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Corée du Nord: le site d’essais nucléaires que M. Kim veut fermer

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Corée Nord site d’essais nucléaires M Kim fermer

La proposition faite, selon Séoul, par le dirigeant nord-coréen Kim Jong Un de fermer en mai son seul site connu d’essais nucléaires braque les projecteurs sur ce centre de Punggye-ri, installation secrète près de la frontière avec la Chine.

Ce site souterrain a été le théâtre des six tests nucléaires menés par Pyongyang dont le dernier en date remonte à septembre. Reste à savoir s’il s’agira du dernier tout court, alors que la pression diplomatique monte, avant un sommet entre M. Kim et le président américain Donald Trump, pour que Pyongyang abandonne ses armes nucléaires.

– Un environnement idéal –

Le site, entouré de sommets escarpés, est creusé profondément sous une montagne granitique de 2.000 m d’altitude dans le Hamqyong du Nord, province du nord-est frontalière de la Chine. Il est réputé l’endroit idéal pour résister aux forces déchaînées par des explosions nucléaires.

Son existence a été mise au jour en octobre 2006 avec le premier test nucléaire nord-coréen, au temps de Kim Jong Il, le père aujourd’hui décédé de M. Kim. Depuis, il est scruté par images satellitaires.

Des tunnels pénétrant dans le site depuis diverses directions sont visibles. Le premier test a été effectué dans le tunnel oriental, le deuxième et le troisième dans le tunnel occidental et les autres dans le tunnel septentrional, selon des responsables des services secrets.

– Puissante explosion –

Les tests réalisés sur ce site ont démontré les progrès rapides du programme nucléaire nord-coréen, surtout depuis l’arrivée au pouvoir en 2011 de M. Kim qui a supervisé quatre essais atomiques en l’espace de six ans.

Le premier essai, généralement perçu comme un échec, a dégagé une puissance d’un kilotonne seulement (1.000 tonnes), comparée à 250 kilotonnes pour le sixième, le 3 septembre 2017, ce qui représentait plus de 16 fois la puissance de la bombe atomique américaine qui a rasé Hiroshima en 1945.

Mais la proximité de Punggye-ri avec la Chine est devenue source d’inquiétude pour Pékin. Le sixième essai a provoqué un séisme ressenti de l’autre côté de la frontière, poussant à la fuite de nombreux Chinois paniqués.

– “Montagne fatiguée” –

L’impact croissant des essais a suscité des craintes croissantes sur la sécurité du site, avec des mises en garde de scientifiques chinois contre une menace radioactive majeure pour toute la région.

Le débat sur d’éventuels dommages infligés au site a été rouvert en avril après l’annonce de sa fermeture par M. Kim. Selon Séoul, M. Kim a dit vouloir procéder à cette fermeture en mai et inviter des experts américains et sud-coréens.

Certains experts ont estimé qu’il s’agissait d’une concession de façade car le site pourrait être déjà inutilisable en raison du “syndrome de la montagne fatiguée”. Selon des sismologues chinois cités en avril sur le site de l’Université de science et technologie de Chine, le dernier essai a provoqué un effondrement de roches à l’intérieur de la montagne.

Jeffrey Lewis, de l’Institut Middlebury des études stratégiques, rejette cette hypothèse comme “infondée”.

M. Kim cité par Séoul a balayé l’idée que le site soit hors d’usage, évoquant “deux tunnels supplémentaires encore plus grands” et “en bon état”.

– Craintes de radiations –

Le Nord affirme depuis longtemps que ses essais ne menacent pas l’environnement et ne comportent “aucune fuite radioactive”.

Mais des médias sud-coréens et japonais, citant des transfuges nord-coréens et des chercheurs, ont fait état de cas d’exposition à la radioactivité parmi des travailleurs du site ou des habitants voisins, avec des cancers ou la naissance de bébés souffrant de malformations.

Ces inquiétudes ont convaincu le ministère sud-coréen de l’Unification de faire procéder l’an dernier à des examens médicaux sur 30 Nord-Coréens ayant fait défection et venus de la région potentiellement concernée par cette radioactivité.

Quatre d’entre eux, venus du comté de Kilju qui inclue Punggye-ri, montraient des symptômes pouvant être attribués à une exposition à des radiations. Mais les chercheurs impliqués dans l’étude ont estimé ne pouvoir tirer aucune conclusion pour lier ces problèmes de santé à un essai nucléaire.

AFP

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