les analystes.

Premièrement, nous avons Aliou Boubacar Diallo. Le richissime de Wassoulou or, bien connu des Maliens, investi par l’ADP-Maliba avait appelé en 2013, ses partisans à voter massivement pour Ibrahim Boubacar Kéïta. Début mars, à la cité de la lumière, accompagné de plusieurs grands barons de l’opposition, il s’est déclaré candidat contre son ancien ami chez Chérif Bouyé Haïdara qui, actuellement, est aussi en divorce avec le châtelain de Sebenincoro. Également, Moussa Sinko Coulibaly, même s’il s’était habillé en boubou blanc lors du lancement de sa candidature au terrain de foot de la Commune VI de Bamako pour signifier paix et amour, rien n’empêche de croire que la candidature du Général démissionnaire, ami chouchou du putschiste Amadou Haya Sanogo, est animé de pensées haineuses contre IBK et sa famille politique. Les indices et réactions prouvent à suffisance qu’ils y auraient des promesses louches non ténues entre Ibrahim Boubacar Kéïta et l’ancien Ministre de l’Administration Territoriale en 2013, année de son élection. Veulent-ils réduire en un plat froid le Président sortant ?

Les tocards

Gagner ou perdre c’est la règle du jeu. Mais les tocards, eux, ils n’y ont aucune chance. Leur but est de maintenir leurs noms sur une liste électorale afin de bénéficier des privilèges après les périodes électorales comme des postes ministériels, ou Députés, etc. Selon beaucoup de Maliens dont nous avions questionné, Oumar Mariko se place en prélude. Même s’il ne s’est pas officiellement lancé dans la course, tout porte à croire que le natif de Kolondièba briguera vainement un énième mandat. Perché dans l’opposition extra-parlementaire, le candidat du parti SADI n’a, faut-il le dire, à moins son franc-parler, aucune base solide pour se faire élire lors du grand rendez-vous du juillet prochain. De la scène politique au front social, Oumar Mariko est inactif pour convaincre les Maliens à lui faire le messie de la situation dont il se réclame prométhéen.

Ensuite, Tiébilé Dramé:

De 1991 à nos jours, le maître du bélier blanc a, certes, fait une contribution indéniable pour l’apaisement du climat social lors, notamment, des événements de mars 1991 et de l’élaboration de l’Accord de Ouaga 2012 qui a engendré la signature de l’accord préliminaire du processus d’Alger. Mais, il faut le souligner, le beau parleur de l’opposition n’a pas des partisans politiques. Son parti n’est pas solidement implanté dans le Mali profond pour lui faire l’Homme fort du 29 juillet.

En plus, nous avons Me Mountaga Tall. Depuis son éviction du gouvernement, Me Tall, comme s’il s’est transformé ou éveillé d’un long sommeil, s’est rangé aux côtés des activistes et des mouvements révolutionnaires. Le Candidat de CNID Faso Yiriwaton a déjà grillé le peu de crédits que le Peuple lambda l’accordait.

Enfin, il y a Modibo Sidibé. Pour lui, c’est le même Mali et nous y sommes toujours. Ancien Premier Ministre d’ATT, très éloigné de la population, le candidat du parti FAR-ANKA WILI n’a pratiquement rien établi comme preuves solides au moment où il était aux affaires.

Les Outsiders

Ibrahim Boubacar Kéïta : Après un premier quinquennat raté, celui qui s’est proclamé l’Homme de toutes les situations a laissé la situation sécuritaire du pays s’empiré. Et plus encore, la délinquance financière a évolué crescendo. Pourtant, il a l’intention de se représenter. Mais le Mandé mansa de Sebenincoro ne pourrait être qu’incrédule aux yeux des Maliens.

L’effritement de son camp politique et ses divorces consommés avec les Chefs religieux sont autant de défis qu’il a à relever s’il tient à conserver son fauteuil à Koulouba. Cela, sans oublier son bilan qualifié par certains comme calamiteux. Mais, il aurait tout de même une petite chance face à une opposition qui tend à aller au premier tour du scrutin du 29 juillet prochain en rangs dispersés. À la suite du parrainage de la candidature de Dioncounda Traoré par la majorité écrasante des sections ADEMA de l’intérieur et du District de Bamako, l’ancien parti au pouvoir a apparemment trouvé la solution à ses problèmes de candidature interne. Ce, malgré les multiples négociations des Chefs de la CMP. Cependant, vu l’historique de l’ADEMA, les dix ans de gouvernance d’Alpha Oumar Konaré qui a mis le pays dans l’impasse et le passage retardateur de Dioncounda Traoré lors de la transition de 2012 après le putsch d’Amadou Haya Sanogo , rien ne présage que les abeilles seront de retour au Palais de Koulouba en juillet prochain.

Les plaisantins

En analysant les points de vue des uns et des autres, Pr Clément Dembélé vient en premier. Connu par un cercle très restreint des élites maliennes, le candidat du CPC Maliko, malgré qu’il regrouperait près de 90 associations, reste méconnu et inerte dans le pays profond où se trouve le plus grand nombre d’électeurs du pays. Le vacancier risquerait beaucoup de se retrouver avec un suffrage maigre au sortir des urnes du 29 juillet prochain. Car, il ne suffit pas d’avoir un bagage intellectuel réputé, mais plutôt d’être aux côtés du Peuple nuit et jour afin de connaître ses attentes et ses doléances.

Ensuite nous avons Habib Dembélé alias Guimba national. «Caution déjà garantie », disait-il il y a quelques semaines. Mais la candidature de Guimba National pour l’élection du juillet prochain ne sera qu’une rediffusion de la série »Seko » aux banquets de Koulouba.

Les favoris

Ils sont connus. Ceux qui ont les réels atouts à se retrouver sur la chaise royale avec des suffrages élevés lors de l’élection du juillet prochain.

Parlant de Soumaïla Cissé, le Chef de file de l’opposition, il reste toujours l’Homme stable et solide devant le candidat sortant Ibrahim Boubacar Kéïta. Il n’est pas à négliger sur tous les plans politiques. Ses résultats électoraux sont de parfaites illustrations. À l’issue des législatives de 2013, c’est son parti qui est arrivé en 2e position avec 17 Députés, suivi de l’ADEMA avec 16.

Aux élections communales de novembre 2016, l’URD a obtenu plus de 1700 Conseillers et plus de 120 cadres des autres partis sont allés lui rejoindre. S’il arrive à bénéficier aussi d’un appui franc de ses pairs de l’opposition, il a toutes les chances d’atteindre l’objectif visé.

Aussi, Cheikh Modibo Diarra: Le temps qu’il fît à la primature lors des rudes moments de la transition, sa méthode transparente de gouvernance et son sens d’intégrité ont fait de lui un candidat favori caché parmi les candidats potentiels. L’ancien Malien de la NAZA est parmi les grands chanceux ou capables de résoudre les problèmes des Maliens.

Enfin, il y a Moussa Mara qui s’affiche, qu’on le veuille ou pas, sur la liste des favoris. Nonobstant sa tombée en piège dans l’affaire de sur facturation de l’avion présidentiel, l’Homme demeure aujourd’hui le plus sérieux des jeunes candidats. Pour les jeunes, il a la force physique et intellectuelle devant lui permettre d’apporter un changement escompté. Son passage à Kidal, même si ce fut un échec, est, selon beaucoup d’analystes, un signe de courage qui fait de lui un Homme de la situation, s’il est élu Président de la République.

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Seydou Konaté

Source: Le Combat

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