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Edito : Soumeylou, la poisse

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Le directeur de publication du Journal « Le Pays », Boubacar Yalcoué

 

En Afrique, les esprits sont bien trempés dans les croyances ancestrales. Un homme à problème est connu soit sur la base de certains traits caractéristiques dans son physique soit à travers la manifestation de quelques signes émanant de la part de l’individu observé. Dès que les observations aboutissent à une telle conclusion, alors des dispositions sont prises à temps afin que ses malheurs ne s’abattent pas sur tout un peuple. Scientifiquement, c’est aussi  explicable car en politique lorsqu’un chef dérape par plus de deux fois, il est rappelé à l’ordre et par la suite, si les erreurs deviennent répétitives, il est  révoqué de ses fonctions.

Sous IBK, l’anticipation n’existe pas pour la simple raison qu’il a laissé le Mali entre les mains des hommes et femmes porteurs de malheurs. Ils ont tout bafoué au Mali. Le cas le plus illustratif, c’est l’actuel premier ministre, Soumeylou Boubeye Maïga. L’homme est sorti du gouvernement, en ce temps ministre de la défense, pour incompétence notoire ; il revient au galop pour occuper le poste stratégique de chef du gouvernement. Dans son dessein ambigu, vouloir plaire à IBK ou s’effrayer un chemin pour un calendrier politique non connu, SBM rend davantage complexe la situation sécuritaire. Etant dans le centre du Mali, lors de son premier déplacement à l’intérieur du pays, il tend la main à tous les groupes qui portent les armes mais s’inscrivent dans la vision du Mali. Perturbé peu après, par les tensions qui ont pris la connotation de conflit intercommunautaire, il change de langage et menace de désarmer de gré ou de force les groupes d’auto- défense. Communément appelés Dozo (chasseurs), ce sont ces braves hommes qui ont sacrifié leur vie pour sauver leur contrée en proie à toutes sortes d’attaques. L’armée et l’administration étant absentes dans ces zones, les populations étaient restées à la merci des groupes terroristes et djihadistes. Les chasseurs ont sauvé l’Etat malien en faisant dignement face à ces forces et en  les mettant  en déroute sur le terrain. Au lieu de les accompagner dans leur mission afin de permettre le retour de l’autorité de l’Etat, les Gouvernants les abandonnent. Voilà, le climat  est devenu poreux dans ces localités. Les terroristes envahissent les lieux, tuent des paisibles citoyens et emportent tous leurs biens. A cause de cette insécurité, les activités économiques sont à l’agonie. Plus de foires, plus de travaux champêtres… Dans ces localités, difficile de croire à la tenue des élections pour la simple raison qu’il n’y pas la moindre trace de l’administration et l’armée. Elles ne pourront pas retourner dans ces lieux dans un délai de deux mois. C’est quasi impossible.

SBM mélange la situation sécuritaire et comme si cela ne le suffit pas, il crée une vive tension au sein de la convention de la majorité présidentielle à travers sa ligne directive pour la présidentielle de 2018. Il oblige les membres de la CMP à déclarer leur soutien à IBK ou à défaut, descendre du train.  Un ultimatum étant lancé provoquera une véritable hémorragie avec le départ du ministre de l’Education, Housseïni Amion Guindo, Président de la 4e force politique, la CODEM. Cela affaiblira davantage IBK.

Donc quand on fait le bilan Soumeylou Boubeye à la primature, c’est une véritable malchance pour IBK. Son échec à la prochaine présidentielle, s’il est candidat, viendra en grande partie de la déception causée par son premier ministre. Une véritable poisse.

Edito Soumeylou poisse

Boubacar Yalkoué

Source: Le Pays

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