Rien ne va plus entre les populations à Macina. A l’origine du problème une machination des autorités régionales autour des propriétaires de 1065 ha sinistrés censés recevoir des dons de l’Etat.
Plus de 1065 ha de parcelles sinistrées à Macina. La mauvaise pluviométrie de la campagne agricole 2017-2018 entraine de sérieux malaise entre riziculteurs et l’encadrement dans la zone Office du Niger.
En lieu et place des vrais sinistrés recenser par les acteurs à Macina, mandatés par les autorités régionales pour leur apporter le soutien de l’Etat, la liste a été falsifiée et les vrais bénéficiaires radiés au profit d’autres proches de l’administration, explique Adama Tangara, technicien supérieur d’agriculture dans le cercle.
Depuis plus d’une semaine la tension est vive entre population à Macina. Après un affrontement avorté, le lundi 16 avril dernier, des gendarmes venant de Ségou, lourdement armés, sont arrivés sur les lieux pour arrêter deux individus. Un peu plutôt, une marche pacifique avait été organisée et des pneus brulés par les victimes de ce mauvais hivernage agricole écoulé.
A la suite d’une mission conduite par le directeur de l’ON pour rencontrer les populations afin de trouver des solutions aux difficultés, une commission de recensement des sinistrés a été mise en place regroupant tous les acteurs (agents de la chambre locale d’agriculture, agents de l’ON, membre du comité paritaire de gestion d’eau, la jeunesse, la société civile et le conseil de village).
En 22 jours de travaux à leurs propres frais, à en croire Adama Tangara, la commission a présenté aux autorités les résultats de son enquête qui montre qu’il y a eu 1065 ha de parcelles sinistrées contre 1328 ha recensés par les autorités elles-mêmes.
Bizarrement, sur la liste des bénéficiaires, présentés par les autorités les noms des vrais sinistrés relevés par la commission d’enquête n’y figurent pas.
« La liste de ceux qui ont été recensés comme sinistrés pour recevoir des dons de l’Etat a été superbement changée par d’autres noms proches des autorités régionales », révèle notre interlocuteur.
Dans une lettre adressée au ministre de l’agriculture en date du 11 mars 2018, la population de Macina exprime son regret de constater que le travail de la commission a été délibérément ignoré provoquant de sérieux remous au sein des populations.
« La société civile, soucieuse de la quiétude et la stabilité dans sa localité en proie à l’insécurité, sollicite le ministre de l’agriculture pour son implication personnelle afin de trouver une solution apaisée », note la lettre.
Selon Adama Tangara, l’ancien directeur de l’ON dans la zone, Dramane Boiré a menti aux autorités arguant que les cultivateurs ont refusé de se faire recenser alors que la commission avait déjà fini le travail et les dossiers envoyés à la direction régionale de Ségou.
Samedi 21 avril dernier, une délégation de Macina est arrivée à Bamako pour rencontrer les autorités du pays et leur expliquer clairement le problème orchestré par ses représentants dans la zone. Ensuite demander la libération de leurs collègues détenus injustement à Ségou.
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Dadjeré pour Malizine
